runaway ✻ jamie

001. Les sœurs Matthews sont nées sur une ferme, lieu qui avait accueillit plusieurs membre de leur famille depuis des générations pour y habiter, y travailler. Douce entreprise familiale, c’est très tôt que Jamie c’est vu mettre la main à la pâte. Contrairement à sa sœur, elle prenait un grand plaisir à faire tout cela, il n’était donc pas rare de voir un boutchou d’environ quatre ans marcher comme son père, imitant le moindre de ces faits et gestes, marchant dans ses traces. Elle n’était pas le genre d’enfant à jouer avec des poupées, mais plutôt à se traîner dans la boue, escaladant les arbres. En grandissant, elle est restée cette fille qui aimait faire du quatre roues motrices, du skidoo, chasser, pêcher, elle aime bien plus la vie dans la nature que la grande ville. 002. Elle a toujours cru que sa vie serait de reprendre le ranch de sa famille, mais alors qu’elle avait vingt ans, son père a dû vendre à une société. Il a gardé la ferme, mais aux yeux de Jamie ça n’a jamais été le même endroit. Si elle a toujours été le bébé de son père, ça ne les a pas empêchés de se disputer, elle a pris ainsi de la distance. Son plus grand regret c’est de n’être jamais allé le voir lorsqu’il est mort. 003. Sa famille est républicaine, conservateurs sociaux, ils ont des idées bien fermées sur certain sujet. Ils sont pour le port d’arme, la religion est importante – même s’ils ne font pas dans l’excès. Ils ont supportés Reagan, Bush père et fils, mais ils sont loin d'approuver les dire de président qui siège présentement, pourtant, ils ne voteraient jamais pour un démocrate. Pour eux, on ne marche pas sur les traditions, c’est pourquoi Thanksgiving est leur fête favorite. Familiale, patriotique, cette fête fait partie de l'histoire de leur pays. Si c'est quelque chose d'approuver leur pays, eux, ils tiennent à faire rouler l’économie Américaine, Ford et Budweiser sont une forme de religion à leur yeux. 004. Jamie c’était loin d’être la fille très studieuse, elle préférait sortir, s’amuser ou donner un coup de main au ranch. Elle n’a néanmoins jamais été une mauvaise élève, certes elle ne passait pas ses soirées à étudier ou faire ses devoirs, mais elle avait de bonnes notes. Elle a pu aller à l’université, si ces amies souhaitaient rejoindre de grande université un peu partout dans le pays, Jamie s’est contenté d’une dans sa région, allant à la Northern Colorado à Greeley. 005. Elle a vécu sur le campus de l’université, loin d’avoir beaucoup d’argent de poche, elle s’est trouvé un petit boulot en tant qu’hôtesse de téléphone érotique. Ça l’amusait, c’était différent. 006. Jamie a toujours été le genre de femme charmeuse, elle aimait et aime toujours séduire. Malgré le nombre incroyable de personne qui sont passé par son lit, elle n’a jamais vraiment eu de relation stable. Une au lycée et c’est sans doute la seule, les autres se résumant à quelques mois ou si c’était plus, c’est qu’elle était simplement avec un con de première. Sans amour, simplement le sentiment de ne pas être seule à combler. Pourtant, elle est indépendante, mais par moment la solitude était un sentiment trop pesant pour elle. 007. « T’as aucune chance. » est en quelque sorte sa phrase de prédilection. Si elle aime charmer, qu’elle peut être considérer comme une fille facile, il lui arrive de rembarrer des mecs simplement pour le plaisir. Voir sur leur visage l’incompréhension, l’étonnement, la déception. 008. Loin d’être végétarienne, elle mange pratiquement que de la viande. La salade c’est pour les lapins, les graines pour les oiseaux, les fruits pour les singes ! Elle est une pro du BBQ américain, épicé, collant, ses côtes levées sont un véritable régale. Son père lui a appris à dépecer ou fileter un poisson. Loin d’être une excellente cuisinière, elle sait tout de même se débrouiller. Mais on ne la verra jamais manger des pâtes ou toute forme de glucide, tout comme elle dira toujours non à manger des sushis. Du poisson ça ne se mange pas cru ! Elle ne se considère pas alcoolique, mais elle boit plus de bière qu’elle peut boire de verre d’eau. 009. Sans grand avenir, Jamie a enchaîné plusieurs boulots en tout genre pour gagner de l’argent et si elle ne pensait que tout ceci n’était que passion, elle s’est vue commandité comme cowgirl pour les rodéos. Ce qui n’était que hobby, loisir devient son revenu principal. On disait d’elle, qu’elle n’avait aucune chance de percer, mais Jamie a toujours été casse-cou, fonceuse, imprévisible. Sa flamme eut toutefois raison d’elle, après une chute, elle échappait au piétinement de taureau, mais sa carrière fût brisée. 010. Après son accident, elle a développée une addiction à sa médicamentation. De jeune femme audacieuse, elle chutait dans la déchéance de la drogue. Son encourage changeait drastiquement, elle laissait ses amis d’enfance et d’université derrière pour traîner avec de la racaille. Des dealers, des junkies… Elle était prête à tout pour s’offrir mieux, un désir d’oublier son échec, l’impossibilité de retourner au ranch, elle oubliait sa vie, cette désolation. Elle commençait à vendre son corps pour une raie de coke. 011. À vingt-sept ans, on la retrouvait dans un motel en pleine overdose, après plusieurs jours passés à l’hôpital, sa sœur à son chevet, elle réalisait qu’elle avait besoin de changer d’air, de reprendre sa vie en main. Elle a fait la démarche pour passer quelques temps en Nouvelle-Zélande où sa sœur a déménagé depuis quelques années déjà. 012. Jamie n’est pas le genre de femme s’extasiant devant des enfants, elle ne leur trouve au contraire aucun intérêt. Apprendre à vivre avec deux n’était pas dans ses plans de vie et pourtant, elle se retrouvait devant le fait accompli alors qu’elle emménageait chez sa sœur. Un neveu. Une nièce. Une tante complètement désarmée. De drôle de situation. 013. Les sœurs Matthews n’ont jamais rien eu en commun. Si Jamie était la garçon manqué, celle qui n’avait pas peur de se salir, Rosie était la fille qui n’avait aucune envie à apprendre à chasser, pêcher, elle préférait aller faire les boutiques à Denvers. Elle rêvait de sortir de ce patelin qui était le leur. Une vision bien différente de sa famille, elle se sentait comme le mouton noir, le vilain petit canard. Elle choisit une fac la plus loin de chez elle et trouva l’amour. Au-delà des océans, elle n’avait jamais cherché à revoir sa famille. Et pourtant, en apprenant l’état de sa cadette, elle n’avait pu faire autrement que d’offrir un endroit à sa sœur pour qu’elle retrouve ses repères. Elle ne pensait jamais la voir rester aussi longtemps. 014. Arrivée, Jamie restait un moment sans emploi, touriste dans ce pays loin de chez elle. Une nouvelle culture, elle se sentait dépaysée. Mais bien tenté à s’en sortir, elle restait forte. Elle laissait la drogue de côté, mais d’autres habitudes ont la vie dure. Les plaisirs de la chair, cette facilité à avoir ce qu’on désir avec un peu de charme. Elle se laissait amadouer par quelque chose qu’elle avait connue, gardant pied, laissant son corps se dire que ce n’était pas différent de chez elle. Elle n’était plus autant dépaysée. Un lit, un homme, on peut être partout et ressentir la même chose. Ce qui était un passe-temps dans les premiers temps devint un emploi lorsqu’elle répondit à une annonce. Elle devint Viv', surnom tiré du film Pretty Woman. 015. Elle n’a jamais dit à sa sœur qu’elle s’était trouvé un boulot, celle-ci croit toujours que sa cadette est au chômage. Elle est persuadée qu’elle se drogue encore, qu’elle a une mauvaise influence pour ses enfants, qu’elle fait des choses qu’elle ne peut expliquer – comme avant une tonne de vêtement hors de prix. Chaque petite chose l’a amené à finalement la mettre dehors de chez elle. Voilà deux mois qu’elle est en colocation avec un étudiant. BONUS Il a ce client, celui qui ne cesse de débourser sans compter pour ses faveurs. Il paie pour le plaisir de partager des draps avec elle, loin d’être exceptionnel à ses yeux, elle laisse de côté ces façons qu’elle a de faire. Oubliant ses bonnes manières, laissant de côté cette femme de joie, elle redevient Jamie, cette fille du Colorado. Et pourtant, elle ne souhaite pas lui offrir la chance de la connaître, puisque de toute façon un client n’est rien d’autre qu’un client. Son cœur n’est pas à vendre !