Appuyé contre le rebord de la fenêtre, Alan observait le soleil se lever sur Wellington avec une certaine amertume, pour la troisième fois de la semaine, le brun s’était endormi sur son bureau entre ses dossiers et sa bouteille de scotch. Les choses étaient ainsi depuis le départ de Vivian, il passait le plus clair de son temps entre ces quatre murs et enchainait les soirées à base d’alcool dans l’espoir qu’elle puisse effacer définitivement la blonde de son esprit. Mais aucune des bouteilles présentes dans son minibar n’étaient assez fortes pour lui ôter l’image de sa fiancée dans les bras de son meilleur ami. Il laissa un soupire s’échapper en entendant la poignée de la porte se tourner
« Alan, votre père est en bas » un second soupir s’extirpa de ses lèvres, son père et ses serments étaient les dernières choses dont il avait besoin actuellement
« Merci Claire » dit-il sans quitter des yeux la fenêtre. Il resta un moment immobile avant de se retourner, la pièce était dans un état déplorable, l’odeur du scotch mélangé à celle du bourbon avait envahi l’atmosphère, des chemises sales s’entassé sur son canapé et ses dossiers s’étalé sur les différents meubles présent dans la pièce. L’avocat eu tout juste le temps attraper les bouteilles vides qu’il cacha dans l’un des tiroirs de son bureau et de ramasser les vêtements et les dossiers qui trainaient par terre pour les jeter un placard avant que son paternel ne passe la porte.
« Tu pourrais frapper » lança-t-il en croisant le regard de son père
« Pourquoi ? Tu as des choses à cacher ? » il semblait plaisanter mais en réalité l’homme aux cheveux poivre et sel cherchait constamment le moyen d’obtenir des informations sur la vie de ses enfants. Alan se contenta d’hausser les épaules en guise de réponse avant de remplir deux tasses à café
« Alors, qu’est-ce-qui t’amènes ? Tu n’es pas du genre matinal » ce qui signifiait que la visite du vieil homme n’avait rien d’une visite de courtoisie
« Ta mère s’inquiète… » avoua-t-il en baladant son regard dans la pièce
« … et à en juger par l’odeur abominable de ton bureau, elle a raison » il fit mine de ne pas comprendre ce qu’il voulait dire
« Tu n’as qu’à lui dire que je vais bien » la solution était toute trouvé pour lui. Cependant, sans grande surprise, son père ne sembla pas être d’accord avec cette idée puisqu’il tira l’une des chaises pour s’y asseoir avec l’air qu’il prenait à chaque fois qu’il se préparer à faire un discours ou une leçon de moral
« Ce n’est qu’une fille Alan, il y a plus important dans la vie » pour la première fois depuis son entrée dans la pièce le regard d’Alan s’assombri, il n'avait pas juste perdu sa fiancé, il avait également perdu son meilleur ami, son frère, celui pour qui il aurait tué sans la moindre hésitation
« Je te rappelle que j’allais épouser cette fille » son paternel leva les yeux au ciel, il était toujours bon et juste avec ses enfants mais au fils des années, il avait toujours eu beaucoup d’espoir concernant l’avenir de son garçon, des espoirs qui n’étaient pas compatible selon lui avec une histoire d’amour chaotique.
« Donc… tu vas ruiner ta vie et ta carrière pour une pauvre journaliste et un traite ? » il haussa les épaules, il avait raison, son ex-fiancée et son ex-meilleur ami ne méritait pas d’être responsable de chute mais son cœur brisé ne semblait pas vouloir guérir
« Tu es au sommet de ta carrière fils, ne les laisse pas détruire ce que tout ce que tu as construit » il aurait aimé que les choses soient plus simple mais son père était incapable de comprendre ce qu’il ressentait puisque personne ne lui avait jamais dit non. Il avala une gorgée de son café avant de jeter un coup d’œil à l’horloge qui trônait au-dessus de l’immense cadre numérique
« Ta mère a une amie dont la fille vient de revenir d’une mission humanitaire, charmante, brillante, talentueuse… » il insista sur les adjectifs afin de lui faire comprendre que Vivian n’était rien de tout ça
« … une fille de bonne famille, tu l’adorerais » pour la seconde fois de la journée, son regard devint glacial
« Tu devrais y aller papa et surtout te mêler de tes affaires » il se leva de sa chaise et se dirigea vers la porte d’entrée qu’il ouvrit avant de se tourner vers son père
« Bonne journée et dit à maman que je n’ai pas besoin de son aide » dit-il froidement avant de fermer la porte de son bureau à clé. La journée allait être longue.