Judith | I can read your future in wine... Or after drinking it.

Partie histoire : Naître peut être un défi, tout comme une simple étape dans la vie d’un enfant. Pourtant, si la naissance se passe bien, rien ne peut laisser penser que l’enfant ne verra pas d’autre obstacles se placer sur sa route dans un futur proche…

Judith Deighton est née le 24 avril 1993. Croyez-le ou non, mais ce jour là marqua le début du débourrement dans les vignobles familiaux, bourgeons faisant leurs premières apparitions après un période de dormance propice au renouvellement d’un cru renommé. Cinquième enfant d’une fratrie qui n’était nullement complète, elle fut accueillie dans ce cercle familial comme tout enfant se doit de l’être : avec amour. Enfance joyeuse et bercée de doux rêves, les souvenirs restent de ces journées passées à courir entre les allées où le raisin gagnait en volume chaque année en attendant les vendanges, suivie de près ou de loin par ses frères et sœurs. La famille Deighton avait cela pour elle, une cohésion presque miraculeuse et pour laquelle ils n’avaient jamais lutté.

Mais l’âge forge les caractères et, très rapidement, celui bien trempée de la douce brunette força les conflits avec les uns ou les autres. Jamais sans brusquerie, mais partager les jouets et jouer ensemble n’avait plus rien d’aussi idyllique qu’autrefois en ce temps-là. Pourtant, là où Judith trouvait un certain réconfort, c’était auprès des presses à raisins, dans les caves où les bouteilles reposaient ou encore allongée sur la terre meuble des vignes à espérer voir les bourgeons s’ouvrir pour elle, comme autrefois. Très nature dans l’âme, elle préférait la compagnie de ce monde extérieur gigantesque que se retrouver enfermée entre quatre murs. Son premier verre de vin ? Elle a dû le boire à 4 ans, quand ses parents avaient le dos tourné…

Scolairement parlant, Judith a toujours été de ces enfants dans la moyenne, ni trop bon pour exceller, ni trop mauvais pour être un cancre. Ses domaines de prédilections devinrent rapidement la biologie, la géologie et la chimie… Allez savoir pourquoi. C’est d’ailleurs très certainement pour cela qu’elle s’est, le plus naturellement du monde, lancée dans ses études d’œnologie. Pas pour faire plaisir à ses parents, non, mais parce qu’elle était réellement passionnée par ce milieu dans lequel elle avait plongé depuis toute petite. Au fond d’elle, elle aspirait à faire au moins aussi bien que son père, voire même à le surpasser. Les attentes et les réussites de la famille Deighton méritaient au moins cela. Et pourtant, à cause de soirées en tout genre et de ce monde qu’était la vie étudiante, elle échoua à la réussite de cette première année, ce qui manqua de tout faire gâcher.

Quelques mots. Des paroles de trop prononcées sous le coup de la déception, de la colère, de la rage… Tu n’es pas à la hauteur. Une marque au fer rouge déposée dans l’esprit de la jeune femme qui avait toisé son père de ce regard azuré, le plissant pour lui offrir son propre dégoût. Il venait de faire le faux pas de trop avec cette enfant déjà trop difficile à tenir en laisse. Comme un cheval désarçonnant son cavalier, elle avait pesté, soufflé avec rage avant de hausser le ton à son tour, de montrer qu’il se tromper avant de tourner les talons. Pour ne pas revenir tout de suite. La rage l’avait emportée et elle avait fait sa valise, préférant les rues de Wellington à cette maison devenue trop petite pour tous ses habitants. Pour elle, surtout. Créchant dans un premier temps sur le canapé d’une amie, elle finit par décrocher un petit travail lui assurant une indépendance financière ainsi qu’une petite colloc avec laquelle elle n’a gardé, aujourd’hui aucun contact. Les études, le boulot… Elle se donna à fond, se contentant de garder le minimum de liens avec les membres de sa famille, leur assurant sa présence lors de gros événements ainsi que retrouvant les membres de sa fratrie plus régulièrement, préférant pourtant ne pas leur donner les vraies raisons de son éloignement par souci de créer un conflit plus grand encore. Elle partit une année pour faire ses études en Europe, découvrant la Russie mais aussi et surtout la France et l’Italie où le vin

Sa vie changea pourtant quand, osant donner son avis lors d’un déjeuner entre ami, un cuisinier mécontent la convoqua avant de se rendre compte qu’elle était qualifiée, lui offrant un rôle de serveuse et de sommelière dans son restaurant prometteur. Souhaitant s’assurer un logement plus proche, elle quitta sa colloc pour une autre qu’elle adore plus que tout, entourée de cette famille d’appoint qu’elle a choisi et non dans laquelle elle est née. Depuis, plus épanouie, son but n’en est que plus clair et elle se donnera à fond pour toujours mieux l’atteindre.