isaiah (+) relationship

(UN) Né le même jour, leur premier souffle réalisé à quelques minutes d'intervalle, elle et lui, étaient attendus avec tellement d'impatience. Leur naissance a comblé de bonheur, ces deux êtres, encore jeunes adultes, mais déjà parents. Le bonheur illuminait leur visage, face aux bouilles angéliques, de ces deux êtres qu'ils allaient prénommer Emrys et Iris. Ces deux êtres dont ils avaient craints tellement la venue après une grossesse difficile. Pourtant, ils étaient là, bien vivants et bien formés, prêt à découvrir le monde dans lequel ils venaient de débarquer.  (DEUX) Fils d’un illustre artiste peintre connu dans le domaine de l’art impressionniste. Il a passé toute son enfance au milieu des toiles de son père, a griffonné sur des feuilles de canson en compagnie de sa sœur jumelle, sous les conseils avisés de son père. C’est de là qu’est née sa passion pour le dessin, la peinture ou toute forme d’art. Il adorait aller aux expositions d’artistes que côtoyaient son père, passer du temps avec lui, apprendre à ses côtés. Il était son héros, l'exemple qu'il voulait suivre, toucher du bout des doigts lorsqu'il serait assez grand pour faire partie de ce cercle si privilégié.  (TROIS) Sa mère quant à elle, est violoniste dans l'opéra. Il a donc été bercé par la musique classique. Il est même en mesure de jouer quelques morceaux en se basant sur les souvenirs vécus avec Iris, lorsqu'elle s'initiait à l'art de leur mère, avec ce regard plein de détermination. Il pouvait passer des heures à la regarder frôler les cordes du bout de son archer ou de ses doigts. Il était fasciné par la mélodie qui s'en dégageait. Encore aujourd'hui, il peut facilement être ému aux larmes rien qu'en écoutant une symphonie ou un opéra. (QUATRE) Le bonheur rythmait son quotidien durant ses onze premières années. Les seules périodes d'ombres qu'il affrontait se trouvaient être le vide éprouvé lorsqu'Iris partait suivre ses cours de violon ou le manque qu'il éprouvait lorsque son père, quittait la demeure pour aller fêter ses créations avec le gratin, sans eux.  A cette époque, il était un jeune homme au regard vif, curieux de découvrir toutes ces choses qu'il ne connaissait pas. Il avait le rire facile, avait tendance à se salir en venant user de ses crayons ou des pinceaux imbibés de peinture qu'il usait pour ses modestes œuvres aux contours très enfantin. (CINQ) Un quotidien au gout paradisiaque, qui prit fin brutalement lorsque de gros problèmes de santé clouèrent Iris au lit durant tout d'un hiver. Très affaiblie à la suite d’un hiver particulièrement froid, des examens plus poussés ont révélé une leucémie aigüe. Cette nouvelle a ébranlée toute la famille, mais notamment Emrys, qui détestait voir sa sœur souffrir de la sorte. C’était une déchirure qu’il ne pouvait pas expliquer. Il voulait toujours resté à ses côtés, trouvait tous les moyens pour la faire rire et garder le moral. Il y arrivait forcément, mais cela ne venait en rien amoindrir ce poids qui lui oppressait la poitrine. (SIX) Seulement, cet incident vint totalement chambouler le cours de sa vie, de sa relation avec celle qu’il considérait comme l’autre moitié de lui-même. Du jour au lendemain, après tant d’amour et d’affection de la part d’Iris, il dut faire face à sa violence, à la cruauté de ses mots. Le discours maladroit d’un médecin avait relevé que la faiblesse dont elle était victime, s’était opérée au sein de l’utérus de leur mère. Le fait d’être en bonne santé, alors qu’elle était plus faible que jamais, elle ne l’a pas supporté. Elle avait besoin d’un responsable de toute la douleur qu’elle endurait et elle a fait de lui son bouc émissaire. (SEPT) La colère d'Isis s’est caractérisée par une violence physique, loin du regard de leurs parents. Sa hargne s’exprimait par des cris, des paroles acerbes et des coups qui venaient meurtrir sa chair frêle, écorchant son cœur avec une violence sans pareille. La déchirure que cela a occasionnée sur son cœur a été si profonde qu’il s’est réfugié dans l’art. Son cœur meurtri, déchiré, il essayait de le soigner par la pratique du dessin. Il n’a rien dit à ses parents, a accusé les coups sans rien dire par amour et bienveillance, conscient que la douleur qu’elle lui infligeait était aussi profonde que celle qu’elle vivait quotidiennement, et ce, malgré les séances de chimiothérapies. (HUIT) Seulement, cette violence devenue coutumière n’était pas sans incidence sur le cœur d’Emrys, qui vient se plonger dans le silence total. Il essayait tant bien que mal d’évacuer cette douleur latente au sein de sa poitrine. Il a commencé à sécher les cours lorsque sa sœur était assez en forme pour aller au collège ou lorsqu’il n’en pouvait plus de devoir garder la face, de rester digne. (NEUF) Durant ces moments-là, il trouvait un endroit calme dans le collège pour éviter de se faire attraper par le corps de l’enseignement. Il passait son temps à griffonner ses pages de canson de paysages, de scènes qu’il jugeait intéressantes, les agrémentaient à sa manière. Jusqu’au jour où le son d’une mélodie l’a attiré jusqu’à la pièce de musique. Il a observé la scène qui s’est offerte à lui, a détaillé cette demoiselle dont les doigts agiles venaient pianoter les touches du piano. Il s’est laissé entraîner par la musique, a laissé son crayon immortalisé la scène. Durant près d’une heure, il l’a dessiné avant qu’elle ne le surprenne. Si dans un premier temps, il a cherché à la fuir, il avait assez aiguisé sa curiosité et elle s’est imposé à lui, a cherché à voir ses dessins. N’y tenant plus, il a fini par lui parler, s’exprimer à ses côtés. Il s’est découvert une amie, une meilleure amie, qui n’a plus jamais quitté sa vie. (DIX) Fier d’exposer pour la première fois alors qu’il n’avait que seize ans, il a dû faire face à la réalité de son nom. La comparaison avec son géniteur fut quasi systématique. Cela fut un moment très pénible pour lui, insupportable même. Il n’a pas accepté qu’on compare son art avec celui de son père. Personne ne s’est attardé sur sa technique, la singularité de son art. Résultat, il a enlevé ses toiles dès le premier jour de l’exposition et les a enfermé dans sa chambre, trop blessé dans son âme d’artiste. C'est à ce moment là, que ses relations avec son paternel se sont dégradés. Il lui a fallu des mois pour digérer cette expérience tandis que sa sœur, toujours très distante de lui, faisait une rechute. Le besoin d’une greffe de moelle épinière fut inévitable et Emrys était compatible. Il s’est naturellement porté comme donateur pour que sa sœur puisse être soignée. Cela l’a forcé à être alité durant quelques semaines. (ONZE) Il a poursuivi ses études dans une école d’art à Paris, ville où son père avait commencé sa carrière. Afin d’éviter les comparaisons avec son géniteur, il a nié tout lien de parenté, tout comme a pris son second prénom comme nouvelle identité. Il a désiré être reconnu pour son propre talent. Il a fini par prendre de la distance avec sa famille lorsqu’il a compris, qu’il n’y avait aucun espoir pour que sa relation avec Iris ait un avenir. Sa sœur semblait bien vivre sans lui et indirectement, il avait appris à vivre sans elle. C’est une dispute avec son paternel qui lui a fait prendre la décision de s’éloigner d’eux, de vivre sans eux, sans penser à eux, à toute cette merde qui avait tué l’harmonie de leur famille. Il ne parle plus de sa sœur, mais ce sujet demeure sensible pour lui. Il ne peut pas totalement l’effacer de son cœur. Elle est sa moitié, la chair de son sang. Si elle voudrait de lui dans sa vie, il reviendrait à elle sans hésiter.(DOUZE) Il s'est rebâtit sur de nouvelles bases à Paris. Tout était possible. Il y a fait des rencontres enrichissantes, s'est plongé corps et âme dans l'art, s'est nourri de chaque expérience qui s'offraient à lui. Il se sentait libre, sa rencontre avec celle qui deviendrait par la suite l'élue de son coeur, n'a fait qu’accroître cette sensation. Cela lui a donné envie de s'ouvrir à d'autres formes d'arts, cultures. Après avoir été diplômé, il a prit la décision de voyager. Elle l'a suivi dans sa folie et ils ont fait le tour du monde, grâce à la bienveillance de ce père qu'il méprisait en ne lui accordant aucun moment pour le remercier ou lui parler. Lors de ses voyages, il faisait barman pour remercier les établissements qui les hébergeaient parfois. (TREIZE) Il en est ressorti que plus inspiré, plus déterminé à poursuivre son rêve, sans prendre conscience que l'amour qu'il partageait avec sa petite amie, ne suffisait plus à celle-ci. Elle lui a parlé de mariage. Il n'était pas contre cette idée, mais il ne pouvait s'empêcher de vouloir voyager. Il travaillait ardemment pour pouvoir s'offrir ces moments uniques, mais elle voulait se poser. Des disputes rares, ont finis par devenir coutumières. Les blessures causées par les paroles exprimées sont venues ébranler l'affection qu'ils se portaient, jusqu'à cet ultimatum, qui a fini par l'achever. Incapable de choisir entre ce qu'il considérait comme une quête pour atteindre son rêve ultime et celle qu'il considérait comme la femme de sa vie, elle a finit par prendre sa décision, faute qu'il n'en prenne une. Elle l'a quitté, un beau soir du mois de Mai, en lui disant simplement qu'elle voulait un homme, plus un jeune homme qui suit de manière utopique un rêve voué à l'échec. Ces propos l'ont détruit. Il n'a même pas eu la capacité d'y répondre. (QUARTORZE) Aujourd'hui, il regrette cette insolence et cette froideur, mais ne semble pas être en mesure de revenir vers lui, car l'image qu'il a de sa vie, ne ressemble en rien aux espérances qu'il s'était forgé dans son esprit quand il était gosse. Son optimisme s'est quelques peu effrité à la suite de ces événements. Il est revenu à Wellington à défaut de savoir où aller. De vieux amis lui ont ouverts leur porte. Il a trouvé un travail en tant que barman dans un bar d'un hôtel assez côté. Il gagne sa vie correctement. Il y fait des rencontres intéressantes. Après trois mois de galère, il a finalement pris une colocation pour pouvoir son budget et pouvoir continuer son art. Il lui arrive d’exposer, par ci par là. Il lui arrive même de vendre, mais rien qui lui assure un revenu quotidien, tant les occasions sont rares.  (QUINZE) Une situation qui a évolué ses derniers temps depuis sa rencontre avec cet homme. Il ne s’était pas attendu à un tel dénouement, lorsque poussé par la curiosité, il est entré dans la galerie de cet artiste. Il est tombé sous le charme de ses peintures, de ses sculptures avant de rencontrer l’homme qui les faisait. Il a eu le plaisir d’échanger avec lui en parlant de la technique, des émotions qui se dégageaient de ses toiles. Le courant est passé immédiatement entre eux deux. Une émotion singulière s’est immiscée dans sa poitrine, a accéléré les battements de son cœur. Il s’est laissé emporter par sa passion, a découvert une alchimie avec cet homme qui l’a chamboulé. Ils se sont vus, une fois, deux fois autant d’un verre pour qu’il puisse admirer à son tour ces toiles, les critiquer, le conseiller. Seulement, il y avait ce besoin incongru de l’embrasser qui rongeait ses tripes. Une ambition bien singulière pour lui, qui n’avait jamais eu d’attirance pour aucun homme jusqu’à ce jour. Et puis, il y a eu ce contact entre leurs deux chairs, un toucher subtil de leurs doigts avant de déclarer un océan de sensations plus dévastatrices. Un baiser échangé, empli de sensualité et de désir. Un besoin maladif de se consumer aux côtés de l’autre. Ils ont finis la soirée dans une chambre d’hotel, ont baisé, ont fait l’amour durant des heures sans un mot, juste transcendés par cette ambition impressive. Il a découvert des sensations qu’il n’avait jamais connu. Il a découvert le matin même que l’artiste était marié, père, qu’il venait de rendre infidèle un homme, qui n’avait jamais manqué à sa promesse. Cela l’a peu importé sur le moment. Il ne pensait qu’aux sensations découvertes, à l’envie qu’il ressentait d’exprimer toutes ces émotions sur des toiles. Malgré la trahison qu’il venait de commettre envers son épouse. Il a désiré le revoir. Leur corps se sont enchaînés à chaque rencontre dès lors qu’il leur était possible de goûter à la luxure ensemble. Cela a donné un second souffle à Isaiah, qui a la sensation de vivre comme jamais. Il a continué d’enchainer les histoires d’un soir en se laissant porter par l’envie. Il ne se posait pas de questions, mais il sentait bien que sa manière de vivre commençait à troubler celui qu’il considèrait comme son âme sœur artistique. Leur échange au sujet des toiles qu’il peint dérape rapidement dès lorsqu’il évoque ces autres femmes ou hommes. Les doigts de cet homme se font plus puissants sur sa chair, ses paroles sont parfois acerbes et cinglantes et sa gestuelle parfois plus violentes. Leur relation prend un penchant quelque peu malsain, mais l’addiction et l’affection qui les lie rend tout retrait difficile, voire impossible. Cette alchimie l’attire si cruellement, qu’il se laisse consumer sans aucune restriction. Il veut juste vivre et avec cet homme, c’est ce qu’il ressent. Plus que jamais. D'autant plus maintenant qu'ils sont en couple, mais rien n'est facile en eux. Tant de barrières restent à être franchies.