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your love is burning a hole in my chest + nina

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your love is burning a hole in my chest + nina - (Dim 11 Juin - 12:40)


i ignored your aura but it grabbed me by the hand, like the moon pulled the tide, and the tide pulled the sand. Je repliais les genoux sur la table. Ma tête se penchait vers la balustrade, ébranlée par les murmures de la mer qui tanguait sur le rivage. Les images de Fortaleza se distillaient sur les allées de Wellington, effacée par les promenades de goudron. Ce n’était pas le mal du pays. J’aimais vivre plus loin. Emanciper mes souvenirs dans la culture opposée. Mais mon coeur revenait vers les souvenirs du Brésil. Je soupirais en calant un cigare dans ma bouche. Je ne fumais pas. Je savais que Nina n’aimait pas l’odeur du tabac. Alors je mâchouillais la tige afin d’occuper mes pensées. Je ne parvenais pas à fuir sa présence. Ses cheveux exhalait l’onguent des étoiles. Elle s’avançait dans le couloir, la main tremblante sur les décorations de la maison. L’espace lui appartenait. La magie se détachait de ses ongles pointus. Je plissais le front en me redressant. Ma voix se brisait au creux de ma gorge. Sa maladie ne passait pas. Mes idées étaient arrêtés. Combien encore allions-nous exister dans la contradiction ? Nous n’avions plus rien en commun. Je soupirais en laissant mes jambes me guider vers le jardin. Les boissons s’inclinaient tristement vers le sol, fauché par les souffles sauvages du vent. Je m’appuyais sur le muret en observant la rue silencieuse. Le parfum des fleurs remplissait mes poumons, mélangé par les fragrances salées de Nina et de ses enchantements juvéniles. Je me tournais afin de rencontrer son visage. Elle semblait fatiguée. Mais je ne faisais aucun commentaire. J’avais trop peur de comprendre. Alorsje rangeais les doutes dans ma poche. J’esquissais un sourire en rangeant mon cigare. Je ressentais l’envie de m’approcher. Mais je gardais la distance. Mon corps était paralysé par l’appréhension, anticipant ses paroles encore. Toutes les confrontations étaient pesantes. «Je n’ai pas fumé, ça va. Ne fais pas une crise. » Sifflai-je en haussant les épaules.
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Re: your love is burning a hole in my chest + nina - (Mar 13 Juin - 13:55)
Sa tête s’enfonçait péniblement dans le coussin. Une de ses mains reposait sur son ventre, tandis que l’autre jouait nerveusement avec le drap en coton. Elle était misérable. La nausée la fatiguait. Son teint blafard contrastait avec ses origines ensoleillées. Elle happait et caressait son estomac. Il n’était pas encore arrondi, mais bientôt. Elle pouvait le sentir s’étirer, se transformer, se détendre. Et ça lui faisait peur. Nina aimait se vanter de vivre au gré du vent, d’être libre et légère. L’insouciance la poussait souvent dans ses retranchements. Elle était sauvage comme ça. Ses jambes la guidèrent jusqu’à la terrasse, jusqu’à la balustrade. Elle s’y accouda, le regard rivé vers l’océan turquoise. Les nuages dessinaient des arabesques sur l’horizon. Le soleil flavescent descendait lentement pour venir se noyer dans le liquide salé. C’était beau. Mais Nina se languissait des couchers de soleil orangers de sa ville natale. Son cœur se divisait entre cet amour qu’elle avait choisi, et les rivages flammés du Brésil. Elle tourna la tête, pour croiser le regard de Samuel. Un sourire traversa ses lèvres. L’odeur du tabac lui était devenue insupportable. L’odeur de son parfum aussi. Pourtant, elle réclamait la chaleur de ses bras, le confort et la sécurité de ses étreintes. Seulement, il s’éloignait un peu. Chaque jour. Et cet être grandissait en elle. Son sourire s’effaça à cette seule pensée. Elle devait lui dire. Il vivait dans un déni, refusait de voir ses nausées pour ce qu’elles étaient réellement. Et Nina se complaisait dans ce mensonge, pour l’instant. « Je sais, j’ai rien dit, » déclara-t-elle doucement, dans un haussement d'épaules, évitant quelconque conflit. L’anglais empoisonnait sa langue. Les sonorités chantantes de cette langue étrangère lui venait plus facilement et rapidement qu’à son arrivée. Le portugais s’immisçait encore et toujours dans ses phrases. Elle ne pouvait pas renier cette langue qui était la sienne depuis plus de vingt ans, juste pour un stage. Elle s’approcha doucement de Samuel. Ses doigts glissaient sur la balustrade. Elle avait la boule au ventre, et le cœur palpitant. « Samuel...a gente precisa conversar, »*

* il faut qu'on parle.
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Re: your love is burning a hole in my chest + nina - (Mar 13 Juin - 20:02)


i ignored your aura but it grabbed me by the hand, like the moon pulled the tide, and the tide pulled the sand. Mon regard se perdait sur l’horizon : incertain, illuminé par l’ocelle d’un papillon de nuit. Je fermais les yeux, le souffle happé par les saveurs aigries de l’hiver. Il venait jusqu’à nous, ce soir. Mes pensées cheminaient au milieu les arbustes du jardin, avides de s’émanciper sur les bougeons des fleurs mais la lune avait interrompu mes réflexions. Mon esprit vacillait. Il tanguait ailleurs. Je haussais les épaules en marchant sur l’allée. Les vapeurs de la poussière s’accrochaient aux plis de mes vêtements. Je ne voyais plus rien. Je le refusais. Mes pieds effleuraient les petits cailloux. Je sentais les pointes aiguës dans mes plantes. Et cette sensation de liberté sauvage, propres aux étés brésiliens. Je n’étais plus un enfant. Dommage. Je n’osais pas grandir et regarder le monde. Mon amour se déchirait dans ma poitrine, susurrant le prénom de Nina dans ses moindres sentiments. Je la respirais dans l’absence de nos étreintes. Je m’obligeais à l’oublier. Parce qu’elle était trop délicate pour moi. Je passais la main sur la clôture, touchant les épines soigneuses des roseraies. Elle s’approcha et je m’arrêtais pour l’observer. Son visage brûlait sur mes paupières. Je plissais les yeux en lui adressant un sourire accueillant. Sa voix était étrange. Elle résonnait comme un écho funeste dans ma tête. Parfois, je m’imaginais à savoir. Puis je reniais l’évidence de ses symptômes. Je plongeais le nez dans mes livres de politique sans anticiper la vérité. Il n’y avait pas de meilleur amour que le silence. «Si tu veux. » Déclarai-je en triturant le cigare. Je le laissais tomber sur le gazon. «Tu es triste ? » M’enquis-je en effleurant son bras. J’étais curieux. «Nina, ce que tu veux m’annoncer te rend triste ?» Je déglutis en caressant sa tempe. Délicatement, je replaçais une boucle de cheveu derrière son oreille. Mes gestes s’amenuisaient dans le crépuscule, bordés par les réminiscences d’une confession qu’on ne s’avouait pas.
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Re: your love is burning a hole in my chest + nina - (Mar 13 Juin - 23:26)
Les feuillages des buissons chatouillaient ses jambes dénudées. La fraîcheur automnale s’épandait sur le jardin de la résidence. Ses doigts agrippaient les pans d’un plaid, enroulé autour de ses épaules, alors qu’elle s’avançait pour rejoindre Samuel. Il avait l’air songeur. Il avait pris l’habitude de fumer. Une habitude qui lui était nouvelle, qui était surprenante. Nina se taisait, parce qu’elle n’avait pas place de juger ou de critiquer. Il savait, néanmoins, que l’odeur la dérangeait. Alors il sortait, dans le jardin, sur le balcon. Disparaissait, perplexe, presque fuyant. Son regard s’éleva vers le ciel, vers les étoiles qu’on ne pouvait à peine voir. D’épais nuages couvraient la lune. Sa forme arrondie se devinait sous la brume. Nina adorait les étoiles. Presque autant que l’océan. Mais ce soir, elle ne pouvait même pas trouver de réconfort auprès d’elles. Ses paupières se fermèrent doucement, quand Samuel lui effleura la tempe. Il lui manquait. C’était étrange comme sensation. Ils se voyaient tous les jours, ils vivaient ensemble. Pourtant, il paraissait loin. A des milliers kilomètres. Elle, sur les plages désertes de Jericoacoara. Lui, sur les rues goudronnées de Wellington. Elle sortit une main du plaid pour attraper la sienne. Elle lia leurs doigts. Elle secoua la tête. « Ça m’effraie plus qu’autre chose, » susurra-t-elle, à demi-mots. C’était une confession qu’elle n’avait jamais énoncé à voix haute. Parce qu’elle voulait prétendre être forte. Mais en réalité, elle était effrayée. Terriblement effrayée. Elle serra légèrement ses doigts, en croisant son regard. « Tu paniques pas, okay ? » Elle enfonça ses dents dans sa lèvre inférieure. Les mots étaient soudainement coincés au fond de sa gorge. Sa langue était comme engourdie, collée à son palais. Elle prit une grande inspiration. L’air frais brûla ses poumons. « Je…je suis enceinte, » avoua-t-elle, dans un rapide murmure. Elle se sentait comme une enfant à nouveau, confessant avoir volé des gâteaux dans la boite planquée au fond de l’étagère. Ses grands yeux clairs fixaient ceux de Samuel. La peur et l’appréhension devaient probablement s’y refléter.
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Re: your love is burning a hole in my chest + nina - (Mer 14 Juin - 3:53)


i ignored your aura but it grabbed me by the hand, like the moon pulled the tide, and the tide pulled the sand. Le silence se brisait tout à coup. Le visage de Nina se noyait sous les arcs du vent. Je l’écoutais sans la voir, sans remarquer les plis qui se formaient au coin de ses yeux. Enceinte. Sa voix était une amplification du temps. Elle donnait de la réalité à la vie. Je fronçais les sourcils en me rétractant. Mon bras tombait sur son profil, effleurant les franges de son plaid. La douceur du tissu se mourrait sous ma prise. Je ne comprenais pas. Je comprenais enfin. Mon esprit était troublé par la confession. Je déglutis sans bouger. Les jambes paralysées à la surface du jardin, je sentais mes pieds s’enchâsser dans la boue. Je voulais lui parler mais je n’avais pas de mots. J’étais ébahi - immobile. Mes paupières enlaçaient les ombres qui dansaient autour des réverbères. Je respirais les vapeurs de la lune. Elle brûlait ma gorge. Elle mettait le feu dans mes poumons. Je grommelais avant d’esquisser un premier pas vers la porte. Elle était donc malade pour une raison. Tout ce temps, Nina était enceinte. Je pinçais les lèvres en marchant autour de la résidence. A quelques mètres. A bonne distance. Il y avait peut-être une chance pour que ses émotions ne m’atteignent pas. Je soupirais en détaillant son profil. Nina semblait si toute petite. Sa silhouette était filiforme. Etait-ce mon enfant ? Probablement. Je marmonnais en effleurant un arbuste. «J’utilise un préservatif, tu es sûre ? Merde je suis vieux mon sperme devrait être ramolli !» Soufflai-je en triturant les poils de ma barbe. Ma respiration était devenue sifflante. Je sentais l'anxiété monter. Je n’arrivais pas à m’engager dans les relations, à m’imaginer une vie de famille avec des enfants à moi - une femme pour toujours. Mon coeur se serrait dans ma poitrine. Je demeurais calme - complètement fermé. «Quelles sont tes attentes?» Je ne voulais pas me marier. Retourner au Brésil. Me résoudre à suivre la convention. Mes choix étaient faits. Je ne changeais pas d’avis. Je voulais rester sur mes acquis et me battit une forteresse de solitude. Mais maintenant, Nina avait gâché sa jeunesse. Et c’était ma faute.
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Re: your love is burning a hole in my chest + nina - (Mer 21 Juin - 20:41)

Elle pouvait voir la révélation s’épandre sur la silhouette de Samuel. Immobile, les dieux pieds plantés dans la terre battue du chemin, il ne parlait pas. Il ne disait rien, il la fixait sans vraiment la voir. Sa propre voix lui résonnait encore dans les oreilles, se jouait dans sa tête en boucle. Encore et encore. Je suis enceinte. Enceinte, à son âge. Enceinte, d’un homme qu’elle aimait, mais qui se refusait à elle. Enceinte, son avenir changé à jamais. Enceinte, enceinte, enceinte. Sa respiration s’accélérait. Le poids de la révélation s’abattait sur elle, comme une pluie d’eau bouillante. Elle voulait le secouer, lui crier de parler, de dire quelque chose, de la prendre dans ses bras. Mais les mots restèrent coincés au fond de sa gorge. Ses cordes vocales refusaient de coopérer. Alors elle le fixa, elle aussi. Ses grands yeux verts brillaient dans la nuit. Des larmes perlaient au coin de ces derniers, qu’elle refusait de laisser couler. Elle le suivit du regard, quand il recommence à marcher. La résidence semblait loin derrière eux. Les nuages donnaient une nuance de gris au ciel assombri par la nuit. C’était beau à regarder, beau à apprécier. Ses pieds foulaient les petits cailloux, de la terre s’immisçait sur ses tongs, sur ses orteils dénudés. Elle se contenta de les observer, roulant doucement des yeux à sa remarque. « T’es au courant que tu peux être fertile jusqu’à tes 90 ans au moins ? » S’enquit-elle, sans vraiment attendre de réponse. Elle laissa échapper un soupire, relevant la tête pour le regarder. « Oui, je suis sûre. » Elle avait mis du temps, avant de l’accepter. Parfois, elle se surprend encore à préférer une maladie grave – un cancer de l’estomac – à un bébé. C’était irrationnel, et complètement puéril. Mais un bébé venait avec des responsabilités qu’elle n’était pas en âge d’assumer. Elle plissa le front, s’arrêtant net au milieu des buissons. « Mes attentes ? » L’incrédulité pouvait s’entendre dans sa voix. Elle était presque vexée, même. « On est pas au 18ème siècle, je n’attends rien de toi, » déclara-t-elle, accompagnant sa remarque d’un secouage de tête. « Je voulais juste te le dire, parce que tu dois le savoir. Mais j’ai bien compris que c’était pas ton truc les enfants. » La simple penser de devoir gérer cet enfant seul l’effrayait plus qu’autre chose. Elle avait besoin de lui. Mais serait-il capable d’assumer pleinement ?
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Re: your love is burning a hole in my chest + nina - (Jeu 22 Juin - 0:04)


i ignored your aura but it grabbed me by the hand, like the moon pulled the tide, and the tide pulled the sand. J’avais passé une première nuit en compagnie de Nina. Les images défilaient trop vite. Elle avait manifesté un intérêt amical à mon égard. Elle s’était moquée de mes chemises, de ma moustache et mon éloquence. Tout était sujet à taquinerie. Mes choix politiques, mes envies de libertinage. Nous étions différents - pourtant, on se retrouvait au bout le l’horizon. Son sourire bordait les coins de ma bouche. Lorsque je la voyais. Lorsque je la touchais. Je me sentais mieux. J’aimais avoir des vices et des extravagances. Je me sentais comme un génie échappant aux conventions. Puis, je me réveillais dans un pays étranger où toutes mes valeurs étaient révolues. Je n’étais pas chez moi - ni en Nouvelle Zélande, ni au Brésil. Je n’étais pas chez moi, tant qu’elle ne revenait pas à la maison. C’était moche. Je l’avais embrassé le premier. Ma main avait glissé dans ses cheveux afin de la retenir dans une étreinte volée au clair de lune. Marco était à l’étage et nos genoux s’étaient rencontrés sous les ondulations de la piscine. J’étais impotent, incapable de rester ou de partir. Les sentiments étouffaient mon coeur. On avait passé l’âge des histoires. Mes pieds crissaient sur les buissons du jardin. Je n’avais jamais oublié ce baiser. Malgré la distance et les autres. Malgré son odeur et ses confessions. Elle était ancrée en moi. Et je me sentais misérable sous les jougs de cette passion. Ma gorge se serrait brusquement. Je mentais - tout les jours. Tout ce temps. Je me penchais lentement, hésitant à effleurer ses joues. Ses yeux brillaient sous les néons des réverbères. Je sentais les larmes et sa peur mais je n’avais pas la force de la réconforter. J’étais lâche. Mon bras tremblait dans le vent, sans oser le moindre mouvement. J’avançais à reculons, la silhouette courbée entre les feuillages des arbustes. «Tu n’attends rien de moi? Tu le devrais pourtant.» Murmurais-je avec amertume. Je laissais échapper un soupir en m’accoudant au muret. «Il n’y a rien à comprendre. Je ne te l’ai jamais caché. Je pensais qu’il n’y avait pas de mots pour décrire ce que je ressens. Mais il y a les mots, Nina. Je ne veux pas avoir de famille, même par amour. J’aime les gosses. J’adore Corto. Mais c’est pas le mien.» Je haletais à bout de souffle. Je me laissais glisser sur les marches afin de la regarder. Mon visage s’était assombri, malgré mon sourire. «Tu ne peux pas le faire toute seule et … j’ai besoin de toi pour y arriver.» Ma mâchoire se contractait. Je serrais les poings en laissant échapper un rire nerveux. «Je suis désolé de ne pas être le prince charmant. Mais voyons le bon côté des choses, au moins maintenant tu ne risques plus de tomber enceinte.»
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Re: your love is burning a hole in my chest + nina - (Jeu 22 Juin - 13:22)
Elle grandissait trop vite, Nina. Et personne ne le voyait. Personne ne voulait le voir. Ses yeux restaient toujours aussi émerveillés face à la nature, face à l’océan et ses profondeurs. Elle s’extasiait toujours devant les tortues qui galopaient sur le sable pour rejoindre le visage, elle frémissait encore quand ses doigts effleuraient des petits poissons coloraient. Mais elle n’avait plus cinq ans. Elle n’avait plus dix ans, douze ans, quinze ans. Ses doigts caressaient les pans du plaid. La douceur du tissu contrastait avec la fraicheur de la nuit, avec la distance de Samuel. L’aimer était douloureux. Elle brûlait, se consumait sous une passion interdite. Parce qu’ils s’étaient cachés depuis le début. Sous les arbustes ombragés de la résidence à Jericoacoara, derrière les montagnes de sable, au fond de la piscine. Leur premier baiser était tatoué sur ses lèvres. Mais elle en réclamé plus, toujours plus. Ce qu’il lui offrait n’était pas suffisant. Même ici, à des milliers de kilomètres où personne ne pouvait les voir, les juger. Il mentait à tout le monde, y compris lui-même. Il se battait pour une cause qu’il perdait à chaque fois qu’elle caressait sa joue. Elle s’approcha doucement de lui, fronçant les sourcils à mesure qu’il débitait ses paroles. « C’est pas toi que j’aurais choisi si je voulais un prince charmant, » souffla-t-elle, secouant la tête. La lune éclairait son visage, faisait briller cette moustache qu’elle adorait, mais trouvait ridicule. « Tu vas avoir une famille, que tu le veuilles ou non. » Malgré tous ses défauts, elle n’arrivait pas à le détester, à se détacher. Il était ancré en elle. Depuis ce jour, à Fortaleza. Elle n’avait que dix neuf ans, à l’époque. Il était partie depuis bien longtemps, pour cette île à l’autre bout du monde. Il revenait, l’été. Il faisait souvent un stop chez eux, avant qu’ils ne quittent tous la population agitée de la grande ville, pour leur village de pêcheurs aux allures de désert tropical. Elle s’était cognée l’orteil contre la table basse, et lui s’était dévoué pour lui masser le pied. Parce que Nina faisait d’un petit détail, toute une scène dramatique. C’était tout bête, pourtant, il avait changé à ses yeux ce jour-là. Il n’était plus que le meilleur ami de son frère. Elle s’approcha davantage, pour venir se frayer un chemin entre ses genoux. Ses mains encadraient le visage de Samuel, alors qu’elle plongea le regard dans le sien. Son cœur battait la chamade, ses yeux brillaient, remplis de larmes qu’elle ne voulait pas laisser échapper. « Moi aussi j’ai besoin de toi. Je vais avoir besoin de toi quand je vais le dire à mes parents, quand Marco refusera de nous parler. Je vais avoir besoin de tes câlins, quand je ferais presque 100kg et que je te détesterais pour ça. » Elle laissa échapper un rire nerveux, son pouce caressant sa barbe de quelques jours. « Mais j’ai surtout besoin que tu m’aimes, » murmura-t-elle, dans le silence de la nuit.
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Re: your love is burning a hole in my chest + nina - (Jeu 22 Juin - 21:39)


i ignored your aura but it grabbed me by the hand, like the moon pulled the tide, and the tide pulled the sand. Elle avait fait des étoiles, une lumière. Sa voix était ma musique. Ses océans, mon échappatoire. Mes yeux étaient tombés amoureux d’une image. De toutes les femmes du monde. Puis les silhouettes s’étaient rapprochées autour de son visage. Elles n’étaient pas Nina. Que lindeza Nina. C’était la seule que je voulais. Je respirais son odeur sur mes mains. Je la sentais encore, frémissant dans les méandres de nos plaisirs interdits. Je ne la méritais pas. Je ne voulais pas me convaincre que je pouvais être heureux à ses côtés. Elle était trop jeune et j’étais vagabond sur les terres étrangères de Wellington. Je soupirais en fixant ses prunelles. La rosée s’épanouissait entre ses paupières. Elle voulait pleurer. Et je ne pouvais pas la retenir. Je n’y arrivais jamais. Mon esprit veillait sur son silence. Il se cantonnait dans les illusions d’une vie de solitude - sans famille, sans mariage, sans attaches et sans responsabilités. Je rêvais d’une liberté désuète. Je rêvais de prendre mon envol et de rester à tout jamais adolescent. Je posais la main sur sa joue afin d’effleurer son expression. Et je m’éloignais. Je marchais vers les marches menant à l’entrée de la résidence. Le jardin était sombre maintenant. Les lampadaires ne suffisaient pas à éclairer mes pensées. Je croisais les genoux en réprimant un soupir. Je lui faisais du mal. Sa douleur m’appartenait encore. Son corps se logeait entre mes cuisses. J’effleurais délicatement ses clavicules avant de poser mon menton sur ses cheveux. Elle exhalait l’onguent céleste des constellations maudites. Ses arômes glissaient dans ma bouche. Et je l’aimais. Je l’aimais tellement. «J’ai pas envie de vivre toutes ces choses. Je n’ai jamais ressenti le besoin d’avoir quelqu’un. Je suis une anomalie. Je … » Pourtant, je n’étais pas égoïste. Je me complaisais dans mon travail. J’offrais mes connaissances aux autres - aux conférenciers et aux étudiants. Je militais pour les causes du monde et de la nature. Mais dans mon coeur, il n'y avait rien. Il n'y avait pas l'envie d'être humain. Je me redressais en enlaçant ses doigts. Je suspendis sa main sur ma barbe. «Marco ne s’arrêtera pas de te parler. Tu n’as rien fait de mal. C’est moi, je t’ai entraîné dans une relation malsaine. Je ne t’ai pas choisi parce que tu es jeune et pétillante. C'est ce qu'ils vont penser à Fortaleza. Mais Nina, c’est toi et ton caractère. Tes envies et ta façon de rire. C'est toi...» Je déglutis sans oser le moindre mouvement. Ma tête s’inclinait vers les néons. Je ne lui proposais pas d’avorter, mais je voulais suspendre le temps. Je voulais tout arrêter pour une fois. «Il faut que je réfléchisse.» Avouais-je, la gorge douloureuse. J’avais mal de prononcer ces mots. J’avais mal de tenter la mesure dans la folie de ces sentiments.
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Re: your love is burning a hole in my chest + nina - (Dim 6 Aoû - 20:42)
Le vent caressait son derme avec délicatesse. Elle voulait le blâmer pour les frissons qui coloraient ses bras. La brise, la fraîcheur de la nuit, de l’automne qui s’abattait sur leurs silhouettes. Une excuse, une bonne excuse pour frissonner. Mais les mots qui quittaient les lèvres de Samuel étaient les vrais fautifs. Il la rejetait encore, malgré sa révélation, malgré les complications qu’une grossesse impliquait. Malgré sa déclaration. Il l’éloignait, à bout de doigts, de bras. Elle était fatiguée, épuisée de se répéter, de devoir affronter les mêmes batailles, à longueur de journée. Elle avait grandi en regardant des princesses se battre pour des causes différentes, et pour l’amour. Ça semblait si facile, pour elles. L’amour était supposé être beau, simple. A l’opposé de douloureux. Les reflets de la lune illuminaient les traits de son visage. Elle voulait palper, toucher, caresser, dessiner chaque ride, chaque imperfection. Seulement, sa main resta suspendue dans le vide. Elle secoua la tête rapidement. « Tu m’as entraîné nulle part, Samuel. J’ai choisi cette relation, je t’ai choisi toi…Porque eu te amo ! Você entende ? » Sa voix s’éleva dans jardin silencieux de la résidence. Les voisins se faisaient rares et discrets, n’aimaient pas se mélanger ou simplement discuter. Nina était trop enjouée, trop curieuse, trop bavarde pour eux. Exubérante, avec son accent et son exotisme brésilien. Elle s’éloigna de Samuel. La semelle de ses chaussures écrasait le gravier au sol. Le sable fin des rues de Jericoacoara semblait si lointain, maintenant.  Elle s’agita. « Tu crois que tu peux te payer le luxe de réfléchir ? Tu crois que le temps va s’arrêter pour toi ? » S’enquit-elle, un rire nerveux quittant sa gorge. Ses bras retombèrent le long de son corps. « Moi non plus, c’est pas ce que je voulais. Maman aussi jeune, c'était clairement pas mon rêve. Mais Samuel, t’as 36 ans…il est temps d’assumer, non ? »
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Re: your love is burning a hole in my chest + nina - ()
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