notes pour trop tard. (fearne)

Bercée entre la culture argentine de sa mère et la culture américaine de son père, Fearne est une de ces adeptes du « spanglish ». Au quotidien, elle ne peut s’empêcher de mélanger les deux langues comme sa mère - d’ailleurs les deux femmes se parlent uniquement de la sorte - ce qui a le don d’énerver son mari. Si Fearne fait des efforts dans le cadre de ses activités professionnelles, elle ne peut lutter contre cette habitude lorsqu’elle s’emporte. ✻ Ils avaient seize ans et elle disait déjà l’aimer, avec un grand A. Elle lui a donné sa virginité sans regret, au grand dam de ses parents. Les deux adolescents sont restés ensemble plusieurs mois. Elle s’est finalement évaporée du jour au lendemain sans avoir le temps, ni la possibilité, de s’expliquer. Parce qu’elle ne pourrait décidément pas afficher son ventre arrondi en public et encore moins avorter, la famille Herrera est retournée en Californie à l’abris des regards indiscrets et autres commérages des familles fortunées. À partir de ce moment, Fearne a éprouvé une certaine haine envers ses parents. ✻ Au cours des mois suivants, Fearne a pu quitter la résidence familiale uniquement pour ses rendez-vous médicaux. Elle a suivi des cours à distance pour tout de même terminer le lycée et s’est préparée à l’accouchement depuis chez elle. Elle est donc restée confinée près de huit mois à l’écart de ses amis sans pouvoir donner d’explication à qui que ce soit, ni se confier. ✻ Fearne n’a que dix sept ans lorsqu’elle accouche. Elle pleure pendant que sa mère lui tient la main. C’est une souffrance physique, mais surtout psychologique qui la consume. Cette petite fille ne sera jamais la sienne aux yeux de la société. Avec son faux ventre, sa mère a berné tout le monde : une grossesse extraordinaire (pour l’époque) alors qu’elle approche la quarantaine. Cette adorable petite fille a pris naturellement le rôle de la sœur. Le cœur tiraillé, Fearne l’a regardée grandir les premiers mois jusqu’à ce qu’elle obtienne son diplôme du lycée. Au fond d’elle, la jeune femme n’a pu s’empêcher de l’aimer de façon inconditionnelle. Discrètement, elle a ce regard tendre et aimant. Puis, ils se sont tous les trois envolés pour la Nouvelle Zélande, une distance volontairement maintenue « pour le bien de tous », selon les parents. ✻ Impossible pour Fearne de suivre tout de suite cette voie toute tracée par ses parents en rejoignant la prestigieuse université. À cette période de sa vie, elle en a assez de prétendre et de rester dans le moule imposé par sa famille. Elle rêve de liberté, de faire ses propres choix, suivre son intuition. Munie d’un gros sac à dos, elle a fait le tour du pays. Stop, bus, train. Seule ou avec des rencontres éphémères. Six mois d’itinérance sur les routes américaines. ✻ Ils ont été amoureux et Fearne l’est toujours encore. Malgré les hauts et les bas, les disputes, les déchirements aujourd’hui, elle est à la fois incapable de le quitter ou d’abandonner leur projet de fonder une famille. Fearne est persuadée qu’il n’est pas uniquement occupé en soirée par des « réunions » ou et autres « dîners d’affaires ». Le pire, c’est qu’elle ne lui en veut plus désormais. En public ou en famille, ils font tout pour avoir cette même complicité et ne pas laisser transparaître leurs problèmes de couple. ✻ Fearne n’est pas devenue avocate par hasard. En plus d’être une longue tradition chez sa famille, elle a décidé de s’occuper d’affaires familiales pour que épargner à d’autres ce qu’elle a vécu à l’adolescence. Elle s’intéresse également aux affaires de slut shaming, sexisme et harcèlement sexuel ou encore scolaire. C’est plus fort qu’elle et sa conscience, et en plus cela lui permet de rester occupée. ✻ Ça a commencé il y a cinq ans. Des petits problèmes de mémoire qu’elle a mis sur le compte de la fatigue. Un épisode qui a fini par passer au bout de quelques mois. Plus récemment, Fearne a commencé à sentir un manque de préhension. De la vaisselle cassée. Son téléphone ou des dossiers qui lui échappent des mains. La jeune femme est loin de se douter qu’il ne s’agit pas juste de fatigue ou d’un état passager.

En vrac : elle a vécu au Brésil et parle portugais + elle se qualifie de « verticalement désavantagée » et a longtemps complexé sur cet aspect de son physique + elle a adopté une allure garçonne pendant quelques années après sa grossesse + mal dans sa peau, elle a souffert d’anorexie et rencontre encore des troubles alimentaires + quand ça ne va pas, son remède est le chocolat + elle sait monter à cheval et monte encore occasionnellement + elle a eu sa période « telenovela » au cours de son adolescence + elle est plus fleur bleue qu’elle ne le prétend + elle a déjà été blonde + elle aime l’esprit de Noël + elle est claustrophobe + diagnostiquée « hyperactive » quand elle était enfant, elle a longtemps pris de la ritaline jusqu’à la fin de son adolescence + en train, avion ou voiture, elle aime être près d’une fenêtre pour admirer la vue et se laisser bercer + elle est rousse au naturel.