J'en ai plus rien à foutre. Et vous savez quoi ? J'en ai rien à foutre d'en avoir rien à foutre. Je veux juste récupérer mon hamburger.
Heroes Les yeux rivés sur ce nouveau paysage qui défile sous tes yeux. Innocent que tu es, triste de quitter ta terre natale. On ne t'a pas laissé le choix. C'est le travail de papa qu'elle t'a dit ta mère. La seule explication que tu as eu.
« le travail de papa » parfois t'en as marre que ta mère te traite comme un gamin. T'as peut-être neuf ans, bientôt dix ans, mais tu comprends. Ton père, ce héros qui vogue entre mer et terre. Il n'est pas toujours là, mais lorsqu'il est à la maison c'est un bonheur. Parce que toi ton père tu l'aimes, tu l'adores, tu l’idolâtres. T'as envie d'être comme lui plus tard. Un homme bien comme le dit fièrement maman. Elle l'aime ton père, ils s'aiment tes parents. Toi tu trouves ça parfois écœurant, mais à la fois beau. Parce que même si tu comprends rien à l'amour et tout ce que ta mère te raconte à ce sujet. T'aimes bien, t'aimes bien les voir ensemble. Tu te poses parfois en haut des escaliers et les regardes, ils se chamaillent comme des enfants. Comme tu fais avec Lucy. Lucy c'était ton amoureuse, mais tu vas plus la revoir. Elle est restée là-bas. Elle t'a dit que vous vous aimerez jusqu'à la fin des temps, mais t'y crois pas trop. Maman elle dit que c'est mignon. T'as juste haussé les épaules et monté dans la voiture. Le choix, tu l'as pas vraiment eu. Le travail de papa. La voiture finit sa course et tu découvres une maison. Presque semblable à celle que vous avez quitté à Limerick. Presque parce que la porte elle est pareille que celle du voisin. Toi t'aimes pas ça. T'es habitué à voir des portes différentes. Des couleurs sur chaque portes qui entourent le quartier. Là, elles sont toutes pareilles ou presque. Tu descends de la voiture et fixe cette maison. Ta nouvelle maison. Cette porte. Une main se pose sur ton épaule, tu relèves la tête. «
Tu voudras quelle couleur ? » qu'il te dit ton père. D'un coup ton sourire apparaît. Parce qu'il a comprit. Il sait tout ton père. «
Bleu » lâches-tu, fièrement. Et il sait pourquoi. Sa main s'écrase sur tes cheveux. Une habitude. Une étreinte. Tu fixes à nouveau cette maison. Soufflant, c'est pas encore chez toi, mais tu vas devoir t'y faire. Wellington. Nouvelle ville, mais aussi nouveau pays. «
Andy tu veux voir ta chambre ? » La voix de ta mère te sort de tes rêveries. Tu cherches sa silhouette avant de la trouver en haut. Il ne t'en faut pas plus pour courir vers elle. Parce qu'ils te connaissent. Ils savent comment te parler. C'est ça les parents après tout.
Les mains moites, tu regardes partout et nul part à la fois. Jouant avec tes jambes. Tu attends bien sagement, comme te l'a demandé le proviseur. Tes parents discutent avec lui, tu attends. Parce que tu as pas le choix. Faisant de drôle de bruit avec tes lèvres. Des plocs, des ploucs. Tu t'ennuies un peu, voir beaucoup. Ta nouvelle école, bien trop calme à ton goût. «
T'attends quoi ? » Tournant la tête vers cette voix, inconnue, cet accent qui t'amuse. Un petit blond te regarde de la tête au pieds. T'en fais de même. «
Mes parents discutent avec le proviseur. -
t'es nouveau ? -
oui » Il se pose à côté de toi. «
Luke » qu'il te sort en te tendant la main. Tu hésites un moment, puis la prend «
Andy -
sympa ton accent tu viens d'où ? -
Irlande » Il te sourit, tu ne sais pas pourquoi mais tu en fais de même. Et il continue de te parler. De tout et de rien. De son robot par exemple. Tu l'écoutes et admires ce jouet. Toi t'es plus soldat, de plomb ou métal. Ton père qui te les a offert. Tout comme tes playmobils. T'en as une caisse, tu lui proposes même de venir jouer avec toi. Il accepte. T'es content. T'es content parce que tu viens de te faire un copain. Bizarrement t'as moins peur de cette première journée. L'école t'apparaît plus sympathique d'un coup et ça c'est grâce à Luke. Ton nouvel ami.
Let's Dance Ce bip qui retentit, encore et encore dans toute la pièce. «
Putain Andy réveille toi. » Tu ouvres un œil puis un second. Baillant une fois de plus. Tu sens qu'on te secoue. «
C'est la rentrée bouge ton cul Carmichael ! » Tu lances un grognement avant de tourner la tête vers le réveil. Tes yeux s'ouvrent en grand. Tu percutes. Faisant un bon et te retrouvant la tête la première sur le sol. Saluant la moquette. La migraine, tu la sens arriver. Luke s'active à côté de toi. Ce n'était pas une bonne idée de veiller aussi tard, de jouer jusqu'à pas d'heures. Ce n'était clairement pas une bonne idée de tester l'alcool de ton père. Rien de tout ça n'était une bonne idée, mais vous vous en foutez. Vous êtes plus des gamins à présent quoique … tu attrapes ta chemise, ton sac et cours après ton meilleur pote. Ton pote d'infortune. Celui qui te lâche pas, envers et contre tout, vous êtes dit. Luke c'est bien ton meilleur ami et heureusement qu'il fut là. Il t'a permis de t'adapter à cette nouvelle vie. Cette ville, ce pays. Se moquant souvent de ton accent, mais tu lui fais bien payer. Tu pédales à présent, comme si ta vie en dépendait. Il va trop vite, mais ça t'éclate. Parce que les courses ça vous connaît. Vous êtes compétiteurs et joueurs. Qui ferait la meilleure prouesse. Tu piques un sprint pour le rattraper. T'as l'impression que tes boyaux vont bientôt sortir et que tu vas rendre le tout sur le bitume. Sauf que tu t'avoues pas vaincu, pas encore. Tournant la tête pour le regarder lorsque tu le dépasses. Tu vois son petit sourire. Celui qui dit
« t'as pas gagné Carmichael. » et toi continues de pédaler. Sans te soucier de ce qu'il y a devant toi, c'est au moment ou tu regardes à nouveau de toi que tu percutes. Le temps de freiner. Tout s'enchaîne trop vite. Les feuilles volent autour de vous. Et toi, t'es à terre, mais pas seul. Relevant doucement la tête, tu sens un corps sous toi. Tu ne sais pas comment tu t'y es pris. Tu sais que tu as été catapulté de ton vélo. Et puis elle. Tu l'as percuté et là tu percutes tout cours … «
J'suis désolé .. » bredouilles-tu. Elle cligne des yeux. Un bleu qui t'envoute direct… elle se racle la gorge et tu comprends. Tu bouges, reprends tes esprits. Remettant tes pieds sur le sol, tu l'aides à se relever. Elle accepte mais pas vraiment de bon cœur. Tu peux le voir dans ses yeux. «
D'habitude j'suis plus doué ... » dis-tu tout perdu … C'est la première fois que tu te sens ainsi. Elle t'écoute à peine. Marmonnant quelque chose. «
J'peux t'aider. -
non merci ça suffit ! » elle rassemble ses affaires et se précipite vers l'entrée. Toi tu restes là, comme un con. Admirant cette silhouette. Oubliant que ton front saigne et pas que. «
Bah alors t'as foutu quoi ? » Luke te ramène à la réalité ! Te tapant dans le dos pour te réveiller un peu plus. «
J'crois que j'vais dégueuler »
Alice. Douce Alice. Tu rêves à nouveau de te perdre dans son regard bleu. Tu l'écoutes pendant qu'elle discute sur un truc quotidien. Basique. T'aimes bien l'écouter parler. T'en as mis du temps avant qu'elle accepte de discuter avec toi. Il faut dire que votre première rencontre … vous n'êtes pas prêts de l'oublier. Pour ta défense, t'arrêtes pas de dire que tu n'y es pas vraiment pour grand-chose. Et elle te rabâche que tu ne sais pas pédaler. Tu as fini par baisser les bras, il est vrai que si tu avais fait plus attention ce jour-ci .. rien ne serait arrivé. Sauf que t'es bien content de l'avoir percuté. Parce qu'Alice, c'est Alice. Tu te perds dans ses mots. T'as l'air d'un idiot, un triple idiot comme dirait Luke, mais t'y peux rien. T'aimes sa présence. T'aimes son regard. T'aimes tout en elle. Sauf que t'es con. T'as que seize ans, t'es pas capable de dire à une fille que tu l'aimes. Puis t'es pas sûr. T'y connais rien, même si c'est la première fois que ça te fait ça. Alors tu te contentes d'être son ami, parce que c'est cool. Qu'elle est cool Alice. «
Andy tu m'écoutes. -
Hein oui tu disais. » Elle lève les yeux au ciel et toi tu ne comprends pas. T'as fait quoi encore ? «
J'te disais que Lucas veut m'inviter. -
Euh ... » Elle plonge son regard dans le tien. Là tu sais pas quoi dire. «
C'est cool. » que tu dis.
Abruti ! Elle semble déçue de ta réponse, mais ça tu le vois pas. Tu le sais pas. Tu te maudis juste intérieurement.
Big Girls Don't Cry Tu souffles. Passant tes mains au dessus de ta tête. Fermant les yeux. Savourant ce moment. Cet instant présent. Plus que quelques jours. Tu ne réalises pas encore que dans quelques jours tu seras là-bas. Sur le terrain, portant ton uniforme. Une vie qui te semble tracé depuis toujours… tu le réalises à présent. T'étais destiné à rentrer dans l'armée. Tu le comprends que maintenant. Lorsque tu as vu la fierté dans son regard. Il ne t'y a pas poussé, tu l'as décidé par toi même. À tes yeux ça t'a semblé évident. Tu adores ta vie ici, réparer des toits ça te plaît. Être charpentier ça t'irait à merveille, mais .. tu aspires à mieux. Toi aussi t'as envie d'être un héros. Tu réouvres les yeux doucement au son de ce petit bruit. Tu le reconnaîtrais entre milles. Elle s'avance vers toi, sur la pointe des yeux. Ta petite tête blonde adorée. «
Viens-là. » Il lui en fallait pas plus avant qu'elle court se poser à côté de toi. Se blottissant contre toi. «
J'veux pas qu'tu partes » qu'elle te sort la gamine. Tu l'avais pas prévu tout ça. En signant t'avais oublié les adieux. La douleur que ça te ferait dans le bide en voyant leur visage. Et là ce n'est pas le plus douloureux. Bien que ce petit regard te fasse craquer. «
Daffy j'te jure que je reviendrais, puis on restera en contact ! J'te l'ai promis ! Des lettres tous les mois, voir semaine si tu tiens pas ! » Elle semble sceptique, tu peux le voir à travers ses fossettes. «
Oui mais ça sera pas pareil ! » tu la serres un peu plus contre toi. «
J'sais bien, mais c'est pour ça que tu vas m'faire une promesse. » Elle se recule, intriguée par tes propos. Ce qui t'amuses. Tu sors de ton tiroir, un vieux doudou. Un truc abîmé par le temps. «
J'te confis Sully, c'est mon doudou et j'y tiens. J'te donnerais bien Alvin, mais j'suis pas sûr que les parents acceptent. » elle regarde ta misérable peluche et ne semble pas comprendre. «
Daffy j'veux que tu en prennes soin pour moi ok ? -
mais –
puis comme ça j'serais toujours avec toi ! » Petit clin d’œil et tu embrasses ton front. Ta petite tête blonde boude un peu. Tu sais qu'elle ne veut pas que tu partes et ce n'est pas la seule … elle ne t'a pas répondu depuis l'annonce. Tu redoutes le moment, tu sais que ça va faire mal .. et là t'auras pas un malheureux nounours à lui confier … pour l'instant tu savoures ce moment familial. Daffy peut bien te bouder, toi tu savoures ce petit câlin, chaleureux et enfantin, c'est tout ce dont tu as besoin.
Les mains moites à nouveau. Tu ne sais pas si elle va venir. Tu ne sais pas si tu vas revoir son visage avant de partir. Demain matin. Six heures. Tu appréhendes plus ce moment que le départ. Tu te sens con… Terriblement con. Quatre ans. Quatre longues années et t'as rien fait. T'as pas agis, pas comme tu aurais dû. Pas comme il fallait. Jamais comme il le fallait. Parce que t'es qu'un idiot. Tu t'es résigné à être le meilleur ami. Parce que c'est mieux ainsi. Que la vie ou vous n'avez jamais été sur la même longueur d'onde. «
On a plus seize ans ... » sa douce voix te sort de tes pensées. Elle se plante devant toi, tu vois à son regard qu'elle t'en veut. Soufflant. Tu le savais. Tu le savais que ça serait le pire des moments. Le pire des au revoir, parce qu'elle n'est pas juste ta meilleure amie. Alice, douce Alice qui fait bondir ton cœur à chaque regards, paroles. Parce qu'elle t'a envoûté dès le premier instant. Et que t'as été incapable de lui dire … «
Tu vas vraiment l'faire ... » Elle te connaît. Trop bien même. «
J'te savais con, mais pas à c'point ! -
Alice … -
non y a pas d'Alice qui tienne ! On a plus seize ans Andy. Tu l'sais au fond de toi. C'est pas qu'un petit départ pour des vacances. C'est pas qu'un petit « j'reviens » Y a pas de « c'est cool » on a passé tout ça ! Tu l'sais tout autant que moi ! » Son regard qui te fait froid dans le dos. Tu ne sais pas quoi lui dire. Elle a raison. Vous êtes plus des gamins. Vous devenez des adultes.Tu assumes tes décisions, t'assumes de t'être enrôlé. «
Je … -
bon sang t'es pas capable de le dire. Alors écoutes moi bien. Tu vas partir. Tu vas partir jouer les héros ! J't'en empêche pas, parce que j'sais que c'est toi. T'es comme ça. C'est fait pour toi, mais … » Tu plaques tes lèvres contre les siennes. Votre premier et unique baiser. Elle ne dit rien. Ne te repousse pas. Parce qu'elle sait. Vous savez l'un comme l'autre que c'est ça. Ça aurait dû être ça depuis bien longtemps … vous êtes juste trop stupide, bête … Vous savez aussi que ça s'arrêtera là. Tu ne voulais juste pas qu'elle le dise. Tu ne veux pas qu'elle prononce ces mots. Parce que ça va te détruire. Tu veux juste partir. Qu'elle reprenne sa vie. Que vous restiez ce que vous êtes. Andy et Alice. Deux âmes qui sont voués à ne pas être ensemble .. alors que c'est juste la femme de ta vie. Ça tu le sais. Parce que tu as le même regard que ton père lorsqu'il regarde ta mère. Tu peux juste pas lui demander de t'attendre. Tu peux pas lui infliger ce que va être ta vie dans les jours, mois, années à venir. Elle attend autre chose, elle vise d'autres choses. Elle le sait tout autant que toi .. alors ça sera votre unique baiser, avant que chacun reprenne sa vie ...
Life on mars Sursautant. Ce n'était qu'un rêve… du moins un cauchemar. Une main sur pose sur ton torse. «
Encore » qu'elle te dit à demi endormi. Oui « encore » tu sors délicatement du lit. La laissant se rendormir. Encore et toujours. Tu en es sorti, mais les marques restent. Tu te sers un verre d'eau, contemplant la ville endormie. Sydney ton point de chute. Ton nouveau départ, après l'armée. Après cette défaite. Tu l'as vu ainsi, avant de te dire qu'une nouvelle porte s'ouvrait à toi. Tu ne pensais pas t'y plaire autant, l'armée. L'armée qui t'a comblé, dans tous les sens. L'armée qui t'a donné et tu lui as tout donné. Treize ans de ta vie. Treize longues années, avant tout ça … ce jour fatidique. Parce que tu étais pas prêt. Que vous vous y attendiez pas. Ton épaule qui te lance. Te rappelant sans cesse que ça a bien existé. Que tu ne peux plus piloter. Que tu n'es plus cet homme. Tu n'es qu'un blessé, un mec qu'ils ont tenté de remercier en offrant un poste dans les bureaux. T'as hésité. Dire oui et rester dans l'armée. Puis finalement tu les as remercié et tiré ta révérence. Tu ne pensais pas que tu finirais ainsi. Tu te voyais finir tes jours là-bas. Sur le terrain, partant de mission en mission. Faut croire que la vie change, qu'elle est faite d'imprévu. Elle a mis Sally sur ta route et vous êtes bien. Vous êtes heureux tous les deux. Puis t'as vie a changé. T'es tonton à présent. Y a une autre tête blonde qui compte sur toi. T'as toujours été présent pour Daffy et tu l'es encore plus pour ton petit canard. Elina, la fille de ta Daffy, t'as été surpris à l'annonce, mais tu as été là. Tu lui as promis d'être toujours là et tu tiens tes paroles. Posant ta main sur la fenêtre, examinant cette ville. Ta vie. Ce que tu es devenu. Un homme bien d'après ta mère, qui réclame ton retour. Elle sait que tu n'es plus si loin, mais elle aimerait t'avoir prêt d'elle. Tu y songes de plus en plus à rentrer. Ça te ferait du bien d'être entouré des tiens. Puis ça fait deux ans que tu es ici. Tu sens que tu as besoin de changement. Ton métier te plaît, mais … oui y a un mais il te manque un truc. Une présence, des habitudes sûrement. Sally, tu lui en as déjà parlé, de ton envie de retourner à Wellington. Elle n'est pas contre, même si sa vie est ici. Tu ne veux pas la forcer. Un an et demi que vous êtes ensemble. T'as pas envie de la forcer, mais t'y songes. L'envie de retourner au bercail, prêt des tiens…
«
Tonton t'es vraiment de retour ? » Ton petit canard sur les genoux. Son regard qui te fait chavirer à tous les coups, le même que sa mère. Comment dire non ? Tu l'attrapes, Bowie qui lève la tête à côté de vous. «
Vraiment. » Ton sourire s'agrandit en voyant dans ses yeux son bonheur. Elle te saute dans les bras, si ça ce n'est pas de l'amour. Tu sais que tu as pris la bonne décision en revenant ici. Auprès des tiens. T'es passé voir le bar de Luke, qui tourne plutôt bien. T'es toujours aussi fier de lui et de ses avancements même si des surprises ont fait surface dans sa vie. Il t'étonnera toujours. Ce qui ne t'étonne pas, c'est que votre complicité n'a pas changé. Il reste toujours ton meilleur ami. Ton roc. Ton premier ami sur cette terre qui t'était inconnu à l'époque. Plus de vingt ans d'amitié et rien n'a changé, excepté vos corps et quelques points de vos personnalités. Vous restez pourtant deux gamins lorsqu'il s'agit de compétition. Ta mère a presque sauté au plafond lorsque tu lui as annoncé que tu revenais pour de bon. Daffy fut aux anges, et la réaction d'Elina est en direct. Tu es déjà certifié nounou agrée. Ce qui te dérange pas. Sally va bientôt te rejoindre le temps pour elle de régler ses affaires, de trouver un appartement … Oui parce que vous n'en êtes pas encore là .. pas encore au point de vivre ensemble, mais ça vous convient. Tu ne veux rien précipiter. «
Bon allez ma puce on a rendez-vous et tonton doit retourner bosser. » Daffy attrape sa progéniture qui tente tant bien que mal de s’agripper à toi. Bowie s'étire et descend du canapé, elle a compris. Il est l'heure. L'heure pour toi de partir. L'heure de prendre ton vélo et d'aller arpenter la ville. L'heure d'aller sur ton chantier. La pause déjeuner ne peut pas s'éterniser. Après plusieurs câlins ton canard finit par partir et toi par prendre ton vélo. T'aurais pu prendre ta voiture, mais t'aimes bien pédaler. Retrouver la saveur de tes seize ans, de l’insouciance. Puis bon le sport ça te connaît et d'un côté tu pollues moins. Musique dans les oreilles, du grand bowie comme à ton habitude. On ne change pas une équipe qui gagne. Tes mains serrent le guidon. Les freins grincent, tu as manqué de rentrer dans cette personne, dans cette poussette.. relevant les yeux. «
Andy ... » Elle a été plus rapide que toi. Plus rapide comme à son habitude. Elle te regarde et sourit. Ne tardant pas à se jeter dans tes bras. Tu ne l'avais pas oublié. Alice, ta douce Alice. Ces derniers années, vous vous êtes moins parlés. La vie et ses aléas. Vous êtes pourtant toujours restés en contact, mais ça .. tu regardes la poussette, puis elle. «
J'crois que … -
demain même endroit ... » qu'elle te dit en déposant un baiser sur ta joue. «
C'est bon de te voir à nouveau ... » elle bloque un dernier instant son regard dans le tien. T'en as le souffle coupé. Alice, ton Alice, maman ? Non ? Et pourtant … ça tu t'y attendais pas … tu ne comprends rien et comme un idiot tu restes au milieu de la voix. La voiture passant te ramène à la réalité. À ta vie, une nouvelle phase de ta vie… à ton retour… et au fait que si tu continues ainsi, tu vas être en retard !