Gabriella Fraser

Le courriel est arrivé dans ma boite de réception un soir d’octobre 2016. Je ne m’y attendais pas. Je savais que mon père, Oscar Fraser était un coureur de jupon, mais jamais je ne me serais douté que j’avais un frère caché. Encore moins que ce frère caché puisse me retrouver un jour. Ce soir-là, je faisais des recherches sur internet afin de trouver le sujet idéal de mon nouveau roman. Je commençais à désespérée parce que l’inspiration ne venait pas quand le « bip » caractéristique signalant la réception d’un nouveau message retenti. Je savais qu’il ne s’agissait pas d’un message personnel, parce qu’il s’agissait de la boite mail de Joanna Fraser, le pseudonyme dont je me sers pour signer mes romans. Le mail était concis, mais sans équivoque. J’avais un frère. Ou plutôt, un demi-frère. Il se prénommait Cameron. Il portait le nom de « Fraser », comme moi, signe que mon père ; son père ; l’avait reconnu. Sauf que papa n’en à jamais parler. Du moins, c’est ce que je croyais. J’ai répondu au jeune homme. Au fond de moi, je l’avais toujours su. Peut-être parce que je rêvais d’avoir un frère ? Je ne sais pas. En tout cas, je lui ai répondu. J’aurais très bien pu l’envoyé promener, le prendre pour un fan envahissant ; après tout il m’avait contacté sur la boite mail de mon éditeur. Mais, je ne l’ai pas fait. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais en lisant son message, je me suis tout de suite sentie proche de lui. Un peu comme si on se connaissait depuis toujours. Voilà pourquoi, je me suis montrée chaleureuse dans ma réponse, et aussi dans les autres. Nous avons échangé de nombreux courriels avant de nous voir une première fois. Car, il n’habitait pas la porte à côté, c’est le moins que l’on puisse dire. Je suis New-Yorkaise, j’ai toujours vécu à New-York, il habite Wellington, une ville que je connaissais pour y être allée pendant la promotion d’un de mes livres.

Comment je suis devenue écrivain de polars ? Je crois que c’est ce que j’ai toujours voulue faire. J’aime les livres. J’aime lire. Petite, j’inventais toujours des histoires abracadabrantesques lorsque je jouais avec mes poupées. D’après ma mère, j’avais aussi une fascination plutôt morbide pour les faits-divers relatés à la télévision ou dans la presse. Je devais avoir huit ans lorsque j’ai annoncé haut et fort que lorsque je serais grande, j’arrêterais des criminels. D’une certaine façon, c’est ce que je fais, même si ça ne reste que des histoires. J’ai fait des études de criminologie, chose qui n’a pas du tout plus à mon paternel. Diplomate américain, il aurait aimé que je suis sa race. Mais, ça ne m’intéressait pas le moins du monde. La politique, ce n’est franchement pas ma tasse de thé. C’est, pendant mes années d’études, que j’ai écris mon premier livre. Il y avait eu une série de viols sur le campus. Du moins, ce que tout le monde pensait être une série de viols. En réalité, c’était une bande d’illuminés de je ne sais plus quelle sororité étudiante qui voulaient faire parler d’elles. Ça m’a donné une idée d’histoire, que j’ai posté sur un site internet. Chose à laquelle, je ne m’attendais pas, c’est que ma fiction est était lu par des milliers de personnes. Je recevais des commentaires de gens qui avaient hâte de lire la suite. Incroyable. Finalement, j’ai été approchée par une maison d’édition qui voulait me publier. Je n’en revenais pas. J’ai accepté, et aujourd’hui, je ne regrette rien, puisque je suis en train d’écrire mon quatrième bouquin. J’ai terminé mes études, tout en sachant que je ne travaillerais jamais dans la police, mais, c’est toujours mieux d’avoir une porte de secours. Quelque chose sur laquelle se raccrocher, si le succès n’est plus au rendez-vous.

Mais revenons-en, à Cameron, vous voulez bien ? Après la réception de son courriel, j’ai aussitôt contacté mon père. Nos relations étaient plutôt tendus, car il ne voit pas mon succès littéraire d’un très bon œil ; il dit que ça nuit à sa réputation. Je n’y suis pas aller par quatre chemins, je lui ai coller le mail, que je venais de soigneusement imprimer, sous le nez, le mettant ainsi devant le fait accompli. Il n’a pas cherché à nier, ça m’a rendue malade ! Mais, ça m’a surtout pousser à prendre du recul. Ce n’est que six mois plus tard, alors que je revenais de ma tournée promotionnelle à travers tout le pays ; et au cours de laquelle j’avais eu l’occasion de rencontrer mon frère e cher et en os ; que maman m’a révéler qu’elle était au courant. J’étais sciée, totalement abasourdie. Vingt-neuf ans qu’ils me mentaient tout les deux. Je n’ai pas cherché plus longtemps, j’ai pris mes clics et mes clacs et j’ai quitté New-York afin de m’installé à Wellington. Après tout, je peux exercer mon métier n’importe ou dans le monde, non ? Et lorsque que je devrais retourner à New-York, lorsque mon nouveau roman sera sorti, je puis vous dire que je n’irais pas voir mes parents.