Dangerous woman - Kaia.

Partie histoire :

Je me souviens quand j'étais gamine, mon frère et moi on se battait toujours pour un et unique jouet. On avait pourtant des tas de jouets, mais celui-ci semblait très spécial à nos yeux et aucun de nous voulait le prêter a l'autre. Il restait la plupart du temps dans un coin a prendre la poussière et quand l'un de nous le touchait, la guerre des bambins commençait. On se hurlait dessus pour l'avoir, pour le garder mais en réalité c'était juste un jouet a deux dollars qui n'avait rien de plus que les autres. Je n'étais pas partageuse et lui encore moins. J'aimais l'embêter, tout faire pour lui pourrir la vie car il était le premier et chouchou de maman. Il sortait tout le temps et il avait pleins d'amis, j'étais quant a moi sur-protégée et mon droit de sortie se résumait a suivre mon frère partout. Rancunière sur son statut dans la famille et comparé a moi, je lui faisait toujours la gueule sauf les soirs de tonnerres. J'étais terrifiée, il a toujours été là pour moi malgré tout ce que je faisais pour lui rendre la vie impossible. Il embrassait le haut de mon crâne pour me rassurer et me disait que tout irait bien, toute ma vie. J'étais la plus grande menteuse de tous les temps, mais lui, il a fait fort avec ce mensonge.


Je ne savais pas si je devais continuer a le détester ou commencer a l'aimer, lui pardonner d'avoir été le préféré, le chouchou. J'ai cette sensation horrible au fond de moi d'avoir été la pire soeur de ce monde, je n'ai jamais été là pour lui, jamais écouté ses plaintes alors qu'il ne disait rien quand je hurlais mes malheurs. Je n'ai jamais guéri ses blessures quand il jouait l'idiot avec ses amis et qu'il revenait en sang. Je ne l'ai jamais pris dans mes bras devant un film d'horreur pour le rassurer ou passer la nuit éveillée pour lui apporter de l'eau et serviette chaude a cause de la gastro. Je ne lui ai jamais dit je t'aime, jamais fait de petit déjeuné ou prêter attention au cadeau d'anniversaire qu'il désirait le plus au monde. Aujourd'hui je ne peux pas lui dire a quel point je suis désolée d'avoir cassé sa lampe offerte par grand-père et qu'il aimait tant. Je peux plus lui dire que c'était moi la fille qui a fait capoté son couple par jalousie et méchanceté. Je peux pas le supplier de me pardonner d'avoir été la soeur la plus ignoble, je ne peux pas lui dire que je l'aime et qu'il me manque. Si j'avais su, su qu'il se ferait percuter par une voiture, mourir dans cet accident, je lui aurai donné ce stupide clown de notre enfance. Je ne peux que le déposer sur le cercueil face a moi et j'espère que de là où il est, il m'entend lui dire Je t'aime.


Aujourd'hui je n'ai que mes yeux pour pleurer, mon coeur pour souffrir. Ma poitrine me fait mal, j'aimerais tellement le retrouver, lui donner ma place dans ce monde des vivants. Il a fait tellement de belles choses, il était une belle personne et ne méritait pas de mourir. Aujourd'hui je suis obligée de vivre avec ça, comme si j'étais la personne dans l'autre voiture, je me sens tellement coupable de sa mort. Je ne pourrais jamais le revoir et je déteste devoir accepter continuer a vivre ma vie, alors qu'il ne le peut. Mon nom est Kaia, Kaia Pembridge. Je viens de Florence en Italie, d'une petite famille de viniers et restaurateurs. Mon arrière grand-père s'est installé ici lorsqu'il avait 18 ans pour ouvrir son premier restaurant. Son fils, mon grand-père lui est devenu vinier. Même si ils étaient américains, en Italie notre famille est considérée comme une famille d'origine cent pour cent italienne. Je suis née ici et j'ai grandi ici. Je suis cependant parti de cette ville, ce pays après la mort de mon frère. Il souhaitait découvrir l’Amérique, alors je le fais pour lui. Il avait une liste de chose a accomplir avant de mourir, il voulait que je fasse aussi cette liste pour ne rien regretter de ma vie. Je l'ai faite. Mais j'ai peur de réaliser ces souhaits alors que lui ne peut pas. Ma vie a Wellington se résume à Trouver la force de vivre


Mon appartement est petit, un peu trop je n'ai pas vraiment cette habitude de me tourner et voir toujours la même chose. Notre maison a Florence était grande et belle. Je dois m'y faire, le point positif est qu'il est très cosy et mignon, le ménage se fait très vite. Pour éviter de me sentir trop seule, je me suis acheté un oiseau adorable qui fait parfois beaucoup de bruit, mais il reste adorable. Ma vie aujourd'hui est d'une banalité sans fin, je vais au magasin de BD en ville pour vendre ou parler d'une BD a des adolescents boutonneux. Je n'avais jamais porté d'attention aux BDs avant et depuis que je travail a la boutique, je ne lis que ça. Je suis en quelque sorte devenue une fan de BD comics en quelques mois. Lorsque que je rentre du boulot, je me rend le plus souvent a la piscine municipale pour faire quelques longueurs. Un quotidien qui ne me gêne pas mais se retrouve sans action, sans mouvements. J'étais censée me faire des amis en arrivant, mais cette tâche me semble plus difficile que toutes les autres.