(f) tous les chemins mènent à tes yeux.

« Mais qu'est-ce que tu... ? » elle avait brandit son téléphone, elle était même presque incapable d'aligner une phrase cohérente, mais alors qu'elle pointait son index et son majeur sur ses yeux puis en direction du videur avec des yeux de folle façon scarface : elle appelait des renforts. « Oh putain, lâche-moi ça ! » première tentative afin de lui ôter son portable des mains. « J'appelle ma cousine, qu'elle rameute Margaret Thatcher, Geena Davis, Rizzo et la Reine des neiges ! » branlante elle agitait son engin de manière qui devait lui paraître menaçante, mais qui était en réalité ridicule. « Toi mon gars, ça va être ta fête ! » il passait sa main dans ses cheveux en inspirant profondément, l'attrapait par les épaules, la retournait et la soulevait pour la porter à la façon d'un sac à patates, sur son épaule. « Ça va Ritchie, j'm'en occupe. »  Alors que le pauvre vigile vociférait Camille s'éloignait tranquillement et elle lui proférait des menaces insensées. Voilà comment ils se sont rencontrés. J'crois pas qu'à un seul instant il avait pensé pouvoir s'attacher à cette fêtarde, ou plus d'ailleurs. Quelques centaines de mètres plus loin il avait finit par la poser au sol, non loin d'une étendue d'eau. « Où tu vas ? » finit-il par lui demandé agacé et las de lui courir après, après tout, il ne connaissait cette nana que depuis quelques heures à peine. Elle se déhanchait debout sur une table au son d'un chanson de Rihanna, m'enfin, on s'en fout. « J'ai soif ! » il levait les yeux au ciel en soufflant le contenu de ses poumons. ''m'faut un joint.'' s'était-il dit en traînant des pieds derrière la demoiselle. Je crois que Camille aurait adoré se trouver dans le même état d'esprit qu'elle, parce qu'il lui semblait que tout ce qui entourait la jolie brune était « doux », et « cool » du moins c'est ce qu'elle n'avait de cesse de répéter. Elle se délestait de sa robe et plongeait dans l'eau en riant à gorge déployée, impuissant Cam suivait le mouvement. Il s'avançait juste assez pour que l'eau lui arrive aux genoux et croisait les bras contre son torse. En fait, après 8 mois de vie à Wellington et d'innombrables soirées bien arrosées et même pire, Camille et elle s'étaient souvent retrouvés ici. C'est drôle, il semblerait que le destin s'entêtait à les faire se croiser, enfin, du moins, la bonne étoile de la demoiselle voulait que Cam lui sauve les miches. Il l'a ramenée chez lui ce soir-là, dans sa grande maison qui lui semblait moins vide avec elle dedans, il a été gentleman et lui a laissé la chambre, lui s'est terminé comme un ivrogne sur le canapé et s'y est endormi. 8 mois que ça dure ces conneries, ils se croisent toujours et le beau brun sauve la demoiselle bien trop fêtarde. Dernier événement en date : après avoir fait de drôles de mélange, mademoiselle est tombée dans le coma et devinez qui l'a retrouvée dans les toilettes du bar et l'a conduite à l'hôpital, c'est bibi. Après lui avoir collé une trouille bleue et pour l'voir à l'oeil il a prit la décision de lui proposer un poste au sein de sa boutique de fleurs qu'elle acceptera bien que ce ne soit pas du tout à son goût parce qu'au fond, elle commence à ressentir de drôles de choses pour son sauveur.