Writing poems with ashes on the floor ¬ archer

La vie. La vie si douce pour certains et aux pointes acérées pour d'autres. Archer Dunham, mesdames et messieurs, n'était pas né dans le confort d'un foyer sain et bienveillant. Un père ivrogne et une mère aveuglée par son amour, voilà un cocktail Molotov digne de ce nom, n'est-ce pas?Imaginez ce petit être innocent, forcé de naître dans ce métro bondé de la ligne quatre, des spectateurs curieux par les cris surplombant les conversations et autres sonorités parce que ce jour-là, elle avait dû aller chercher un pack de budweisers alors qu'elle avait passé la nuit dans les contractions. Une entrée au monde, me direz-vous, fracassante et inhabituelle mais pas inconcevable. D'autres avant lui étaient nés sous des ponts, ou dans les voitures. C'était le hasard, c'était ainsi. Le petit bout d'homme dût apprendre à la dure que rien n'était facile chez les Dunham, mais surtout, qu'il devait se faire tout petit lorsqu'il se trouvait en présence de son père. Voyez, le cauchemar pour sa pauvre mère ne prit guère fin à la naissance de leur premier enfant:bien au contraire. Luke Dunham manquait terriblement de patience depuis la naissance du petit. Quatre ans plus tard, et des millions de fessées disciplinaires,sa petite soeur vint clore leur petite famille totalement dysfonctionnelle. Ce serait de vous mentir que de vous dire que la vie, par la suite, fut un fleuve tranquille et l'enfance des enfants Dunham se déroulait sans accro.  Archer apprit à la dur, ayant pour bagage bien plus que n'importe quel gamin de son âge. Car en plus de devoir se protéger des griffes de son paternel, il devait aussi protéger sa soeur, encaissant les coups à sa place quand l'occasion s'y prêtait.Combien, combien de fois avait-il pleuré en secret alors que sa mère subissait le courroux de leur père par sa faute, parce qu'il avait désobéi. Combien de larmes ? de cris ? de souffrance pouvait-il encore endurer... Archer devint impassible quant à la souffrance de sa famille. Son père avait le dessus, il gueulait et frappait fort, que pouvait-il donc faire contre lui alors qu'il était trois fois plus petit que lui? Rien. Absolument rien. Archer se relevait, comme un homme dans un corps d'enfant, et affrontait le jour suivant comme un véritable guerrier.

Il avait environ  douze ans lorsque les services sociaux les arrachèrent de leur foyer malsain. « Maman je ne veux pas partir ! Fais quelque chose! » Et pourtant la mère avait essayé maintes et maintes fois de quitter son mari, mais sous menace, elle faisait pâle figure. Pour récupérer ses enfants cependant, elle entama des procédures de divorce, puis tous les trois déménagèrent ensemble loin de New York, cette ville qui leur semblait quelque peu maudite. Il semblait que la vie leur souriait un peu plus maintenant que le géniteur indigne d'eux n'était plus dans le décor. Archer se souvenait ô combien toute la tension qu'il avait accumulé au fil des années était lourde sur ses épaules. Il en ressentit aussitôt une quiétude, une sensation de calme qui n'il avait jamais pu ressentir toutes ces années. Enfin, il pouvait être lui-même! Maintenant que tous les trois, ils ne pouvaient que se reconstruire, renaître de leur centre comme ce bel animal qu'était le Phénix, reprendre son souffle. Puis... Il y eut le lycée. Toujours aussi turbulent, il était la source de nombreuses engueulades entre lui et sa mère à propos de tout et de rien : des heures de colle, des mauvaises notes, de son attitude exaspérante envers le corps professoral sans compter l'intimidation faites aux plus innocents, répétant presque les mêmes gestes que son père lorsqu'il était plus jeune.  Mais au fond, c'était un gentil gamin, il ne savait juste pas vraiment comment s'y prendre, comment.. obtenir l'attention des autres d'une façon un peu plus, disons adéquate ? Oui voilà, Archer ne savait pas se tempérer et même encore à ce jour, les vestiges de l'époque lycée subsistent et dominent parfois son existence. Il conservait néanmoins de bons souvenirs du lycée, meilleurs que ceux de son enfance du moins. Il eut quelques petites amies, pas vraiment sérieuses, sans plus.

Et puis, il finit par devenir adulte, et quitta le nid familial avec pour seul bagage un grand sac à dos et un seul but: voyager partout dans le monde, découvrir les cultures et apprendre des autres. Il en avait marre de chercher sans arrêt un sens à sa vie alors qu'il pouvait s'enrichir de vraies expériences. Pendant près d'une décennie, il fut un globe-trotter comblé. Des grottes d'Agadir au mont Himalaya le bellâtre avait pu découvrir une foule de panorama à couper le souffle, un spectacle inoubliable qui lui procurerait certainement des souvenirs impérissables. Ce fut pendant cette décennie qu'il rencontra sa seule " ex "petite amie digne de ce nom, avec qui une histoire perdura plus longtemps qu'escompté. La vérité? Il était amoureux. Pour une fois dans sa vie, il avait osé s'ouvrir à une jeune femme.  Il avait délaissé ses voyages pour elle, il s'était même pris un petit appartement pour qu'elle y vive...et puis au bout de deux ans, il découvrir l'irréparable : elle le trompait. Archer se souvient, c'était un soir de mai particulièrement humide et il avait décidé de rentrer une journée plus tôt de son voyage dans les Antilles. Arrivé dans l'appartement qu'ils partageait depuis une année entière, il l'entendit gémir. Gémir... dans son lit. SES DRAPS.« Bordel de merde.. qu'est.. » Il eut droit au classique « Attend bébé c'est pas c'que tu crois » Sans vraiment porter attention il fonça sur l'homme en tenue d'Adam lui collant un solide coup de droite «SORS D'ICI OÙ J'APPELLE LES FLICS » hurla-t-il remarquant le liquide carmin ruisseler le long de la bouche de sa victime. Ce dernier détala comme un lapin et rapidement il s'était retrouvé seul avec son ex. La pauvre victime était aux larmes, l'air décontenancé. Archer était resté impassible, même si coeur battait la chamade. « Et toi, je ne veux plus jamais te revoir, au petit matin, tu prends tes choses et tu t'en vas, c'est bien compris » Au moins il avait eu la gentillesse de la laisser de s'organiser un départ convenable. S'il n'en avait tenu qu'à lui ce jour-là, il l'aurait mise à la porte sans réfléchir. À compter de ce jour, alors qu'il avait un quart de siècle, il n'eut plus confiance envers les femmes. Toutes celles avec qui il passait la nuit était des femmes sans attaches, elles étaient averties. Certes,
certaines oubliant cette règle, révélant au jeune homme leur sentiment. Mia Archer était stricte: il ne voulait plus aimer. Il ne voulait plus être brisé, plus jamais.

Jusqu'à tout récemment...Elle? Elle répond au doux prénom de Kara et elle est belle, belle comme des lys blancs. C'est l'exception à la règle, mais il ne le sait pas encore. C'est son mystère, son énigme à déchiffrer. Il ne se rend pas compte de ses sentiments, il les noie sous des faux semblants. Il ne se rend pas compte qu'il lui fait l'amour, qu'il ne se contente plus d'une simple partie de jambes en l'air. Pourquoi ne comprend-il point alors que tous les signes sont là?
Qu'en est-il de ce manque, de cette sensation de vide lorsqu'elle n'est pas avec lui, et inversement de plénitude lorsqu'ils se trouvent tous les deux dans le même lit? Qu'est-ce que Kara Monroe a bien pu lui faire pour déroger d'une règle frigide, indestructible depuis la moitié d'une décennie déjà?