jamais jamais + mad rice

Partie histoire : 10 février 2013. La semaine dernière j'étais à l'hopital. J'ai failli y passer. Je n'ai pas de maladie à proprement parlé mais disons que mon corps ne se bat pas très bien. Mon système immunitaire est plutôt faible et dès que je tombe malade ça peut très rapidement devenir grave. J'ai un traitement pour m'aider à renforcer mon système mais des fois ce n'est pas suffisante. Quand j'étais petite je passais beaucoup de temps à l'hopital, je me souviens que ma mère n'en pouvait plus et mon père. Et bien mon père je le voyais rarement à mon chevet. Chose qui n'a pas changé. Je ne me suis jamais sentie très aimée par mes parents. C'est horrible à dire, c'est horrible à penser mais j'ai toujours eu cet esprit que nous n'étions pas attendus avec mon frère, que nous n'étions pas voulu. Puis je vous avouerais que je me suis toujours sentie coupable de mon état. L'hopital, les traitements, ça coutaient cher, ça coute cher. Et ce sont mes parents qui en faisaient les frais..

15 novembre 2015. J'ai toujours eu l'impression que la vie était une sorte de jeu. Je suis certaine que l'on est en train de me tester. Voir jusqu'où je suis capable de tenir. Je ne vois pas d'autres raison. Ou bien je suis peut être très malchanceuse. Je ne pensais pas vivre tel haine envers l'existence. Mon frère, mon sang, ma moitié. Il était tout pour moi, j'étais tout pour lui. J'ai vraiment l'impression d'avoir perdu une grande partie de moi le jour où je l'ai perdu. Le jour où j'ai perdu mon frère. Au mauvais endroit au mauvais moment. Je n'ai pas vraiment envie de rentrer dans les détails, juste un taré qui lui a ôté sa vie parce qu'il n'a certainement pas voulu donner son argent. J'en sais rien en fait, le mec était un sans abri et il avait un couteau. Il a tué mon frère. C'est le seul moment où j'ai eu envie de tuer. Où j'ai eu envie d'ôter la vie à quelqu'un. Car on ne mérite pas de vivre lorsque l'on tue quelqu'un sans raison. Il n'y avait pas plus gentil que mon frère. Jumeau, c'était mon frère jumeau. Les gens pensent que les jumeaux se comprennent bien mieux que des frères et soeurs 'normaux'. Je le confirme. C'est pour ça que j'avais l'impression qu'il était une partie de moi. On m'a conseillé d'écrire ce que je ressentais car je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à me relever. Comment vais-je faire sans Tom? On n'a pas eu une enfance très facile. Mon père n'a jamais été très présent et lorsqu'il l'était il trouvait toujours des critiques blessantes à faire à notre mère. Notre chère maman. Un matin elle est partie. Elle nous a laissé avec ce père qui n'en était pas un. Mais il était là pour moi et j'étais là pour lui. Rien ne pouvait nous arriver tant que nous étions ensemble. Aujourd'hui je n'ai plus de famille. Ma mère essaie de renouer avec moi depuis la mort de Tom mais je sais pas, je n'en ai pas envie. Elle est peut être ma mère mais pour moi Tom était ma seule famille, le seul qui m'ait réellement aimé. Je ne sais pas comment j'ai fait pour tenir le coup encore ... peut être parce que j'aime la vie malgré tout.

05 août 2017. Depuis que j'ai emménagé à Wellington je me sens mieux. Tom avait toujours rêvé d'aller en Nouvelle Zélande. J'ai eu envie d'honorer sa mémoire en choisissant cette ville et ce pays. Mais surtout de m'éloigner de toutes les ondes négatives de la Louisiane. Je n'ai dit à personne que je partais. J'avais envie de changer de vie, complètement. Je sais très bien que mes parents ne chercheront pas à me trouver et grand bien m'en fasse. J'ai trouvé un boulot dans une librairie, ça me plait bien, ça me plait beaucoup même. J'ai toujors adoré lire. Ma mère, mon père, ils n'ont jamais pris l'habitude de nous lire des histoires quand nous étions petits. Quand j'ai su lire, c'était moi qui en lisait à Tom, il adorait ça et moi aussi. C'était notre petit rituel du soir. Depuis sa mort, je me relis nos histoires tous les soirs avant de m'endormir. Ca m'apaise. J'ai encore un peu de mal à me faire des amis içi. Je ne sors pas beaucoup mais peut être que c'est mieux ainsi. Comme j'ai l'impression que c'est à cause de moi que tout va mal, peut être devrais-je rester seule ... et vivre ma petite vie. Ma nouvelle vie néo zélandaise..