but see how deep the bullet lies / henry

un. ça l’angoisse de revenir à wellington. ça l’a toujours angoissé. alors il s’est installé là où il se sait le bienvenue. chez papa-maman. deux. roule à deux et quatre roues, sans permis. faut dire qu’il le garde jamais bien longtemps henry. trois. il a jamais particulièrement apprécié son job de garde du corps. il se sent constamment con dès qu’il a le malheur d’ouvrir la bouche. quatre. il a mené la vie dure à ses parents, plus jeune. et il a été menacé d’expulsion par son école un nombre incalculable de fois. mais il était tout de même sympathique henry, alors on avait envie, naturellement, de lui accorder une chance en plus. juste parce qu’il brillait en sport, plus que quiconque. cinq. il a le don exceptionnel de transformer n’importe quel pièce, rangé, en foutoir. c’est comme s’il avait besoin que la situation devienne critique pour agir. il est évident qu’il a un poil dans la main concernant les tâches ménagères. mais il a jamais filé un grand coup de main à sa mère, même plus jeune. six. son régime alimentaire est essentiellement composé de tacos et de pizzas. mais comme il fait du sport, il considère que c’est pas un problème. les végétariennes il les évite soigneusement. sept. garde du corps et agent de sécurité accompli, henry pratique un bon nombre de sports de combat et plus régulièrement le kickboxing et la boxe anglaise. mais vous le verrez jamais courir un dimanche matin en combinaison jaune fluo. huit. il adore la musique classique et le rap. même si on mise plus sur un petit metallica en le voyant. neuf. quand il a le malheur de tomber sur un animal blessé, il est incapable de s’en débarrasser ensuite. c’est pas pour rien qu’il s’est ramené chez ses parents avec deux énormes dogues allemands. même si ça a moyennement fait l’unanimité. dix. lève-tôt, il a commencé la méditation il y a trois ans, pour déconner. maintenant il commence systématiquement sa journée par ça. quand il loupe ces dix petites minutes fatidiques, il devient rapidement exécrable henry. il arrive plus à se canaliser sans. onze. il a pas mis longtemps à s’barrer de wellington henry. vingt ans à peine. il a prétexté, plein de trucs. une fille, un boulot. il a même osé dire à ses parents qu’il partait avec une organisation humanitaire, au début. pour redorer son blason. pour revenir comme un prince. mais il est jamais revenu henry. douze. il s’est installé à melbourne, australie. il voulait aller plus loin, mais il avait peur de pas avoir les épaules assez solides henry. d’avoir un peu trop souvent le mal du pays. et évidemment qu’il est revenu, terrifié, à refaire le chemin inverse rien que pour un jour ou deux. et quand il arrivait, toujours la même déception de ne pas voir son petit frère à l’aéroport. treize. henry, il n’a pas attendu très longtemps pour se mettre dans de beaux draps. il a fréquenté l’infréquentable, attiré comme un aimant par la nuit et l’argent facile. jusqu’à ce qu’on lui demande de braquer une banque. qu’on lui plante le canon d’un flingue sous la mâchoire. qu’il prenne de la cocaïne pour plus réfléchir, et y aller. il a pas gardé une seule liasse henry, il a pris le premier bus pour sidney à vingt-deux ans. quatorze. et il est resté là, pendant tout ce temps. à servir de chien de garde pour les plus fortunés. il en garde même une cicatrice. qu’il dit. sauf que ça n’a strictement rien à voir. c’est juste qu’il vit qu’avec un rein parce que l’autre était foutu. et qu’il a tout sauf l’intention d’en mendier un autre à sa famille. même si c'est craignos à mort. quinze. il adore les films d’horreur et les films de mafiosi. ça lui permet de s’y retrouver dans ces rapports tortueux qu'il entretient avec sa famille.