f/ big little lies

i. ginny a grandi dans un monde parfait, une maison gigantesque et belle, deux petites filles aux cheveux d'or et au sourire rayonnant, une famille modèle. elle était la petite rebelle de la fratrie, pourtant, celle qui faisait des étincelles et se faisait remarquer. elle aime ça, l'attention des autres, encore aujourd'hui. ii. s'il n'y a jamais eu de tensions entre les deux sœurs cooke, il n'y a pour autant jamais trop eu d'affection facile. souvent, ginny se sentait jugée par sa sœur ainée, et de l'autre côté de l'histoire, l'ainée de la famille sentait toutes les pressions peser sur elle, et elle blâmait sa cadette de ne pas être assez responsable. iii. leur point commun, ça a été [au choix: un sport du genre équitation, escalade quelque-chose proche de la nature ou un instrument de musique] ça a toujours été leur point pour se connecter, pour se connaître l'une l'autre et exercer en osmose. là, plus aucun nuage n'existait entre les deux sœurs, rien d'autre que l'expression de sentiments qu'elles ne disaient probablement jamais à haute voix. iv. dans leur famille, on a toujours aimé être proche de la nature, explorer et voyager - une passion qui a survécu en virginia; quand elle a fini le lycée, la blonde est partie aux états-unis pour s'amuser, découvrir, visiter. elle n'a depuis, jamais cessé de voyager. pourtant, alors qu'elle pourrait laisser toute sa vie derrière elle et voguer comme elle le voudrait sans se retourner, elle rentre régulièrement à wellington- pour sa famille, même si elle n'leur montre jamais assez son affection. v. quand elle voyage, parfois, c'est comme si virginia laissait toute son histoire derrière elle. elle est totalement capable de faire des grandes randonnées épuisantes et dans la boue, de rencontrer des autochtones et de s'engager auprès d'eux, de manger avec des locaux, quel que soit le pays dans lequel elle se trouve. virginia s'aime quand elle voyage, qu'elle rencontre des gens et en apprend sur le monde. c'est, à ses yeux, la plus grande richesse qui soit. vi. à l’aube de ses vingt ans, elle a eu cette histoire avec eliazar, un type un peu plus âgé qu’elle, rencontré dans un bar, elle n’a jamais su son nom, il n’a jamais su le sien. leur histoire a duré deux semaines pendant lesquels ils se sont éclatés, sans penser aux conséquences. il est parti pour l’armée après ça et ils ne se sont jamais revus. vii. et à vingt ans à peine (voire plus selon son choix), elle est tombée enceinte. un bébé qu'elle ne voulait pas, qui la terrifiait et qui, à ses yeux, entravait complètement sa vie. de l'autre côté, sa sœur, elle n'arrivait pas à avoir d'enfant, quand bien même elle et son mari aient essayé à de nombreuses reprises (peut-être au point d'avoir perdu espoir). faut croire que le destin a bien joué les choses. quand virginia a accouché, elle a mis le bébé à l'adoption et, les choses étant déjà réglées, c'est sa sœur qui a adopté sa fille: selina est, contre toute attente, le prénom que virginia a choisi pour son bébé. viii. après ça, ginny a essayé de reprendre sa vie du mieux qu'elle le pouvait. elle a, probablement, fait un genre de dépression post-partum, dansant silencieusement avec le regret d'avoir laissé son bébé partir. mais elle s'est reprise. elle a tourné la page qu'elle dit, bien consciente que selina est beaucoup plus heureuse, et dans un foyer beaucoup plus stable, auprès de sa sœur. de près comme de loin, virginia a toujours fait plus attention qu'on ne pourrait le croire, à ce que sa fille désormais nièce devenait. à l'extérieur, comme ça, elle a toujours été la tante cool qui rentre de voyage tout sourire et est pleine d'affection. celle qui lui a parlé de contraception, à selina, et qui l'a toujours emmenée faire des trucs fun. finalement, ce rôle lui allait très bien: comment discipliner et éduquer un enfant, quand on ne l'est pas vraiment soi-même? alors virginia s'est plu dans ce rôle capricieux. elle a souvent passé des années sans voir selina, sans qu'elle ne lui manque particulièrement. finalement, oui, bien sûr qu'elle n'est que sa tante et que tout le monde s'en porte mieux comme ça. ix. à plus de quarante ans, virginia n'a toujours pas l'intention de se poser, et dans sa famille, on l'a accepté. sa sœur et son mari lui ont offert un logement dans un des immeubles qu'ils possèdent, en ville, comme pied à terre pour quand elle rentre. cependant, ce logement est récemment revenu à selina, qui s'y est installée pour élever la fille qu'elle vient tout juste d'avoir. ces derniers temps, de toute manière, ginny n'y revenait que très rarement, n'ayant abandonné que de vieilles affaires dont elle ne s'est jamais donné la peine de se débarrasser. en faisant du rangement, selina a retrouvé de nombreuses photos, des lettres, réminiscentes des histoires que virginia a connu par le passé. dont celle qui l'a liée pendant quelques temps, il y a très longtemps maintenant, à eliazar.