La vie est une succession de choix, c'est notre façon de les appréhender qui change tout
Partie histoire : Accomplir très vite un acte de bravoure désintéressé comme sauver in extremis la vie du fils de la grosse tête du réseau. Donner l'impression d'avoir besoin d'être aidé et montrer avec son potentiel pour les rejoindre. Supprimer la principale menace, généralement le bras droit en détournant son attention si c'est une femme, développer une relation intime, s'il s'agit d'un homme, gagner sa confiance en partageant des centres d'intérêts ou en devant le petit nouveau à former et ainsi comprendre sa façon de penser. Les clefs d'une infiltration réussie, Silas Eaton les connaissait pourtant quand il a fait le choix d’infiltrer le réseau des Salazar, à la tête deux frères néo-zélandais à l'empire fulgurant au fil des années, réputé pour le trafic de stupéfiants et d'armes. Un masque à enfiler avec une certaine aisance pour l'agent Silas Eaton, plus les années passaient. Mais c'était sans compter sur la variable inconnue propre à chaque mission. Et quelle variable. Andie Salazar. Quand on dit que l'amour nous tombe dessus dans crier gare ... Mais quel idiot avait-il été de tomber amoureux de la sœur de ses pires ennemis. Une liaison dangereuse a vu le jour à l'abri des regards devenue une faiblesse au fil du temps et à laquelle il du se résigner non sans difficulté..prenant soin d'assurer sa sécurité lorsque le réseau fut démanteler.
La mission était terminée depuis presque un an que Andie donna naissance dans le secret le plus absolu non pas à une petite fille mais deux, des jumelles avant de les confier à leur père pour leur protection. Oublier les missions d'infiltration, le jeune papa était devenu consultant et passait le plus de temps possible auprès de ses deux filles. Cette vie paisible dura cinq années avant qu'il ne leur soit arraché de force par la police, arrêté pour conspiration contre son pays, un coup monté. Là où tout le monde le pensait et le pense encore, même ceux se disant ses amis, coupable, Milah n'a a aucun moment condamner son père. Ce fut le début d'une série de famille d'accueil qui défilèrent dans la vie de Milah, séparée de sa jumelle, les souvenirs d'une famille et d'une sœur qui s'estompèrent un peu plus chaque jour qui passait mais un désir de vengeance qui ne s'est jamais éteint.. Elle rétablirait la vérité, peu importe le temps que cela prendrait.
Il arrive souvent à l'homme d'être marqué par une personne qu'il a côtoyée à un moment de sa vie. Cette impression peut être produite soit par son physique ou par sa personnalité peut-être même les deux. Des personnes précieuses, nos propres parents, des amis et même des professeurs, une connaissance au regard perçant dont le visage restera gravé en mémoire, sans savoir si nous nous reverrons un jour, et quand bien nos chemins se recroisent, nous le reconnaîtrons toujours. Parfois indescriptible, comme une évidence, une complicité s'opère.
Ce visage porte le prénom Gabriel... Milah était à Los Angeles depuis quelques semaines à peine quand elle a fait sa rencontre...Arrivant dans une nouvelle région, un nouveau pays même, elle ne connaissait personne mais l'avait très vite remarqué surtout il l'intrigué et n'avait rien d'un ange. Tout aussi impulsif que pouvait l'être Milah voire même plus encore, il en était agaçant. Mais comment résister à son sourire et ses blagues pourries ? Ils ne savaient rien de l'autre mais qu'importe, ils communiquaient par de simples regards pas si innocents. Jusqu'à ce soir là, à la nuit tombé, Milah avait retrouvé un Gabriel dont elle n'avait jamais fait la connaissance, un voile d'ombre noircissait son regard à faire froid dans le dos. Que lui était-il arrivé ? Une question à laquelle elle ne pu avoir de réponse, celui-ci la rejetant comme une mal propre pour sa protection comme il l'avait toujours fait. L’ambiguïté et la complicité de ces derniers moins avaient volés en éclats, laissant à Milah un goût amer et ce sentiment que tout n'était qu'illusion, une mauvaise interprétation de sa part .. C'est la dernière fois qu'ils se sont vus et parlés, quelques semaines plus tard, Milah pliait bagages, retournant là où elle s'est toujours sentie chez elle, en Nouvelle-Zélande. Cette histoire avec Gabriel aurait pu en devenir une si seulement ils s'étaient rencontrés dans de meilleures circonstances, à un moment plus opportun de leur vie.. L'un et l'autre entouré de secrets et blessé par un passé encore trop récent.
Tribunal de Wellington, quatre ans plus tôt
"J'appelle l'officier Eaton à la barre!" Tous les regards retournés vers elle, Milah respira profondément pour se donner du courage avant de se lever et aller de nouveau s'asseoir cette-fois face à la cour, l'estomac noué même si elle n'en montrait rien.
"Jurez vous de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ?... Levez la main droite, dîtes : Je le jure !" Milah s’exécuta résigné
"Je le jure" A ses mots, son regard se posa sur l'avocat de la partie civile dont les pas le menaient jusqu'à elle pour un face à face.
“Officier Eaton, avez-vous entretenue une liaison avec l'accusé?” Comme Milah le craignait, son témoignage serait porté sur sa relation avec l'accusé.
“Oui” Il n'y avait rien de plus à dire pour le moment, les premières questions n'étaient rarement les plus compliqués.
“Combien de temps a t-elle durée?” Trois longues années. Ils se sont rencontrés à Wellington, dans un bar alors que Milah y était avec des collègues pour fêter une arrestation, à l'époque la jeune femme faisait ses débuts au sein de la police néo zélandaise. Le courant est tout de suite bien passé entre ces deux là et rapidement ils ont officialiser leur relation peut-être même trop vite bien que Milah n'ai jamais vraiment révélé son identité auprès de sa famille. Il avait été sa première relation sérieuse depuis un moment. Puis les jours sont devenus des semaines et des mois jusqu'à qu'ils concrétisent par une demande en mariage.
“Vous n'avez jamais eu de soupçon à son égard?” Ne ditons pas l'amour rend aveugle. Dans son cas, cette expression avait prit tout son sens.
“Non, à aucun moment... Nous ne parlions que très peu de mon métier. Je tenais à dissocier vie privée et vie professionnelle” Mais voilà quelques jours avant l'annonce de leur futur mariage, la jeune officier a découvert le pot au roses, son fiancé était impliqué dans diverses affaires toutes en lien sur lesquelles elle travaillait. Après des jours à jouer l'innocente, le temps de rassembler des preuves l'incriminant en coopération avec son chef, Milah a procédé à son arrestation.
“Jusqu'à ce soir là où j'ai entendu une conversation via mon téléphone. J'entendais clairement la conversation entre l'accusé... mon fiancé et ses hommes de mains... en fouillant un peu plus j'ai trouvés des informations classés confidentielles et un accès à mon poste de travail pourtant hautement sécurisé.” Expliqua t-elle délibérément.
“Merci Officier, je n'ai plus de question” Conclua l'avocat à l'attention du juge présidant l'audience.
“Je ne comprends pas...” Se manifestait à son tour l'avocat de la partie adverse. Voilà la partie que Milah redoutait. C'était maintenant que tout se jouait et qu'elle devait défendre sa personne mais aussi son insigne.
“Comment en trois ans on peut ne pas voir ce qu'il se passe devant nos yeux, qui est la personne avec qui nous vivons?” Soupçonnait-elle que Milah connaissait ses intentions mais qu'elle avait préféré les ignorer..
“Je me pose la même question chaque jour.” Réprimait-elle avec force. Milah se sentait assez coupable de n'avoir rien vu venir et rien de ce que pourrait dire cette avocate ne sera à la hauteur de l'opinion qu'elle avait d'elle ces dernières semaines. A l'avenir, on ne l'y reprendrait plus...
“Vous souhaitiez monter en grade?” Sur le coup, Milah cru mal entendre.
“Oui comme tout officier je pense.” Où voulait-elle en venir? Milah avait sa petite idée sur la question mais espérait se tromper
“Était-ce là une manière de vous faire remarquer auprès de vos supérieurs? Parce que vous avez été promue lieutenant de police n'est-ce pas?” Ses mots claquaient dans l'air, ahurie d'entendre de tels propos. Cette avocate ne reculait vraiment devant rien pour me discréditer. Une manifestation de l'avocat de la partie adverse jugeant la question déplacée et sans rapport avec l'affaire résonna.
“Pardon? Est-ce qu'il s'agit de mon procès? Est-ce que mon insigne est remise en cause? ” Soufflais-t-elle en écho toujours aussi scotché face à ses accusations. Le regard en direction du juge, Milah poursuivit
"Je tiens à répondre” D'un mouvement de la tête, il accéda sa requête.
“J'ai toujours voulu faire partie des forces de l'ordre, servir mon pays, rendre les rues plus sûre. J'ai travaillé, je travaille dure pour. Regardez mon dossier, le nombre d'arrestation à mon actif. Je continuerais encore pendant longtemps, officier ou lieutenant de police. Garder la tête froide, penser à l’intérêt général avant le mien c'est ce que j'ai fait. Alors oui j'ai été promue mais ce n'était pas mon but dans cette affaire! Relise le rapport, j'ai été soupçonné de trahison puis innocenté!" Ainsi s'achevait son témoignage. Au final, son ex fiancé fut reconnu coupable et inculpé d'une peine de 15 ans de prison.
Un an plus tôt Milah s'apprêtait à faire la connaissance son nouvel équipier et subordonné, un certain McKinney.
“Je compte sur vous pour l'accueillir comme il se doit” Lui avait confié son chef. De ce qu'elle avait lu de son dossier, c'était un ancien militaire, comme l'avait été son père avant, récemment réhabilité après avoir été déclaré mort pendant des années..
“Lieutenant Eaton?” Une voix rauque sortait Milah de son dossier, ses prunelles se baladaient sur cet intru. Malgré son air renfrogné, monsieur je porte toute la misère du monde sur mes épaules n'était pas désagréable à regarder. Comme quoi la collaboration avait du bon parfois. Un sourire empli de malice alors que ses pas l’amenaient face à Kaed.
“Juste pour que tout soit clair dès le départ, vous ne serez jamais au volant de ma voiture. C'est la première et unique règle ici. Sur ce bienvenue parmi nous McKinney.” Des démons dont j'aurais du me tenir éloigné si j'avais su.. une complicité bâti en deux années pourtant réduit à néant en un quart de seconde..