et nous avons des nuits plus belles que vos jours. (jolene)

ballerina girl deuxième bébé, pourtant ainée. miracle inespéré pour un couple au bord de l'explosion après une malédiction. bébé miracle d'une famille pas totalement cicatrisée. enfant unique et choyée, elle a grandi dans l'ombre d'un grand-frère absent. elle est née pour danser jolene, son tutu comme accessoire préféré. très tôt, ça a été son refuge, c'est à la barre qu'elle a évolué. c'est sur les pointes qu'elle a oublié. elle n'était pas sensée voir le jour jolene et pourtant ses parents l'ont chérie démesurément. héritière de parents trop occupés par leurs fonctions, par leur dévouement aussi. elle a grandi pour assouvir leur fierté. elle a grandi en dansant, en jouant du piano et en parlant cinq langues. c'était l'ordinaire extraordinaire jolene.
tu entends comme il l'aime ? le coeur qui bat dans les tempes, les mains moites et les papillons au creux de l'estomac, la famille idéale et l'amour qui déborde par tous les pores. les parents de jolene, c'était tout ça à la fois et puis comme partout, ça a fini par basculer. le rire de sa mère s'est éteint au profit du son de ses sanglots. il était tard quand les sirènes de l'ambulance ont remué le silence de la nuit. elle se souvient du regard absent de sa mère quand elle lui a annoncé leur divorce, le regard humide de son père quand elle a annoncé son retour en nouvelle-zélande pour retrouver ses racines. l'aller sans retour, la douleur de l'absence. il faisait moite dehors alors que le chagrin brûlait ses entrailles. le verdict est tombé au milieu de la nuit alors que jolene était déjà effondrée. hémorragie cérébrale, sa mère était morte parce qu'elle avait aimé trop fort. la veille encore, elle lui racontait tout son amour et puis son père était arrivé avec les yeux embués pour annoncer sa nouvelle vie. elle était jolie, plus jeune que maman aussi. c'est tout ce qu'elle a retenu et puis le chagrin s'est abattu en même temps que la faucheuse. son père avait tué sa mère. les mois qui ont suivi, le silence est devenu son refuge. ultime échappatoire à la réalité. et puis, un jour son père a ramené la mystérieuse à la maison et à son tour, c'est la colère qui a pris le pas. jolene a cogné très fort, aussi fort qu'elle hurlait et elle est partie sans crier gare, elle a emménagé dans l'appartement néo-zélandais de sa tante sans jamais prendre même la peine d'écrire à son père. elle était née l'orpheline.