alice • didn't they tell you I was a savage ?

i. Alice, Aiko, elle est née ici, à Wellington. Elle a toujours su qu'elle était un accident, une erreur de la vie et que si sa génitrice avait eu un minimum de jugeote, elle aurait mis fin à cette grossesse. Mais Aiko a vu le jour, le 3 Décembre, avec une mère blasée, obligée de faire des efforts pour assumer les conséquences d'un de ses nombreux clients. Donc non, la brune ne connait pas son père et si elle sait que beaucoup de filles dans le métier ont des daddy issues, elle ça la fait bien rire.
ii. Aiko n'a jamais été scolarisée. Sa mère a toujours pensé que c'était une belle perte de temps et elle a souvent chassé la jeune fille de leur appartement pour bosser. Parfois avec un livre, parfois avec une liste des courses, parfois avec des sous pour disparaitre pendant quelques jours. La jeune fille a donc tout appris dans la rue, en marchandant, en demandant aux passants, en se perdant... Elle connait Wellington comme sa poche et elle s'y sent en sécurité, la brune a passé tellement de temps à dormir dans les rues qu'elle sait que ces dernières ne la trahiront pas.
iii. Pas vraiment japonaise, pas vraiment néo-zélandaise, Aiko se considère comme une orpheline, sans aucune racine. Sa mère lui a quelques fois parlé du Japon mais les traditions ce sont perdues et la brune comprend le japonais plus qu'elle ne le parle... Elle ne connait pas plus son pays d'origine que cela, la brune est capable de se fier à des clichés tels que les mangas et les uniformes et bien parce que cela ne l'a jamais intéressé.
iv. La brune a fuit son foyer familial a l'âge de 14 ans, lassée des disputes avec sa mère, lassée des inconnus dans le salon et lassée des propositions plus qu'indécentes. Sans compter la jalousie de sa propre mère qui ne semble pas comprendre que ses clients payeraient plus cher pour sa propre fille. Aiko laisse tomber tout ça sans un regard en arrière et décide de se débrouiller seule. Elle enchaine les petits boulots pendant un moment, allant de colocations en colocations, elle ment, elle vole parfois mais surtout, la brune fait croire qu'elle est toujours innocente.  
v. C'est également dans la rue qu'elle fait la découverte du vice qui fera sa perte. Juste une soirée comme les autres, juste un autre boulot à nettoyer derrière les enfants pourris gâtés de l'élite de Wellington, et soudainement une proposition et une jolie ligne de poudre blanche alignée devant elle. Qu'est-ce que j'ai à perdre, se dit la jeune fille, alors âgée de 16 ans. Elle se souvient encore de ces nuits et de toutes les premières fois qui ont suivi, ce sentiment de liberté, cette légèreté, comme si elle flottait au dessus de son propre corps et puis... plus rien. Les doses "juste en passant" sont devenues plus fréquentes, plus quotidiennes, plus nécéssaire.... tant et si bien qu'Alice commence certaines de ses journées par ça, plus moyen de faire marche arrière à présent.
vi. La brune change son nom à ses 18 ans, pas de manière officielle, non... Elle se contente de commander des faux papiers à un de ses "amis" qui est spécialisé dans ce domaine-là et soudainement, Aiko n'existe plus, c'est Alice. Elle n'a pas cherché à faire dans l'original, elle voulait avant tout du changement et mettre le plus de distance entre elle et son passé.
vii. Fini les colocations aléatoires, après son changement de prénom, Alice décide de se poser pour de bon et jette son dévolu sur un appartement et commence enfin à acheter des meubles et se dire que plus jamais elle ne dormira à la belle étoile. Sans compter qu'il lui faut un endroit où cacher sa précieuse poudre et un métier qui paye et qui paye bien. Alors Alice cherche, elle reste un mois serveuse dans un restaurant avant de se lasser, elle tente la vente mais plier des vêtements l'ennuie. Elle essaye même, en vain, le métier de sa chère mère, mais Alice est incapable de passer à l'acte et elle prend la fuite très vite.
viii. C'est après près d'un an de recherche et de métiers plus hasardeux les uns que les autres, qu'Alice met les pieds dans le club d'Ezio. Pourquoi enlever ses fringues pour quelques billets ? Parce que ça paye bien, qu'elle n'a jamais au aucune limite et que tout est bon pour maintenir son train de vie et sa petite addiction. Ce métier, elle en a besoin, répète t-elle au grand brun, qui l'a surement engagée plus par dépit qu'autre chose.
ix. Alice bosse en tant que strip-teaseuse depuis quatre ans maintenant. Si au début elle ne savait pas du tout ce qu'elle faisait et qu'il n'y avait absolument rien de subtil dans l'art de dégrafer un soutien-gorge pour elle... Les choses ont bien changé et à présent, elle est beaucoup plus sure d'elle et de ses mouvements, les lumières tamisées et la musique beaucoup trop forte ne lui font plus peur. Il n'y a pas de main baladeuses et elle seule à le contrôle, c'est certainement l'aspect de son métier qui lui plait le plus. Sur cette petite scène, c'est Alice la reine pour quelques minutes.
x. Le soutient d'Ezio l'aide beaucoup à garder les pieds sur terre et Alice se retrouve à lui avouer des choses que personne ne sait, juste là, entre deux verres. Elle lui confie son vrai prénom, lui dit qu'elle danse souvent chez elle pour s'entrainer et elle sait que les secrets sont bien gardés. Il a la regard droit, les épaules carrées, gère bien son business et est une valeur sure. Tellement qu'Alice a presque honte d'avoir sa première crise de manque devant lui, incapable de se contrôler, mais, comme à chaque fois, Ezio est là, sans aucune question avec exactement ce qu'il lui faut, comme s'il lisait dans ses pensées.
xi. Alice aimerait dire que les choses sont restées ainsi mais tout a changé depuis qu'elle a osé poser des questions. La brune n'a jamais été dupe concernant l'affaire du Delfino, elle savait bien qu'il se tramait quelque chose derrière les portes fermées... Mais un traffic de drogue tout entier ? Elle tombe de haut, tellement de haut qu'elle n'a aucune mal à imaginer Ezio rire de ses malheurs et profiter d'elle lui aussi. Comme quoi, il n'est pas si différent des autres. Alice voudrait le confronter à propos de tout ça, mais non, elle n'a définitivement pas le courage de faire ça et si tout volait en éclat, où fuirait-elle alors ?