I need a one dance. (alix)

Alix, si je te donne un paquet de cookies choco-noisette en rentrant à la maison, tu promets de ne rien raconter à maman ? la petite n'hésite pas une seule seconde et hoche la tête positivement en tendant la main à son grand frère. Noa, il lui sourit en acquiesçant, heureux de savoir que sa petite soeur allait tenir sa langue une fois de plus. il s'est encore battu à l'école. faut dire qu'il défend toujours tout le monde, que ça soit sa soeur ou non. il n'a jamais aimé les grosses brutes Noa et sa gentillesse, son empathie, sa conscience morale lui attirent parfois des ennuis. Alix généralement, elle rentre à tout va, elle balance son sac dans l'entrée, jette ses chaussures sur le paillasson puis, elle court tout raconter à maman qui prépare le goûter dans la salle à manger. c'est pas contre Noa, c'est juste qu'elle pense bien faire. elle aime bien vanter les mérites de son grand frère. elle aime bien raconter à quel point il est fort et brave. ce n'est qu'une gamine qui désire attirer l'attention sur sa petite personne. mais pourtant, contre de la bouffe et plus particulièrement contre des pâtisseries, elle ne peut rien. la directrice a promis de tenir le secret si cela ne se reproduit plus et Alix et bien, comme d'habitude, on l'achète avec de la nourriture. le pire, c'est que ça marche encore aujourd'hui. son frère arrive encore et toujours à la faire taire en lui offrant des sucreries. comme quoi, on peut grandir tout en restant enfant et en jouissant des petites choses comme auparavant.

elle est pas bien Alix aujourd'hui. faut dire qu'il y a toujours des jours plus gris que les autres. cette après-midi, elle voit tout en noir. réfugiée dans sa chambre, elle a décidé qu'il n'était pas nécessaire de se lever. de toute façon, il pleut dehors. son coeur pleure aussi. du moins, il le ferait s'il en était capable. elle le sent se comprimer dans sa poitrine. c'est le stress, le mal-être, la déprime qui tentent de se faire une petite place, bien au chaud. toute personne sensée désirerait que cela s'arrête. Alix, elle aime ça. elle veut ressentir ces choses-là parce qu'elle sait qu'un jour, tout cela aura une fin. ce jour-là, il arrivera sans doute plus tôt que les autres. alors que les parents voient leurs enfants grandirent, se marier, parfois divorcer, avoir des enfants à leur tour... alors que les petites soeurs veillent sur leur grands-frères trop ridés, trop vieux pour s'occuper encore de leur personne... Alix, elle se dit qu'elle n'aura jamais cette chance. que tous ses proches vont la voir mourir à petit feu. qu'elle n'aura pas le temps d'avoir des enfants, qu'elle n'assistera jamais au mariage de son frère, qu'elle ne pourra se rendre sur la tombe de ses parents pour leur raconter sa misérable journée de boulot. c'est un mal pour un bien lui direz-vous. au moins elle, elle ne souffrira pas de voir quelqu'un partir. elle ne connaîtra pas toutes ces choses. pourtant, pour le moment, c'est encore trop frais pour qu'elle l'accepte. c'est trop nouveau pour qu'elle décide de se battre. elle jette l'éponge. elle attend son heure.

cette période sombre lui est rapidement passée. elle s'est remise à voir la vie en couleurs. elle a décidé de profiter du temps qu'il pouvait lui rester. elle s'est dit que si elle devait avoir un nouveau coeur alors, il arriverait. elle ne l'attend pas spécialement. elle se bat pour les gens qu'elle aime. elle leur fait plaisir un maximum. elle souhaite qu'ils se rappellent d'elle heureuse, joyeuse, souriante, pétillante, amusante et surtout positive. Alix, si elle le pouvait, d'un coup de baguette magique, elle ferait de ce monde un monde meilleur, des êtres heureux. elle désire le bonheur pour tous, même pour ces pires ennemis -bien qu'elle n'en ait pas tant que ça. elle est dévouée, corps et âme, à sa famille et à ses amis proches. mais pas que. il y a aussi le boulot. qu'est-ce qu'elle ne ferait pas pour ses clients, pour gagner un affaire. Alix, elle est mauvaise joueuse, elle n'aime pas perdre. elle donne toujours son maximum dans tout ce qu'elle entreprend. alors souvent, elle fait des heures supplémentaires. souvent, elle travaille le week-end et à la maison aussi. mais, c'est ce qu'elle aime. mon métier est une véritable vocation qui lui permet d'oublier ses propres ennuis. elle se concentre sur les autres, elle tente de se mettre à leur place et, elle les défend. elle les défend comme elle a toujours défendu les conneries de son frère lorsqu'elle fut en âge de comprendre le pourquoi du comment de ses actes. c'est ce qu'elle aime et c'est ce qu'elle ferait à longueur de journée si on lui demandait de choisir un activité quelconque parmi tant d'autres.

Alix, elle passe énormément de temps au boulot et lorsqu'elle ne travaille pas, elle est souvent avec sa famille ou encore ses amis. du coup, les relations amoureuses, c'est pas vraiment son truc. elle a eu des copains ici et là mais, jamais rien de bien sérieux. jamais au point de passer à l'acte. c'est dingue mais, c'est ce qu'il s'est passé. c'est ce qu'il s'est passé jusqu'à ce qu'elle tombe sur Carter dans un bar un beau soir. elle avait un peu trop bu et, sachant qu'elle ne tient vraiment pas l'alcool, elle a trouvé le courage d'aller lui parler. Carter, il a changé depuis l'école. Carter, c'est devenu un beau mec et ce soir-là, mademoiselle s'est sentie pousser des ailes. elle a tenté tant bien que mal de le draguer et ils ont fini par coucher ensemble. finalement, elle n'est pas si mauvaise que ça Alix. elle se débrouille plutôt bien pour une débutante. sauf que Carter, il est aussi parti au petit matin. il a pris ses jambes à son cou et il s'est tiré. ça n'a pas plus à Alix qui a décidé de le prendre pour cible. à ses heures perdues Alix, elle fait des recherches sur lui comme elle pourrait en faire sur ses clients. Alix, elle est un peu psychopathe sur les bords mais, c'est juste qu'elle s'est mise en tête qu'elle voulait Carter et pas un autre. c'est complètement dingue, insensé, irrationnel et pourtant, faut pas chercher à comprendre. c'est ainsi. c'est surement le destin. une prédiction. une autre connerie du genre.