Keep Calm and Hakuna Matata ||

Partie histoire : Ma grand-mère maternelle a rencontré son mari lors d'un voyage en Italie. Elle était belge et a tout quitté pour venir s'installer en Nouvelle-Zélande avec son époux. Depuis toute petite, elle me parle en français, ce qui me permet d'être parfaite bilingue. • On peut dire que je suis le fruit d'une belle histoire d'amour. Ma mère est issue de la haute bourgeoisie de Wellington, mon père lui vient des quartiers pauvres. Ils se sont rencontrés à l'Université lors de leur dernière année. Elle était étudiante dans le Commerce international, lui en littérature. Il rêvait de devenir écrivain. Ce fut le coup de foudre rapidement entre eux. •  Une fois le diplôme en poche, ils se marièrent très vite et je vins rapidement au monde. Pour mon père, ma mère avait quitté sa petite vie de bourgeoise mais ses vieux démons refirent surface. Quand on a l'habitude de vivre avec tout l'or du monde, c'est difficile de vivre dans un petit quartier avec un mari qui peine à gagner de l'argent. Elle décida de divorcer. Depuis elle a été mariée deux autres fois et toujours avec des hommes bien fortunés. Ma mère a beaucoup de charme et elle n'eut aucun problème pour les séduire. Elle est loin d'être idiote non plus, ce qui fait qu'elle ne parait pas pour une potiche sans cervelle aux côtés de son mari.• J'avais donc trois ans quand mes parents ont divorcé. J'ai toujours vécu avec ma mère, même si je voyais mon père aussi souvent que possible. C'était difficile pour lui de rivaliser avec ma mère. Chez elle j'avais tout ce dont j'avais besoin, matériellement parlant. L'amour parfois me manquait, elle pensait plus à son image qu'à moi. • De son mariage suivant, elle mit au monde deux enfants: une fille et un garçon. Elle avait plus de temps à leur consacrer qu'à moi. Après tout je lui rappelait souvent mon père, qu'elle n'a jamais cessé d'aimer dans le fond.• Petite, j'aimais beaucoup l'école. On peut même dire que j'étais une petite intello. Toujours prête à répondre aux questions de mes professeurs, je ramenais de beaux points à la maison. Je pensais qu'en étant une petite fille parfaite, ma mère m'aimerait d'avantage mais les rêves ne font malheureusement pas parties de la réalité. • Les années passèrent et vinrent les belles années de l'adolescence. Je commençai à sortir à l'âge de quinze ans. Ma mère ne me surveillait pas vraiment et je faisais la fête avec d'autres jeunes de la "haute société". Tant que j'avais de bonnes fréquentations, elle ne se souciait pas du reste. Je buvais beaucoup, prenant même souvent de la drogue. Ça a duré quelques années. • Jusqu'au jour où je me retrouvai à l’hôpital. Au début on pensait que j'avais fait un malaise à cause d'un manque de drogue ou d'alcool mais il s'avéra que j'étais diabétique et qu'il fallait que je prenne soin de moi. Je me sentais un peu seule mais je trouvai réconfort auprès du nouveau mari de ma mère. Mon nouveau beau-père n'avait pas d'enfants. Et en quelques sortes il combla le manque d'amour de ma mère et me ramena à la réalité. Il s'occupait beaucoup de moi et tentait de renouer les liens avec ma mère, mais comment faire avec deux caractères aussi têtus. • Lors de ma seizième année, je tombai amoureuse pour la première fois. Contrairement à ce que tout le monde attendait, c'était d'une jeune femme que j'étais amoureuse. Elle avait mon âge et provenait du même milieu. Cependant nos parents n'étaient pas très ouverts et ne furent pas d'accord avec notre romance. On se cacha pendant un an mais quand ils découvrirent tout, les parents de mon amie l'envoyèrent à l'autre bout du pays, prétextant une cure de dés intox. Je ne m'en remis jamais. Se remet-on vraiment d'un premier chagrin d'amour? • J'avais dix huit ans quand je reviens enfin à la vie réelle. J'avais un peu foiré mes études et l'Université s'éloignait de moi. Toute façon je ne savais que faire de ma vie. Je n'étais pas prévue pour une grande carrière professionnelle comme celle que ma mère aurait voulu pour moi. Je ne supportais pas l'idée de rester assise pendant des années derrière un bureau à étudier pendant des heures interminables. Je rêvais d'une autre vie. Ma passion pour les animaux devint rapidement mon métier. Certes travailler dans les "cacas" et la boue n'est pas ce que ma mère rêvait pour moi mais elle s'y fera. Les autres membres de ma famille me pousse dans ma passion, c'est tout ce qui compte. • J'ai quitté la maison familiale depuis l'âge de dix huit ans. Au début je suivais une formation dans un zoo à l'autre bout du pays. Je vivais sur place et ça m'a fait du bien de me couper de ma famille et de la pression qui en résulte. • Après quatre ans passé loin de Wellington, j'ai finis par trouver du travail dans le zoo de Wellington. Je crois que mon beau-père a un peu joué de ses influences mais il ne l'avouera jamais. Il préférait me savoir tout prêt qu'à l'autre bout du pays. Je vis seule, enfin avec quelques animaux et c'est ma mère qui paye mon loyer. Je n'aime pas profiter mais après tout, elle me doit bien ça. Tout le reste de l'argent qu'elle me donne, j'en fais don à des associations. Je préfère ne dépendre que très peu d'elle.