Ne cherche plus l'homme parfait : il n'a jamais existé.

Ma douce Ana,

Je t'écris ces quelques mots accompagné de Chopin, car comme tu le sais déjà, il n'y a rien de plus inspirant que la Valse de Printemps.

Dans la vie, tu as ceux qui naissent déjà presque mort tant ils n'ont rien, et d'autres qui naissent mystifiés tant le Destin a été généreux avec eux.

Je suis de ceux qui ont profité du destin et de ses cadeaux.

Ne cherche pas l'Ombre au tableau de ma vie, il n'y en a aucune. Enfin tout dépend réellement du point de vue. Parce que de l'extérieur, tout le monde sait, tout le monde voit, que le fils Foster est chanceux. Qu'il n'a jamais trimé. Qu'il a toujours obtenu tout ce qu'il désirait en un seul claquement de doigts. Parce que la vie a été généreuse, parce qu'il est brillant et intelligent. Mais l'envers du décor ? Le connais-tu ? T'y es tu penchée, toi qui juge d'un seul regard, d'un seul geste ? Non, je ne suis pas là pour me plaindre, ni même pour regretter quoi que ce soit. Saches seulement que tout avoir ne donne pas accès à l'amour qui est dû a un enfant. Et parce qu'il ne suffit pas d'avoir de l'argent pour être capable d'ouvrir son coeur, saches que l'homme que j'ai toujours admiré n'a jamais su délivrer une once de sentiment a son fils unique. Malheureux, je l'ai été. Et j'ai trimé, oui. J'ai trimé pour essayer de sentir ne serait-ce qu'un seul de ses regards sur moi. Mais la seule chose qui en découlait était plus dure et plus froide que la lame d'un couteau.

Pas de place pour la niaiserie.

Alors ne te demandes pas aujourd'hui ce qui me pousse à ne rien montrer. Ce qui me pousse à être ce que je suis avec toi. Ne te demandes pas pourquoi je n'arrives pas à enchaîner cette bête sauvage au fin fond de mes entrailles lorsque je sens que tout à coup tu peux m'échapper. Je sais que j'ai fais des tas d'erreurs, je sais que tu as souffert de mes excès de colère. Peut être que le plus dur à entendre pour toi, c'est que je ne regrette rien.

Non Anastasia, je ne regrette rien.

La seule chose qui me torture, c'est ton absence. Tes larmes accrochées à tes longs cils. Parce que je ne supporte plus de te faire du mal, mais je suis incapable de faire taire ma jalousie. Te savoir loin de moi, te savoir sûrement convoitée par d'autres me donne la nausée. Tu me caches des choses, ma Douce. Tant de choses, tant de secrets. Et je ne peux me résoudre à t'abandonner, ni même à accepter ton départ. Ton départ... Ce déchirement, cette trahison... Oublies-tu cet anneau d'or à ton doigt qui est censé nous unir pour la vie ? Cette vie que tu m'as offerte il y a des années, ces voeux que tu as prononcé en jurant de me rester fidèle et de me soutenir jusqu'à la fin de tes jours ? Pourquoi fuir maintenant ? Y a t-il quelqu'un d'autre qui puisse faire s'étirer tes jolies lèvres d'un sourire plus rayonnant ? Cette simple idée me tue. Glace mon coeur et mes sens d'un givre étincelant.

Car tu es à moi.

À moi pour l'éternité.

Que tu le veuilles ou non, c'est écrit quelque part. Et saches que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que tu me reviennes, et qu'à nouveau, ton coeur soit mien. Le mien en tout cas, t'appartient toujours et à jamais.


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