( mr. brightside )

Flynn est la personnification même du je-m'en-foutisme. Il va et vient, au gré de ses envies. On le dit inconstant, impulsif. Lui, répond par un simple haussement d'épaules et un croquis de sourire. C'est qu'on ne vit qu'une seule fois, après tout. Ça, Flynn l'a appris très tôt, très vite. / Il a huit ans, lorsqu'on lui diagnostique une leucémie. Coup de massue, coup du destin. La maladie le ronge, s'installe en son sein et redessine entièrement sa vie. L'hôpital devient sa véritable maison, la chambre 412, son repère. Deux ans, que dura cette bataille, avant que Flynn ne triomphe de cette foutue leucémie, la tête haute. Aujourd'hui, il n'en garde presque aucune séquelles, à part ces souvenirs douloureux et les cendres du mariage parental qui s'est écroulé au fil de ces deux années. / Il a une soeur, plus âgée, nommée Ruby. Ou Maman bis. Elle l'a toujours chouchouté, dorloté, comme s'il avait été un de ses poupons. Aujourd'hui encore, Ruby veille sur son frère de cette manière – sort les griffes, dès que cela lui semble nécessaire. Puis une autre, plus jeune. Amalia. Une tornade, un mystère. Flynn a beau être proche d'elle, penser la connaître par coeur, la gosse ne cesse de le surprendre, de jour en jour. / Il n'a jamais aimé l'école. Les études supérieures, très peu pour lui. Mais Flynn a voulu rassurer sa mère, lui faire plaisir et a donc choisi de ne s'arrêter qu'une fois son diplôme de fin d'année en poche. À présent serveur, il se contente de ce genre de petits boulots. En attendant. Mais quoi, justement ? / Son rêve de gosse, c'est d'être musicien. Il chante, beaucoup. Touche à tous les instruments, même si la guitare reste son favori. Il a un groupe, aussi. Après Florence and The Machine, vient Lucy and The Cavemen. Des amis d'enfance, aux vies bien différentes, qui se retrouvent pourtant chaque weekend pour quelques concerts dans un même bar, leur repère depuis toujours. / Ce bar, c'est celui de Luke. Ou Tonton Luke, devrait-on dire. Ami des Jackson depuis toujours, Luke, c'est un peu un père par procuration pour Flynn. Il a toujours pu compter sur lui, le peut encore. / Flynn ne sait pas vraiment ce qu'il veut faire de sa vie – idéalement, percer dans l'industrie musicale mais il sait pertinemment que cela risque d'être difficile, si ce n'est impossible. Il ne vise pas une grande carrière. Une vie simple, un peu bohème, lui conviendrait parfaitement. / Il tombe amoureux comme les maladroits de leurs chaises – autrement dit, très, trop souvent. C'est un peu le Ted Mosby de ses amis, à croire que chaque petite-amie est la dernière, la femme de sa vie. Et puis, bien vite, il comprend que non, grossière erreur. À coup de coeurs brisés et départs loin d'être anticipés. Il est souvent celui qui est largué, Flynn. Ce n'est pas pour autant qu'il crache sur l'amour, loin de là. Il la sait quelque part, son âme-soeur. Il doit juste la trouver. / Il a un rire pour le moins singulier, passant d'une simple mélodie aux intonations grasses dignes d'un camionneur en moins d'une seconde. / Il a passé un an en Europe. Sur un coup de tête. Un sac-à-dos, un peu d'argent et sa meilleure amie, Lucy, pour sillonner les routes, courir après les trains. Il n'en garde que de bons souvenirs. / Il vit en colocation. Seule solution pour obtenir un toit décent, sans devoir ravaler sa fierté et retourner chez sa mère. / Flynn est serveur. Ou esclave des temps modernes. Éternellement désigné pour sortir les poubelles, rester tard le soir. Heureusement, il y a Jody. Qui se ressemble, s'assemble, qu'on dit. Ils en sont un peu la preuve, même si parfois, si ce n'est souvent, Flynn s'amuse à la faire tourner en bourrique. Juste parce que c'est drôle, voyons. / Il est loin d'être un as du rangement. L'état de sa chambre en est la preuve. / Born and raised à Wellington, il n'est pas prêt de quitter la ville. Il l'aime, ce coin de Nouvelle-Zélande, ne l'échangerait pour rien au monde. / Il a ce rituel. Tous les mardi et jeudi après-midi, direction l'hôpital. Non plus comme patient, mais visiteur. Il joue ses morceaux ou tout court, avec les enfants du service pédiatrique. Ces gosses dont il fit un jour partie. C'est terriblement important pour lui, de se rendre entre ses murs. Comme une revanche sur la vie. Mais aussi, il se doit, à son tour, d'apporter toute la force possible à ses petits héros du quotidien – de leur montrer que survivre, c'est possible. Il n'y a qu'à le voir lui.