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Sail off in the night - Gabriel Cohen

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Sail off in the night - Gabriel Cohen - (Ven 10 Nov - 15:32)

Gabriel Cohen
feat. Grant Gustin

Nom Cohen, il n'aime pas ce nom. Trop court, trop lisse, trop commun - lui qui adule l'originalité, c'est râpé. Prénom(s) Gabriel, comme un dernier héritage laissé par sa mère. Âge A l'aube de ses vingt-cinq ans. Naissance  Au cœur du solstice d'hiver, un certain 21 juin 1992 à Wellington - il n'a d'ailleurs toujours connu qu'elle. Nationalité Néo-zélandaise.Origines Françaises, de par sa mère. Statut civil Le cœur en balançoire Orientation sexuelle Les courbes féminines, qu'il n'admire pour l'heure que via ses mots. Occupation Blogueur professionnel, il se dissimule sous le pseudo "Utopian" - dont la signification est suffisamment éloquente pour ne pas être expliquée. Argent Suffisamment pour boucler ses fins de mois, bien que ce détail lui importe peu. Groupe Carpe Diem The Fortune Teller son job et sa soeur cadette, Emma.

✻ ✻ ✻

Bulle de douceur dans un monde de douleur. Tu es un peu perdu, Gabriel, toi qui te sens si minuscule dans ce monde épris de vitesse et d’excès, toi qui ne vois les choses qu’une par une et non en simultanée. Tu aimerais parfois arrêter le temps, ou rembobiner, noter un peu plus en détail ce que tu as pu voir sans l’analyser. Mais la vie est ainsi faite, Gabriel, elle file et défile sans se soucier que tu n’attrapes pas l’oiseau en vol et te laisse là, chancelant et seul dans l’obscurité. Tu ne crains pas la solitude, pourtant, tu la chéris même ; elle te permet de te découvrir en toute sérénité, que ce soit via les mots que tu écris ou cette musique que tu crées. Et tu te fiches alors que le temps passe, que la nuit tombe et recouvre de son voile sombre la ville qui s’illumine ; tu te perds une fois encore, une fois de plus puisqu’après tout, la passion n’attend pas. Oh oui tu es passionné Gabriel, un véritable fanatique de l’art et de cette beauté qui s’exprime partout, tout le temps et sous toutes les formes. Lors de tes balades silencieuses, tu as toujours le nez en l’air, noyé dans la contemplation d’un oiseau perché sur le bord d’une fenêtre ou d’un graffiti au coin d’une rue. Tu ne juges personne, seules les choses t’intéressent – des objets comme des peintures, tu vois les qualités autant que les défauts. Et des humains ? Des gens, tu ne vois rien. Il y a comme une barrière invisible entre eux et toi. Tu aimerais être bavard, souriant et agréable comme ta sœur peut l’être mais c’est impossible. Rien ne sort de ta bouche quand tu les croises, ou même de ton esprit. Toi si expansif dans tes écrits, tu es muet en réalité. Leurs paroles te caressent sans t’interpeller, leurs actes te semblent toujours étranges, autant dénués de sens que d’intérêt. Ta timidité est une maladie, Gabriel. Au même titre que Steinert, elle te dissimule à la face du monde et te soustrait à la vie, elle t’oblige à chercher tes mots qui, pour le peu qu’ils existent, sortent souvent sans que tu aies eu le temps de les peser. Et c’est alors toi l’incompris, le bizarre, le décalé. Celui qui aimerait s’exprimer, rire – qu’il est beau, ton rire. Aussi délicat qu’une fleur de papier et aussi aisé à briser. Tu crains les sentiments comme s’ils étaient des monstres qu’il te fallait repousser. Et l’Amour, ah, l’Amour… Tu es fragile, Gabriel. Personne ne peut t’atteindre et pourtant, tu es si simple à écraser. Tu es ici mais ailleurs, les idées noyées dans ces dizaines de rêves qui s’éparpillent aux quatre coins de ton esprit tourmenté. Tu les aimes, tes rêves. Tu les admires, tu t’y attaches. A leurs couleurs, leurs contours, aux espoirs qu’ils transportent. Tu n’es pas un optimiste, loin de là. Tu vis au jour le jour, persuadé qu’à vingt-quatre heures suffit son quota de peine autant que sa dose de joie. Tu vis de nuits sans sommeil, de respirations souvent chaotiques et d’aspirations rompues. C’est toi, le suspendu, celui qui s’accroche aux certitudes qu’il existe ici-bas quelque chose fait pour toi et qu’il te faut encore trouver. Tu cherches donc, comme les photographes sont en quête d’un instant qu’il leur faudra capturer sans savoir ce qu’il est. Persuadé qu’un jour ou l’autre, tu finiras par toucher du bout des doigts cette étoile que tu t’évertues à viser depuis des années.

Ce qu'il y a de beau dans un mystère, c'est le secret qu'il contient et non la vérité qu'il cache.

♦️ Gabriel souffre de la myopathie de Steinert depuis qu’il a treize ans. Il s’agit d’une maladie neuromusculaire génétique héréditaire qui dans son cas, consiste en une dystrophie musculaire (un affaiblissement ou au contraire, une paralysie temporaire) ainsi que des troubles cardiorespiratoires et digestifs plus ou moins importants selon les jours. C’est une maladie dégénérative insoignable qui la plupart du temps, s’exprime sous formes de « crises », dont la violence peut aller des tremblements incontrôlés à l’arrêt respiratoire en passant par l’évanouissement. Impossible de prévoir la durée ou la survenance de ces attaques, ce malgré la prise d’un traitement qui ferait facilement de lui un drogué digne de ce nom. Gabriel subit donc, mais toujours en silence ; sa teigne, comme il s’amuse à la nommer, est la seule qu’il n’est jamais parvenu à coucher sur papier ou à exprimer oralement. Au même titre, il taira les effets secondaires que lui offrent gracieusement les médicaments d’essais qu’on l’incite à prendre.

♦️ S’il est doué avec les mots sur papier ou autres documents, le jeune homme a de gros problèmes de relations sociales – du moins, avec les adultes. Il parvient facilement à se familiariser avec les enfants en bas âge, trouvant dans leurs regards émerveillés et leur besoin de rêver un peu de ce qu’il lui manque au quotidien.

♦️ Mélomane, Gabriel s’est depuis toujours pris de passion pour la musique et les instruments l’accompagnant. Il a ainsi testé guitare, violon et contrebasse, s’est intéressé un temps durant au saxophone avant de jeter son dévolu sur le piano qu’il pratique régulièrement et ce, depuis ses sept ans. Depuis peu, il s’essaie à la composition, mais refuse de montrer ses œuvres à qui que ce soit, même à sa sœur Emma. Le piano constitue son échappatoire, l’entrée de son jardin secret ; lorsque la maladie ne tétanise pas ses phalanges, il prend plaisir à jouer pendant de longues heures, seulement bercé par les mélodies qui se découvrent sous ses doigts.

♦️ Gabriel aimerait voyager, mais les barrières mentales qu’il s’inflige et sa condition physique l’empêchent de se voir ailleurs qu’ici, à Wellington. Il aimerait aussi avoir un chien. Ou un poisson rouge. Ou un hamster nain, qu’il nommerait Pamplemousse, sans raison.

♦️ L’homme adore la poésie, l’écriture et la peinture – mais il raffole aussi des sucreries. Si vous souhaitez tenter de l’amadouer donc, rien de mieux qu’un paquet de Haribo ou qu’un peu de pâte d’amande.

♦️ Il aime l’hiver, qui reste chez lui une inépuisable source d’inspiration. Entre deux articles sur son blog et deux expositions, il n’est pas rare de le voir déambuler dans les rues par une froide nuit de juillet, un sourire amusé aux lèvres et le pas hésitant de ne savoir où aller.

♦️ Gabriel n'a jamais bu une seule goutte d'alcool. Il a déjà constamment l'impression de planer avec tous ses médocs, et ne souhaite pas en rajouter. Impossible donc de savoir ce que l'alcool fait de lui quand elle l'attrape dans ses filets...

♦️ Si ses séjours à l’hôpital ne l’effraient plus, Gabriel craint le noir et toutes les chimères qui l’accompagnent, à tel point qu’il est encore aujourd’hui incapable de dormir sans une veilleuse allumée.

Pseudo/Prénom Lya Âge 23 printemps. Pays France, dans le grand Nord mais sans l'accent aha Connexion 3/7, peut-être plus, peut-être moins, ça dépendra de l'intensité de mon emploi du temps. Où as-tu connu le forum? Top site! Personnage Scénario de Louise ♥️ Dernière bafouille Y a des cookies?
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Re: Sail off in the night - Gabriel Cohen - (Ven 10 Nov - 15:32)


L'enfant émerveillé

Le rire et les crèmes glacées. Le vent courant le long d’une balançoire et les pétales d’une fleur trop vite fanée. Il y avait les mains potelées aux doigts minuscules qui voudraient tout agripper. Il y avait ce regard avide de tout voir, tout découvrir et tout cerner. L’innocence d’un enfant dont les gazouillements émerveillaient, les mots doux d’une mère que le destin a trop vite enlevée ; il ne restait alors que la pénombre d’une chambre qu’il a vite détestée et la voix rude de ce père qui trop souvent s’absentait.

Deux sœurs, une antithèse. L’aimante et la blessante. La douceur et la rancœur. Jalouse, Léa l’était, elle qui est pourtant la plus âgée. Jalouse d’un garçon que la vie a fragilisé dès le début. Envieuse des caresses distribuées à cet enfant, de cette bulle de douceur dans laquelle il grandissait. Et les insultes pleuvaient, coups portés à la volée dans un cœur pourtant si tendre, si naïf, que lui n’y voyait qu’une forme d’amour difficile à amadouer.

L’éclosion d’une fleur par un beau jour de printemps. Une balade en forêt un matin d’été et les jeux des gamins dans une cour de récré. Il y avait ce blondinet timide qui n’osait pas s’approcher, les yeux oscillant sur ces corps qui gravitaient. Il y avait cette étoile ; et qu’elle était belle, cette étoile. Des cheveux bruns pour un visage de poupon ; ce n’était pourtant pas ce qui le perdait. Ce qui le noyait, c’était cet océan azuréen, immensité qui de temps en temps croisait son chemin – un sourire timide au bord des lèvres et le cœur prêt à exploser.




L'adolescent réservé

L’enfance s’en est allée et avec elle, la naïveté des premiers pas. Ils ont grandi, les bambins. Ils n’ont pourtant pas mûri, c’est certain. Et Gabriel marche encore, Gabriel se perd toujours, Gabriel rêve en admirant les particules de lumière qui traversent la salle de classe. La vie est dehors, pas entre ces quatre murs. Il s’en persuade, à en oublier où il se trouve et pourquoi. A ne pas entendre la question qui lui est posé et les dizaines de regard qui vers lui sont à présent tournés. Et l’invective file, les rires fusent pour qu’enfin, la punition tombe. Fataliste. Aux quatre coins de la pièce, des questions se murmurent. « A quoi il rêve encore, celui-là ? » « Il est vraiment chelou » « Il me fait peur ». Peur ? Gabriel se demande qui il peut effrayer, gringalet comme il est. Les commentaires désobligeants ne l’atteignent pas, pourtant. Les mots sont confus, diffus, l’effleurant sans jamais le transpercer. Même le regard de sa prof de français, voilé par la colère, ne l’émeut pas. « Toujours dans la lune, Gabriel. » Elle ne le punira pas ; ses notes sont trop bonnes pour ça.  Et la vie reprend son cours, les élèves se lassent de leurs moqueries. Lui se noie. Entre courbes et arabesques tracées au crayon de papier dans la marge d’une feuille froissée. Il est amer, Gabriel. Amer de devoir s’adapter à ceux qui refusent de voir au-delà des murs. Amer, finalement, de voir que ce que craignent les autres, ce ne sont pas ses rêves, mais bel et bien sa différence.

Et puis, il y a cette douleur. Enracinée au creux de ses reins ; solides, ces racines. Impossibles à trancher, elles qui enserrent bras et jambes comme s’il n’était qu’une vulgaire poupée à balloter. Des piqûres électriques, légères tout d’abord, que le temps accentue au fur et à mesure que les jours défilent – des picotements mués en décharge, coups de foudre qui à leur tour font hésiter, vriller, chuter. Les bleus s’amoncellent, arc-en-ciel de couleurs sur une peau toujours trop pâle. Et les cernes se creusent, le regard se vide. La souffrance emporte dans son sillage bonheurs et sourires jusqu’à la dernière miette. Il n’a que treize ans. Là où d’autres s’inquiètent d’un visage boutonnant ou d’une barbe tardive, lui vit avec cette maladie qu’il ne connaissait pas, même de nom. Steinert. Allemand, tranchant, épuisant. Steinert tétanise, hypnotise, telle une déferlante qu’il retient encore aujourd’hui à bout de bras. Son corps dysfonctionne – et son esprit ? Perdu, il l’est. A jongler entre hôpitaux et cures de médicaments aux effets secondaires qu’il ne parvient plus à nommer.

Heureusement, il y a Emma. Emma, la sœur cadette, le bouclier d’optimisme, l’ouragan ambulant. Emma qui enveloppe, sèche les larmes, souffle sur les cauchemars et apaise les crises de douleurs en quelques mots. Emma qui s’inquiète d’un kilo en moins ou d’une bouchée mal passée. Elle est son remède, la cure qu’il lui fallait. Elle est le soutien manquant, la batterie toujours chargée. Avec elle, Gabriel apprend à composer dans ce monde qui ne sera jamais plus parfait. Avec elle, il s’émerveille d’un coucher de soleil ou d’un envol d’oiseaux en plein été. Des batailles de boules de neige aux soirées pizza improvisées, il n’y a rien qu’Emma ne puisse combler – et son optimisme le contamine, il le sait. Qu’importe qu’elle soit loin aujourd’hui ; une autre lettre arrivera demain et avec elle, de nouveaux contes, de nouvelles histoires. Il dévorera les lignes, s’imprégnera des odeurs, laissera son imagination filer jusqu’à ce qu’enfin, un nouveau rêve se crée.




L'homme amoureux

L’étoile est là, Gabriel. La vois-tu ? Elle s’envole sous ton nez, virevolte puis tournoie. Elle se fait tentatrice, vile séductrice contre laquelle il n’existe à ce jour aucune échappatoire, aucune négation. Elle t’emprisonne, Gabriel, et tu plies encore une fois. Il n’y a là aucune contrainte, aucune obligation ; si ce n’est ce cœur amoureux, battant à t’en éclater la poitrine en y brisant quelques côtes au passage. Jamais tu n’as ressenti pareil sentiment – depuis quatre mois, la vie est une tempête de joies et de sourires, doublé d’une tendresse qui ne t’avait jusqu’alors jamais appartenu. Elle est ta merveille, ton trésor. Tu n’as que vingt-deux ans mais tu es amoureux d’elle, Gabriel, et cette idée te plaît autant qu’elle te terrorise. Jamais les livres ne t’ont paru aussi désuets, dénués de conseils et d’intérêt ; toi, l’enfant timide, l’adolescent réservé, te voilà près à oublier ta timidité pour te donner à elle. Réveille-toi, Gabriel. Ou continue de rêver. Continue d’inscrire sur ce carnet des poèmes aux notes douces, accroche-toi à ces textes, déclarations d’un amour que tu sais, au fond, bien trop puissant pour être maîtrisé.

Pointe et flex, cambre le dos, arque ses bras. La mélodie s’accélère et ses gestes se font plus déliés, plus souples qu’ils ne l’étaient jusqu’alors ; transportée par la musique, Irène tourne, saute et vrille, cœur chavirant au rythme de ses pas, ignorant la douleur qui s’imbrique dans ses jambes et le long de son dos. Elle tourbillonne, ta jolie ballerine, ne comptant que sur la musique et ces mains qui inlassablement l’attrapent puis l’entraînent, insensible aux regards pourtant braqués sur elle. Ce soir, elle brille. Et l’émotion est forte… Si forte, qu’elle dépose des larmes sur tes joues, Gabriel. Si forte que tu trembles un peu, aussi. Elle vacille, pour finalement reprendre le rythme, s’accordant aux mouvements de son partenaire, sourire figé sur ses traits comme un masque de cire.

Irène vit. Et ce soir, c’est votre passion qui s’exprime. Battement puis balancé, balancé puis arabesque. Et tourne son corps, tournent vos âmes, tourne ta joie – elle est là, enfin, à l’apogée de son art. Qu’elle est belle, Irène… Éblouissante à t’en couper le souffle. Les doigts crispés sur les accoudoirs de ton siège, tu n’arrives pas à la lâcher des yeux, obnubilé par le glissement de ses pieds sur le parquet et le mouvement de ses bras autant que par son sourire. A ton tour, elle t’emporte – Irène a toujours tout emporté, de toute façon. Doute comme douleur, amertume comme peine. Et aujourd’hui, à la voir voltiger puis s’élever, tu ne crains plus de la voir tomber.




Le cœur malade

Mais personne ne viendra, ce soir.

Nuit d’hiver. Les barbecues du soir ont laissé place aux chocolats, dégustés bien à l’abri près d’un coin de cheminée. Le souvenir des chaleurs d’été pèse comme l’absence d’un vieil ami qu’on a hâte de retrouver. Et lui ? Lui aime l’hiver. Entre deux volutes de fumée, prendre le temps d’apprécier le frisson qui court le long de son échine pour finalement s’en détacher. Voir du coin de l’œil les derniers passants se presser, impatients à l’idée de retrouver l’être aimé. Cette idée arrache une grimace au jeune blogueur tandis qu’au creux de sa poitrine, une douleur familière se rappelle à lui. La plaie est encore là, béante, pullulante à souhait. Il ne sait comment la gérer. Aucun livre n’apprend à faire face à la perte d’une muse. Aucun roman, aucune nouvelle ne raconte combien de temps dure la phase de deuil. Emportée par son talent, grisée par sa célébrité, Irène s’est enfuie, emportant dans ses bagages une part de lui-même. Il n’en est pas à sa première nuit sans lune. Ce soir ne sera pas son premier cauchemar. Depuis son départ, les mots ne coulent plus. Les larmes non plus. A l’aube de ses vingt-quatre ans, il ne reste qu’une coquille vide, maltraitée par le froid du mois de décembre et traîné jusqu’à ce parc qu’il ne connaît ni d’Eve ni d’Adam, à se geler les fesses sur ce fichu banc. Les yeux levés vers l’obscurité, s’accrocher à l’idée qu’un miracle pourrait arriver.

Un éclat de souffrance dans ses pupilles dilatées. Bouche ouverte, il tente de crier – en vain. Sa gorge est paralysée, à l’image du reste de ses muscles. Écrasé par Steinert, Gabriel souffre. De solitude, de maladie. D’une envie de voir autrement le monde d’aujourd’hui. Tétanisé sur son banc, à la merci du froid et de son vent glaçant, le voici marionnette. Il ne tremble plus tandis que la douleur, elle, irradie. De l’index à la clavicule, jusque dans les poumons. Genoux comme pieds, cœur comme âme, tout est bon à maltraiter.

Mais personne ne viendra, ce soir.

Ses oreilles se sont bouchées, l’empêchant de distinguer les bruits environnants. Il n’y a plus que lui et cette vieille ennemie qu’il aimerait voir morte depuis longtemps. Lèvres bleues d’hypothermie  et dans un unique râle, Gabriel s’évanouit.

Nuit d’hiver, nuit assassine. Nuit muette devant cet homme qu’il faudrait sauver. Mais personne ne viendra, ce soir – et seule la nuit le sait.




L'écrivain dissimulé

Le bruit des touches d’un clavier frappé et l’odeur brute d’un café toujours trop serré. Obnubilé par l’écran de son ordinateur et l’article qui s’y invente, il n’entend pas les vibrations de son téléphone. Ses pensées tourbillonnent : exposition d’art contemporain ou lecture du dernier Amélie Nothomb ? Choix cornélien. Gabriel déteste avoir à choisir : il fera donc les deux. Peu importe si cela influe sur son sommeil ou sur le retard du blog. Les lecteurs attendront – ils patientent toujours. Moins que lui, certes. Mais quand même.

Machinalement, le jeune homme tend la main vers son portable pour y découvrir les messages qui s’y affichent ; son souffle se fait immédiatement rauque et ses yeux s’écarquillent. Ça me plairait qu’on se voit, à l’occasion. Non. Il est malade, fatigué – terrorisé. Obligé d’attraper le masque à oxygène pour espérer respirer, tandis que ses iris s’égarent sur le logo de cette appli de rencontres dont il n’espère plus grand-chose. Le téléphone vibre encore, il hésite à regarder. Mais le prénom qui s’inscrit à l’écran lui tire un sourire – inspire, expire, inspire. Louise : et le masque est inutile, désormais. Les doigts se remettent à pianoter et le sourire s’étire un peu plus encore.

Oubliée, l’exposition. Oubliée, Amélie Nothomb. Il n’y a plus que cette jeune fille qu’il ne connaît que de nom, ses mots, et son imagination. Le reste peut bien attendre encore un peu… Le temps d’un rêve ou deux, disons ?
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Re: Sail off in the night - Gabriel Cohen - (Ven 10 Nov - 15:32)
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Re: Sail off in the night - Gabriel Cohen - (Ven 10 Nov - 15:41)
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Re: Sail off in the night - Gabriel Cohen - (Ven 10 Nov - 15:46)
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Re: Sail off in the night - Gabriel Cohen - (Ven 10 Nov - 15:51)
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Re: Sail off in the night - Gabriel Cohen - (Ven 10 Nov - 16:05)
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Re: Sail off in the night - Gabriel Cohen - (Ven 10 Nov - 16:19)
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Re: Sail off in the night - Gabriel Cohen - (Ven 10 Nov - 16:23)
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