f/ i loved you

Elle était un tourbillon à la chevelure éclatante, passionnée, volcanique et à la franchise déconcertante. Il se souvenait de la première fois qu'il l'avait perçu, ses talons claquant contre le carrelage, pénétrant son bureau de sa démarche féline. Elle était l'employée d'une société concurrente qu'il avait racheté à un bon prix, une employée déchue en somme, une jeune femme qui s'était montrée acerbe, aux paroles tranchantes pour une attitude détachée et sans sentiment, lui rappelant avec dureté qu'il venait de mettre au chômage une partie du personnel, dont elle. Sa beauté était exaltée par la colère, ses traits rehaussant ce visage poupin, l'émeraude noyé par des pigments écarlates, un regard qui le captivait, le fascinait. Et si il n'avait dit mot durant sa plaidoirie, il avait été attentif, la tornade blonde s'en était allée, passant l'encadrement de la porte restée entrouverte. Ses doigts avaient caressé longuement sa mâchoire, parcourant rapidement les dossiers pour trouver ce qu'il désirait...Son prénom. Enya. La chasse était ouverte, intéressante et fortuite, s'arrangeant pour la rencontrer par hasard, laissant le charme agir. Mais elle se montrait plus têtue qu'il ne l'imaginait, un jeu de chat et de la souris se créant entre eux. Lui, étant l'unique héritier d'une famille riche, avait l'habitude de ne manquer de rien, d'avoir toujours ce qu'il désirait...Mais elle...Elle bousculait tout ses principes. Le désir s'attisait, une fougueuse passion les unissant, finissant par céder au péché de la chair. Cela ne devait être qu'une nuit. Une seule nuit. Elles s'étendaient davantage, une addiction qui empoisonnait ses veines, l'envie de ne plus la laisser partir, de la retenir encore et encore. Inconsciemment, il venait de tomber sous le charme de cet ange blond qui ne cessait de hanter ses pensées jour après jour et il commençait à ressentir cette émotion sournoise et intense que l'on appelait l'amour. Un amour qui le poussait à faire de lui l'unique homme de son sillage, une petite amie qui devint sa fiancée lors d'une demande lancée sans bague ni autre artifice romantique, une demande qui avait irradié de joie son visage mutin, amenant ce mariage qui vint le lier à la femme de ses pensées. Une cérémonie simple, car ils n'étaient du genre à s’embarrasser des coutumes. Deux oui échangés, une bague glissée à son annulaire, un baiser infime, une passion dévorante. Il était sien, elle était sienne. Mais il y avait ce pan de vie qu'il ne connaissait, ce pan de vie secret qu'elle détenait, dont elle n'avait jamais fais mention, un pan de vie qui était une épée Damoclès au dessus de ce mariage qui n'allait duré, détruit et emporté dans l'au-delà par cette faucheuse tant redoutée.