Carte des tartes et autres patisseries

25 mars 1979, Londres.

Il faisait encore froid pour la saison, le vent n’épargnait pas la capitale britannique, c’est dans un hôpital du centre que je suis né, je n’ai pas beaucoup hurlé à ma sortie, j’ai vaguement miaulasser, il faut dire que j’étais un prématuré et il était pas sûr que je survive. Ma mère, fervente croyante a décidé de me donner le nom d’un ange, Rémiel, mon père m’a dénommé Lukas en bon britannique qu’il était. Rémiel Lukas Sambre venait d’entrait dans ce monde. J’ai passé ma première année à Londres, entouré d’amour et de joie.

A mes deux ans, ma mère a quitté mon père et m’a embarqué à Wellington. La Nouvelle Zélande, nouveau pays et nouvelle culture, je faisais un peu tache avec mes grands yeux bleus azure et mon teint très pale mais je m’en sortais bien.

Ce fut la plus belle période de ma vie. Et puis il y avait Illya. C’était ma voisine, mon premier amour, un amour d’enfant, j’avais 8 ans mais pour moi elle était une chose qui ne pouvait descendre que du ciel. Seulement la vie n’a que faire du bonheur, ma mère aurait dit que Dieu placer des épreuves pour que l’on mérite notre place au paradis.
A mes 8 ans, un vaisseau sanguin a décidé de se rompre dans le cerveau de ma mère, entrainant une mort immédiate. A vrai dire, sa mort ne m’a pas vraiment atteint, je pense que je ne comprenais pas ce qu’il se passé. Je sais juste que j’ai dû vidé ses affaires. S’il y a un truc que j’aimais chez ma mère outre que ses tartes, c’était ses robes. Elle ne disait rien quand je les mettais et qu’elle me regardait faire. Elle me répétait sans cesse : Si tu avais été une fille, je t’aurais nommé Lucia.

Lucia… ça sonne bien à l’oreille. De ses placards, je n’ai gardé qu’une robe, une rouge et noir, si douce au touché et tellement agréable a porté… Je l’ai caché dans mes affaires et mon père a refait surface après six ans sans nouvelles. Il m’a ramené à Londres pour mieux m’envoyer au pensionnat. J’avais perdu tout mes repères.
J’y est passé dix ans de ma vie, dix ans de brimades qui ont fait de moi un jeune homme peu sur de soi, qui a du mal à interagir avec les autres. Mais pendant ses dix ans, je me suis perfectionné dans la réalisation de tartes, toujours dans l’ombre. Après tut le pensionnat de Rudtedge pour garçons n’appréciait guère que ses pensionnaires s’adonnent à des activités féminines tel que la cuisine. Lors des vacances je ressortais la robe de ma mère pour la portée, je devenais alors Lucia, une femme sur d’elle qui n’a pas sa langue dans sa poche. Seulement, lors de mes 18 ans, mes camarades étaient tombés sur la robe et ce sont amusé à m’humilier avec, me faisant défilé sans état d’âme, je me sentais sale…

J’ai alors fui le pensionnat et j’ai trouvé un petit appartement ainsi qu’un petit job dans une pâtisserie. Ce n’était pas grand-chose, mais je m’y sentais bien. C’est a mes 20 ans que j’ai rencontré Matt. Franchement il était beau, gentil, attentionné mais totalement infidèle. On est resté deux ans en couple, deux ans où il n’a eu de cesse de me tromper. C’était un bon menteur, seulement, les bars qu’il fréquentait était ceux où je me balader en Lucia, je l’entendais cracher sur les travestis. Et puis un jour je suis rentré plus tot de soirée, toujours en Lucia pour le surprendre dans notre lit avec un autre. J’ai hurlé… J’ai craché mes vérités, il m’a traité de monstre quand il a compris que Lucia et Rémiel était la même personne… j’ai tapé un tel scandale que je me suis retrouvé au poste. Une fois l’amende payé, j’ai pris mes affaires et je me suis barré. Je suis retourné en Nouvelle Zélande.

Arrivé là-bas, j’ai travaillé dur pour ouvrir ma tarterie. J’écume toujours les soirées aussi bien sous l’apparence de Lucia que celle de Rémiel. J’ai eu des aventures mais rien de sérieux, plus personne n’a découvert mon petit secret. Voilà 13 ans que je suis ici et pourquoi je voudrais partir ? Je me sens à peu près à ma place… A peu près.