don't wanna be your friend + jody

the heart is a lonely hunter with only one desire to find some lasting comfort in the arms of anothers fire. driven by a desperate hunger to the arms of a neon light, the heart is a lonely hunter when there's no sign of love in sight. ✻ Je le savais déjà. Toutes pareilles. Les fleurs du mal. Les épines tranchantes. Les femmes. Les démons. L’analogie n’existait presque plus. Mon regard glissait sur la vitre. Les lampadaires étouffaient les mouvements de la rue. Je me courbais vers la table, déchiffrant les lettres inscrites sur le menu. Mon souffle glissait lentement sur mon menton, effleurant les rebords des meubles et les contours de la pizzeria. Maintenant, je voulais m’en aller aussi. Sans manger. Sans retourner à l’appartement. Seulement partir loin de Jody. Elle ne comprenait pas. Je n’avais pas le coeur pour une nouvelle déception. J’esquissais un sourire incertain, l’expression paralysée par l’effroi qui se condensait dans ma poitrine. La douleur n’était pas réelle. Elle était pire que tout. Que ses mots. Que ses jeux. Je m’éloignais sur le banc, imposant la distance qu’elle réclamait dans un silence mitigé. Je ne voulais pas être cet amoureux face au déni. Je n’étais pas son Avery. Elle n’était pas Zoey. Je crispais la mâchoire en sortant mon briquet. La flamme oscillait entre mes doigts. Mais je n’avais pas de cigarettes à allumer. C’était mon âme qui se consumait dans ses promesses déchues. La serveuse déposa nos commandes. Je sortis mon portefeuille afin de payer la note. «Tu as raison. C’est logique de me demander de partir. Puis de réaliser que c’est fatiguant.» Sifflai-je avec lassitude. Je passais ma main sur ma barbe en ricanant. «Je viens de me souvenir que j’ai un moteur à réparer. Le client passe chercher sa bécane demain.» Je me levais en sursaut. Je ne la regardais plus. Je haussais les épaules, désolé de ne pas la raccompagner. Mais l’immeuble se trouvait de l’autre côté du carrefour. Elle avait le temps de manger et de se reposer. Je relevais les manches de ma veste. «C’est nul. Je crois pas qu’elle soit dans le déni. Elle se donne pas le temps de ressentir. Et toi non plus. Bonne nuit Jody. A demain.» J’effleurais son bras en m’avançant vers la sortie.