Même le diable me trouve instable (Gisèle)

Partie histoire : 31 octobre 1991. Pendant que de nombreux enfants étaient en train de sonner aux portes en questionnant les habitants : «  Un bonbon ou un sort ? », moi j’indiquais à ma mère, mon imminente venue au monde. Je suis la première enfant de la famille et l'unique entre les deux amoureux. On ne peut pas dire que j'étais vraiment prévue mais mes parents pensaient que ma présence les aideraient dans leur couple qui n'allait pas très bien. C'est donc avec beaucoup d'amour que j'ai été accueillie et élevée durant les premières années de mon existence. A cette époque nous vivions encore en Australie, là où mes parents avaient décidé de fonder leur petite famille.

Mais comme on dit: "Chassez le naturel, il revient toujours au galop." Et c'est ce qui arriva à mon père. Il ne pouvait s’empêcher de tromper ma mère et quand elle lui mit un dernier ultimatum il préféra nous quitter sans plus jamais donner un signe de vie. J'ai longtemps souffert de cet abandon et de son absence mais avec le temps on finit par s'y faire. Ayant beaucoup de mal à remonter la pente, ma mère décida de quitter le pays. Elle ne travaillait pas car mon père avait préféré qu'elle m'élève et c'est lui qui apportait l'argent. Donc c'était le moment de commencer une nouvelle vie en Nouvelle-Zélande. J'avais alors cinq ans.

C'était difficile pour une enfant de changer d'école et de se faire de nouveaux amis. Mais je voyais ma maman beaucoup plus heureuse qu'en Australie et c'était le principal. Moi je donnais le minimum à l'école et c'était satisfaisant. Et un jour ma maman retrouva l'amour, c'était un homme charmant qui avait beaucoup d'argents. De cette union sont nés deux enfants: une fille et un garçon. Et à cet instant je me sentis moins seule. J'avais enfin une vraie famille et c'était le plus important. j'étais plutôt une grande sœur modèle et protectrice sauf en ce qui concerne l'école. Je n'aimais pas et mes notes s'en sont toujours ressenties. Ma vie était la vie banale d'une adolescente qui se lève chaque matin pour aller en cours et rentrer le soir. Je consacrais mes week-ends aux sorties et de temps en temps au sport. Mais je n'arrive jamais à accrocher aux sports que je teste sauf peut-être la course à pied.

Puis un jour une fois que l'école se termine il est temps de trouver un sens à sa vie. Je n'arrivais à m'imaginer traînant encore derrière les bancs d'une classe. Mais je ne pouvais pas rester à rien faire et "glander" dans les pièces de la maison. J'avais envie de bouger et de voir du monde. C'est alors que je devins jeune fille au pair pendant deux ans et que je pus de cette façon visiter l'Europe. Durant cette période, je pus développer une culture différente de la mienne. A cette même époque je rencontrai un jeune homme qui venait du même pays que moi. On a flirté quelques temps avant de devoir repartir chacun de notre côté.

Pendant mes voyages, j'ai compris que j'étais une fan de l'histoire et de l'art du passé. Et en revenant, je décidai de m'inscrire à l'Université pour apprendre l'archéologie. Pendant mes études, je recroisai le jeune homme dont j'étais tombée amoureuse en Europe et avec lequel j'avais gardé contact. En reprenant notre histoire,c'est comme si nous l'avions jamais arrêté. Tout était parfait jusqu'au jour où je commençai à travailler comme archéologue. Je m'absentais de plus en plus ce qui engendrait des conflits et une distance entre nous. Dans mon travail, je me suis fort approchée d'une de mes collègues. Et les rumeurs y allaient bon train sur une sois-disant relation entre nous. Certes, on était proches amicalement mais ça se limitait à ça. Même si encore aujourd'hui, je me pose des questions sur les sentiments que j'éprouve réellement pour cette demoiselle. Mon compagnon n'a pas voulu me croire et a préféré rompre nos fiançailles. J'ai encore du mal à accepter la situation même si je sais que je dois aller de l'avant et rencontre d'autres personnes. Mais en attendant je me consacre entièrement à mon travail. Pour le moment, je continue l'Archéologie mais je commence tout doucement à enseigner, histoire d'avoir un point d'attache le jour où j'aurai une famille.