We Fake a Perfect Life (jayden)

01. Vie qui se voulait toute tracée, bien rédigée. Le moule qui ne devait pas se casser, le patron bien dessiné. Dernier d’une lignée de cinq gosses au gène Y. Dernier aux allures de défaites, à ne pas suivre la logique des autres prodiges. Peut-être qu’il est l’erreur, Jayden. L’accident de parcours des parents. Pourtant aimants, pas exigeants. À ne pas suivre les idéaux du cadet. Né sur le tard, alors que les autres se scotchaient déjà sur les bancs d’école. Le gamin qui n’est pas comme les autres. Tornade qui ne reste pas en place. N’a pas envie de vivre de l’entreprise familiale comme ses frères. Mouton noir, qu’on pourrait croire. Alors que, non. Juste l’ADN qui lui fait défaut. Les opales parentales qui le voient grandir, s’épanouir et déjà savoir qu’il ne resterait pas. Que le fils, un jour, il partira. 02. Seize ans. Les années qui filent, défilent. Ne se sont pas trompés les parents. Baluchon accroché sur l’épaule, prêt à quitter le nid familial, l’excitation qui prend aux tripes. Qu’un demi regard vers l’arrière. Il quitte sans vraiment de peine. À ne pas savoir quand il reviendra dans la ville qui l’aura vu grandir. Sur un coup de tête, scolarité qu’il fout en l’air. N’était pas faite pour lui, cette vie. Convention de la société qu’il n’a pas réussi à assimiler. Il sort des codes, se fout des lois. Et il part. La peau déjà marquée par les mésaventures. Les souvenirs gravée dans la chair, les couleurs pour contraster avec son teint de lait. Tournant qu’il prend pour se perdre sur la carte. L’avenir qu’il garde brouillon, sans savoir. La destination inconnue. 03. Et il vivra comme ça pendant des années. Des cartes postales qu’il envoie à chaque ville où il pose pied. Chaque endroit qui devient son chez soi pour un temps. À toujours faire sa place comme s’il allait y reste, mais il n’y reste pas. Globe trotteur qui voit le monde, contemple les paysages. À se faire connaitre à chaque endroit. Pas un continent qu’il n’a pas visité. Aucune merveille qu’il n’a manqué. À ne vivre que de rien, seulement la tête qu’il emplie de souvenir. Nomade qui ne sait pas s’arrêter. 04. Et une fois, il s’arrête. Il se pose. Il prend racine dans une ville. Se perd dans la Big A américaine. Découvre ce qu’il lui manquait. Rencontre les bonnes personnes, parle aux bonnes gens. Apprend ce qu’est le parkour. Sport extrême qui l’habite, l’anime. Lui fait prendre vie. À ne plus savoir se déplacer normalement. Athlète se mouvant sur les mains, qui grimpe, saute, coure. À ne pas savoir s’arrêter. Adrénaline qui pulse et boue dans les veines. 05. Le choix qui n’est que le fruit du hasard. Qu’une fléchette sur le globe terrestre. Qu’un doigt mis, les yeux fermés, sur la carte. Ne reste pas en place, Jayden. Ne sait pas rester qu’à un seul endroit. Bouge, se déplace partout. Wellington qui n’est que la suite de multiples péripéties. Billet d’avion gagné par un pari. Et pourquoi pas, qu’il se dit. Il part sans regarder derrière. Le tour de la planète qu’il est en train de faire. Wellington qui est l’arrêt du moment. Pour un temps. Les mois qui filent, le un an qui pointe le nez. Date d’échéance qui n’est pas encore décidée. 06. Et ça fait un an qu’il est là. Qu’il s’y ancre les pieds. Petite annonce qu’il avait trouvé, à l’époque. Petite maison qui y accueil trop de gens. Colocation aux allures de communes. Bordel aux allures de famille. Nombreux qui y passent, qui y vivent et qui partent. En total contraste avec sa personne, l’asocial qui fait sa place parmi les gens. Le timide qui vit à plusieurs. Et les histoires, elle se forme dans cette colocation. Et les liens, ils se tissent pour ne jamais mourir. 07. Il court, il court encore. En retard, comme toujours. À se battre contre la montre. Montre qu’il le nargue. Pas de pourboire pour les livraisons en retard. Boulot trouvé par hasard. Le parkour qui en devient utile quand il doit parcourir la ville pour livrer un paquet. Et les paquets, aussi mystérieux que tout le reste. Il n’est que celui qui livre, celui qui porte le carton du point A au point B, mais il sait, il sait qu’ils sont louches, les paquets. Il sait qu’ils ne sont pas droits, ses patrons, mais jamais il ne pose de question. Fric sur lequel il ne crache pas. Les emmerdes dont il se tient loin. 08. Et le coeur, il ne frappe pas. N’existe pas. Dort peut-être sans savoir. Sous l’opium de son style de vie. Ne prend pas conscience de quand il s’anime. N’est pas un amoureux, Jayden. N’est qu’un amant éphémère. Quand des opales tentent de s’accrocher dans les siennes. Quand une belle cherche à l’apprivoiser. Il prend, sans s’attacher. Toujours en continuellement mouvement. Le rythme de vie qu’on ne peut pas suivre. Alors, il blesse parfois, Jayden, à contre coeur. Avoue qu’il a le coeur éteint, qui ne palpite pas pour un nom. Celui qui se tient loin dès grands remous, des grands bouleversements. Ne connait pas encore ce sentiment. Jusqu’à ce que ça lui tombe dessus. Symphonie qui lui restera dans le coeur, gravée sur la peau. 09. Il risque sa vie, parfois. Souvent. Toujours. À toujours en vouloir plus. Passion dévorante pour les limites dépassées. À ouvrir le parachute à la dernière seconde. À sauter plus loin que lui permettent ses jambes. Passion dévastatrice pour l’adrénaline consumée. Se shoot à l’extrême, au danger. Le gamin qui en devient inconscient, quand il joue. Il prend des risques, à se croire parfois invincible. Addict qui danse avec les flammes, s’effrite, jusqu’à ce qu’il crame. 010. Résumé : Il est né dans une petite ville d’Australie. :: Il est le cadet d’une famille de 5 enfants, garçons. Il n’a jamais été comme les autres, n’est jamais entré dans le moule, alors que tous ses frères ont repris l’entreprise familiale. :: Il avait une bonne relation avec sa famille, mais ce n’était pas assez pour le faire rester. :: À 16 ans, il a décidé de partir, faire ce qu’il avait envie. Il a quitté les cours et avec de l’argent amassé par un petit boulot, il a quitté l’Australie. :: Il a fait par la suite plusieurs pays, à faire de l’humanitaire ou à se trouver un boulot, découvrir d’autre culture. Il restait quelques mois et partait sur un coup de tête ailleurs. :: À chaque endroit qu’il a fait, il se faisait faire un tatouage nouveau, pour marquer le souvenir de l’endroit. :: C’est à New-York qu’il a rencontré un groupe de jeunes qui faisait du parkour, qu’il a appris à en faire et à faire plusieurs sports extrêmes, comme le parachute, ou du parachute urbain. Il vit de sensations fortes, c’est ce qui l’anime. Il en veut toujours plus et maintenant, il commence à jouer avec le danger, à dépasser certaines limites. :: Il est arrivé à Wellington il y a un an. Il est débarqué dans une colloque, dans une maison. :: Il a plusieurs cicatrices dû à tous les sports qu’il fait. De grandes comme des petits. Toujours des ecchymoses un peu partout. :: Il ne sait pas conduire, il se déplace principalement en vélo, à toute vitesse. Ou par parkour. :: Il dort peu, très peu même. :: Il est plutôt dans sa bulle, sans grand réseaux de potes, sauf la colocation qui est comme une famille. :: Il n’est jamais tombé amoureux. :: Wellington est l’endroit où il est resté le plus longtemps. Il sait qu’il partira un jour, comme à chaque fois, mais il ne sait pas quand. :: Il est hyper maladroit avec les autres, ou quand il doit agir « normalement ». :: …