Elena - tell me something boy

elena gonzalez

just the way you are

Petite fille Gonzalez, née dans un cocon très protecteur, avec un père qui avait une renommée, une carrière brillante. Ton héros, il l'avait toujours été et le serait toujours. Pourtant, cette sensation de ne pas appartenir à cette élite intellectuelle, tu semblais la ressentir à chaque instant. Parce que tu ne ressemblais en aucun cas à ton frère et à ta sœur, eux qui avaient le nez plongé dans leurs livres, dans leurs cours, alors que tu n'aspirais qu'à te rendre utile, socialement parlant. Chaque petite chose t'émerveillait, ce besoin d'être utile auprès de chacun et non une reconnaissance de diplôme. C'était ce qui te caractérisait le plus, un moyen de t'épanouir, d'être heureuse. « allez Elena » . Tu avais relevé les yeux sur ta sœur, qui te dévisageait, curieuse des papiers que tu tenais dans tes mains. Elle ne t’avait jamais vue aussi déterminée, parce que pour la première fois, tu te décidais à prendre les devants, à suivre ta voie. La fierté, le bonheur étaient plus que présents, et tu n’étais pas capable de t’enchainer à des responsabilités qui ne te convenaient pas, aux chuchotements derrière ton dos lorsque tous les confrères de ton père voyaient que tu ne lui ressemblais pas, que tu n’aspirais pas à sauver le monde et des vies. « oui ? » . Tu rangeas les papiers d’université, en lui adressant ton plus beau sourire. « Donc ? Pédiatre ? » . tu secouas la tête. le contact avec les enfants avait toujours été si simple, limite inné, mais tu ne tenais pas à affronter les différentes épreuves des hôpitaux, les douleurs, les pertes. Ton coté sensible à coup sûr qui ressortait, trop fleur bleue, trop rêveuse et les épaules pas assez solides pour supporter ces épreuves. Tu avais fini par te lever de ton fauteuil, et vins embrasser ta sœur sur la joue. « et non, perdu soeurette. Mais tu le sauras tôt ou tard. Ce qui est certain, c’est que je vais voler de mes propres ailes, et loin de vous » . le mentionner à voix haute était beaucoup moins facile que ce que tu l’avais imaginé. Mais ton choix avait été pris, tu allais commencer une nouvelle vie et suivre ta propre voie, ta propre carrière..

« Elena. Elena Gonzalez » , prononças tu à cet inconnu qui te dévisageait. vous vous étiez croisés à maintes reprises dans les rues d’Auckland, comme si le destin s’amusait de vous, vous laissant toujours à ce premier contact sans qu’aucun autre ne s’ensuive. Et puis, aujourd’hui, une étape supplémentaire avait été franchie, sans doute parce qu’il avait surpris ton regard puis ton sourire. « Connor Stevens » , avait-il rétorqué en plongeant son regard azur dans le tien et en te serrant la main. Contact bref, intense et totalement électrisant. Un coup de foudre comme celui décrit dans les films, et tu n’avais pu qu’espérer que la suite serait similaire. Les rendez-vous s’étaient enchainés, rendant chaque chose magique. Parce que tout te souriait et du haut de tes 23 ans, tu étais bien… aussi bien sur le plan professionnel que personnel. Tu étais heureuse, jusqu’à ce matin là où tu t’étais sentie quelque peu malade. Rien d’étonnant en travaillant avec des enfants à la crèches, pensas-tu. Et tu avais fini par te résoudre à faire face à la réalité, surtout lorsque tout un tas de signes t’amenaient à une autre conclusion. tu n’avais pu qu’appeler tes parents, mais le son de leurs voix t’avait empêchée de leur révéler la vérité, parce que tu devais d’abord la dire à ton compagnon. C’était votre aventure, votre vie de famille qui commençait alors. « Je… je… je suis enceinte » . Les yeux emplis de larmes, tu ne pus que te pincer les lèvres, attendant une réaction qui avait mis quelques secondes avant d’arriver. Appréhension, peur, peur qu’il ne t’abandonne, et finalement, il t’avait prise dans ses bras en t’embrassant. « C’est merveilleux » . Oui, neuf mois avant de voir la bouille de ton fils, celui qui devenait ton rayon de soleil, ton homme à vie, jusqu’à ce qu’une autre femme ne viendrait te le prendre. « Leo. C’est bien, il sera fort comme un lion, tenace, et peu larmoyant » . tu surpris son regard noir ainsi que son haleine quelque peu alcoolisée, mais tu avais mis ça sur le compte de la petite fête organisée pour la naissance de votre fils. Et surtout, tu n’avais pu qu’aller poser ton fils dans son berceau et tu l’avais regardé dormir.

« joyeux anniversaire mon poussin » . tu apportas le gateau que tu avais eu le temps de préparer, et tu surpris le regard de Leo, brillant. Il avait hérité de bien de points te concernant, et tu en étais réellement heureuse. Parce que malgré tout, il était ce petit rayon de soleil, ce qu’il te fallait après le coup de téléphone de ta sœur sur l’état de ta mère. parce qu’elle perdait peu à peu les idées, ce qui signifiait une chose : que bientôt elle ne se souviendrait plus de vous, y compris de ce petit bonhomme. Alors chaque moment était précieux, et tu comptais bien aller rendre visite à tes parents tout prochainement. Enfin, il fallait que tu en parles à Connor, qui rentrait de plus en plus souvent tard. Tu sentais bel et bien qu’il avait changé, que rien n’était plus comme avant, que le bonheur des premiers mois s’était envolé en même temps que les ballons d’anniversaire de votre fils. La porte s’ouvrit sur ton compagnon, qui tituba, une bouteille à la main. « hey, la pe.. petite… fa.. famille… et be..ben… on fê.. fête quoi ? » . instinctivement, tu te plaças devant Leo et lui bouchas les oreilles. C’était sans doute la fois de trop, et tu soupiras. « c’est pas le moment.. c’est l’anniversaire de ton fils, tu te rappelles de ça, ou tu es trop imbibé ? » . tu osais mettre des mots sur son état, et il s’avança vers toi, menaçant, la main prête à te gifler. Tu avais retenu ta respiration, et tu fus soulagée de voir son bras retomber le long de son corps. Mais il s’avança vers toi pour venir te murmurer à l’oreille « prépare-toi à ne pas dormir de la nuit, tu vas regretter tes mots. et ton fils, tu aurais pu le confier à tes parents quand même, tant que ta mère est encore capable de savoir qu’elle a un petit fils » . il avait éclaté de rire, avant de tomber sur le canapé où il s’endormit aussitôt. Une larme coula sur ta joue. Comment avais-tu pu te tromper à ce point ? Ce fut la main de ton fils sur la tienne qui te tira de tes rêveries. « allez mon chéri, on prend des affaires et on part. Papa a besoin de dormir, et nous, on va fêter ton anniversaire comme il se doit.. » . tu avais été rapide pour remplir les sacs sans bruit, et tu étais partie sans un regret, si celui d'avoir attendu trop longtemps pour partir...