Partie anecdotes : (F A M I L Y P O R T R A I T) ○ Issu de la minorité musulmane originaire d’Albanie, Jetmir est pour son plus grand malheur né au pire moment qui soit dans la région des Balkans : la Guerre de Bosnie.
○ Son père, un célèbre joueur de hockey kosovar évoluant au poste de gardien de but, a choisi de rester au pays et de reléguer sa carrière internationale au second plan suite à l'abandon de domicilie de sa femme, au cas où celle-ci viendrait à réapparaître dans leur vie.
○ D'origines serbes, et atteintes de troubles mentaux n'ayant jamais été dépistés et correctement traités (probablement une Schizophrénie Paranoïde), sa mère se prétendait être une descendante de la Princesse Zorka de Karađorđević : la fille du dernier Roi de Serbie Pierre II.
○ Comme susdit plus haut, Madame Kryeziu a abandonné mari et progéniture quelques semaines après avoir enfanté de son fils. Son accouchement s'est avéré être un facteur de stress, prompt à l’éruption - aussi violente qu'inattendue - d'un épisode schizophrénique sur fond paranoïde. Pourtant, tout allait on ne peut mieux au sein du foyer. Après maints séjours en hôpital psychiatrique, ponctués de traitements archaïques laissant grandement à désirer sur le plan déontologique, les notables de Podujevo s'étaient même surpris à reprendre espoir. La prodigieuse embellie de l'état de la matriochka, permit en effet d'ôter les parenthèses accolées aux rêves de grande famille. Un doux songe qui vint hélas se fracasser à la cauchemardesque réalité. Malgré une enquête ouverte pour
disparition inquiétante, ainsi que des milliers d'avis de recherche émis au quatre coins du pays et des Etats limitrophes, personne ne vit ni ne trouva trace de l’errante âme tourmentée. Jusqu'au jour marquant le premier anniversaire de celui par qui le malheur arriva. Ce 9 Décembre de l'année de 1993 : la dépouille de l'égarée fut repêchée dans les eaux glacées du fleuve Lam, et trusta lugubrement la rubrique
« faits divers » des médias nationaux de l’époque. Cruelle et cynique ironie du destin.
○ Devenu veuf, le patriarche a profité de son statut de joueur phare et convoité, pour signer un contrat de deux ans avec les Zürcher Schlittschuh Club Lions de Zurich. Un échappatoire sportif lui ayant permis de fuir avec ses enfants, la barbarie des conflits entre serbes et bosniens, ainsi que les atrocités de la guerre civile. Son contrat arrivé à expiration à l'aube de l'année 1996, et n'ayant pu faire l'objet d'une prolongation de la part du club, le chef de famille n'eut d'autre choix que de quitter la paisible quiétude suisse pour s'en retourner avec les siens la boule au ventre, sur ce champs de ruines les ayant jadis vu naître et grandir. Les hostilités s'étant, en majeure partie, éteintes avec la signature de l'armistice le 14 Décembre 1995. Comme quoi le destin peut aussi faire preuve de largesses quand il y est disposé. Il donne et il reprend. Encore et encore.
○ Deuxième et avant dernier enfant de la fratrie Kryeziu, le "
petit d’homme" naquit cinq ans après sa grande sœur
Afërdita. Tour à tour sœur, mère, "
n'amoureuse", meilleure amie, confidente ; elle reste à ce jour - et restera certainement à jamais - la femme de sa vie. Brillante avocate diplômée de la prestigieuse université d'Auckland et habilitée à pratiquer le droit dans quatre pays différents - dont la Nouvelle-Zélande - elle est spécialisée dans le Droit d'Auteur et de la Propriété Littéraire et Artistique. Défendant bec et ongles les intérêts de son petit frère, il n'est pas rare non plus qu'elle lui donne quelques combines pas très catholiques afin de contourner la loi, tout en restant dans la légalité, et de tirer profit d'une situation à son avantage.
○ Lorsqu'il avait quatre ans, son père s'est remarié avec une femme originaire de Pristina et issue d'une classe sociale bien inférieure à la leur. Jamais il ne l'a considéré comme un membre de la famille. Odieux et irrespectueux à son encontre, il a toujours bafoué son autorité. Il honnit et déteste de toutes les fibres de son être cette marâtre, qui ne sera jamais l’égal de sa mère, bien qu'il ne l’ait jamais connu. De cette union en seconde noce naquit un garçon :
Sinan. Un demi-frère avec qui il ne s'est jamais montré tendre. Toute sa vie durant, Jetmir n'a en effet fait que le rudoyer, le molester et lui faire payer ses frustrations. Notamment celle de ne pas être malade comme lui.
(D I S T U R B E D) ○ A la différence de sa sœur qui n'a pas été diagnostiquée comme étant porteuse de la maladie, Jetmir est né schizophrène. Comble de malchance, il est allergique à la
Rispéridone et à la plupart de ses dérivés.
○ Sa vie a été émaillée d’innombrables séjours en hôpital psychiatrique. Face à l’intolérance de son organisme aux traitements connus, approuvés par la sphère médicale et en vigueur, les psychiatres impuissants pour soigner ses maux, n’ont guère d’autre choix que de le sangler à un lit et le sédater. Le laissant ainsi gésir des jours sur une alèse complètement hébété, hagard et catatonique. Dans l’expectative d’une rémission, qui se fait chaque fois toujours un peu plus désirer. Sous la pression et les revendications de ses proches, il a également pris part en traînant des pieds à une ribambelle d’essais cliniques sur des traitements expérimentaux, dotés d’une composition moléculaire inédite qu’il serait à même de supporter. Des participations qui se sont hélas avérées jusqu’à aujourd’hui vaines, et qui ne lui ont strictement rien apporté en dehors d’un maelström d’effets secondaires indésirables. Notamment une sérieuse insuffisance rénale, qui nécessita une mise sous dialyse.
○ Une seule substance parvient un tant soit peu à bâillonner "
les voix", et le calmer lors de ses crises psychotiques : l’Ether diéthylique. Aussi surprenant cela puisse-t-il paraître et n'en déplaise aux grands pontes de la médecine. Les internements à répétitions et la vie de cobaye ambulant n’ayant de cesse de le répugner, il s'est petit à petit adonné à l'automédication. Faisant fi de la posologie édictée par les praticiens, le fieffé hâbleur multiplia les inhalations de cet anesthésique d’antan qui s’écussonna en un tournemain à son quotidien. Aujourd’hui, et à en juger par les violents symptômes de manque qui le torturent à chaque fois qu’il n’a pas sa dose, il est clairement dépendant et accro.
○ Partisan de l’esprit sain dans un corps sain et extrêmement soucieux de son image, le sémillant bibliophile pratique de nombreuses heures hebdomadaires de sport et musculation. Tout ses efforts lui ont permis de se sculpter une musculature puissante de bel éphèbe. Une plastique de rêve faisant la nique à celle des statues helléniques en marbre blanc.
○ Bien conscient que la pratique sportive seule ne suffit pas, il s’astreint à un régime alimentaire drastique et draconien. Pas de graisse, de sucre, de sel, de lait d’origines animales, de gluten, de viande rouge. Il va même jusqu’à peser au gramme près ses portions. Une véritable obsession, relevant incontestablement du trouble du comportement alimentaire, et faisant écho à une période encore moins reluisante de sa vie.
○ A l'adolescence, et sous l’oppressante incitation de ce qu'il baptisa à cette époque "
son conseil", Jetmir a sauté à pieds joints dans les abîmes de l'anorexie et de la boulimie. Convaincu que la pureté et l'esthétique d'un corps décharné, qu'"
il" n'avait de cesse de lui vanter et rebattre les oreilles, était le
nec plus ultra à atteindre. C'est sa sœur qui a repéré les premiers signes de son anormal et inquiétant amaigrissement. Dès lors, elle l'a serré près et a tout mis en œuvre pour qu'il renoue avec un régime alimentaire normal (Augmentation de ses séances de psychothérapie, prise de contact et suivi avec une nutritionniste … .). Dans le plus grand secret et sans en toucher mot à leur père qui n'aurait pas compris. A son sens, son frère est atteint d'une maladie du même acabit que l'alcoolisme. Elle conçoit qu'il peut acquérir un comportement alimentaire sain, mais elle sait également qu'il ne peut pas guérir et que le moindre choc émotionnel peut être un facteur de rechute. Exactement comme pour un alcoolique. Bien que son
Jety "
aille mieux" et soit aujourd'hui orthorexique, elle ne manque jamais une occasion de lui demander s'il mange bien à sa faim. Ni de faire l'autopsie de son frigo et ses placards, lorsqu'elle lui rend visite à l'improviste. Un sujet très sensible et délicat qui leur coûte quelques anicroches de temps à autres.
(B E I N G S O M E O N E)○ L'auteur japonais Haruki Murakami lui a donné le goût pour la littérature. Il est également admiratif de l’œuvre d'écrivains tel que John Dos Passos, Keigo Higashino, Camila Läckberg et Umberto Eco.
○ Qu'advient-il quand les parois poreuses de la frontière séparant le génie de la folie s'effritent, et que ces deux entités se retrouvent livrées à un explosive cohabitation ? Polymathe et enfant précoce, son QI se situe dans la stratosphère. Ou bien au-dessus de la moyenne tout du moins. Conscient de son haut Quotient Intellectuel, il a parfois tendance a se montrer hautain et condescendant avec ses semblables.
○ Touche à tout et modèle de polyvalence, il a sauté deux classes et a mené de front un Master en Edition et un second en Bibliothéconomie. Il s'est ensuite également spécialisé dans la restauration de livres anciens. Sa thèse portait sur l'essor et les perspectives d'évolution de l'Edition Numérique dans les pays en voie de développement.
○ Véritable bourreau de travail, il ne passe que très peu de temps chez lui. Pourtant, son coquet appartement en plein cœur de Wellington Harbor, est loin de manquer de charme ou de confort
(G U I L T Y P L E A S U R E)○ Pour décompresser lorsqu'il est chez lui, il adore écouter ses musiques préférées. Le tout en chantant - atrocement faux - à tue-tête et dansant en boxer dans tout l'appartement. Multipliant les sauts de cabri sur le lit en jouant de l'air-guitar. Beuglant dans une brosse à cheveux faisant office de micro. Lunettes de soleil sur le nez et grisant sentiment de se prendre pour une rockstar.
○ Depuis l'âge de douze ans, il est lépidoptériste. Traduction : il collectionne des papillons épinglés sur un tableau de liège et mis sous verre en vitrine. En grandissant, Jetmir a également développé un goût étrange - pour ne pas dire flippant - pour les animaux naturalisés et les têtes réduites. Une pièce de son appartement leur y est d'ailleurs tout spécialement dédiée et consacrée. Cabinet de curiosité pour certains ; petit musée des horreurs pour d'autres : tout est une question d'opinion et de point de vue. Une passion saugrenue à laquelle "
il" est parvenu, à force de matraquage, à le rallier.
○ Contrairement à beaucoup de personnes, il adore la pluie. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’il reste sous une averse, la tête levée vers le ciel et les yeux clos. L’eau ruisselant sur son visage et son corps l’apaise et lui permet de faire le vide. Qu’importe s’il prend froid ou s’enrhume. Il a besoin de cela pour se sentir vivant.
(B L O O D Y M E S S) ○ Il est ambidextre. A ce titre, il peut donc écrire et faire toutes les actions du quotidien des deux mains. Très pratique. Notamment lorsqu’il est en retard le matin. Brushing de la main gauche, et dans le même temps rasage de la main droite.
○ Bien qu’il sache pertinemment que c’est ridicule, le piquant joyau de Podujevo possède quelques tocs pour le moins … étranges. Par exemple, il est incapable de marcher sur des lignes. Idem lorsqu’il traverse un passage piéton : il ne foule que sur les bandes blanches. Qui plus est, il ne connaît que trop bien "
son" abomination pour le piétinement des courbes et des tracés.
○ "
Il" a une profonde aversion pour les chiens. Ces derniers le lui rendent bien, d'ailleurs. A chaque fois qu'un canidé le voit, vous pouvez être certain qu'il grognera et aboiera. Pourtant, le lecteur compulsif a beaucoup de sympathie pour ces quadrupèdes et ne serait pas réticent à l’idée d’en adopter un. Nonobstant, il préfère s'abstenir afin de ne pas avoir à souffrir de "
son" courroux.
○ A côté de cela, c'est "
l'ami" de chats. Ces petits félins adorent se blottir contre ses jambes, ou se lover au creux de son giron. Allez savoir pourquoi ... . Dommage que leur pelage l'indispose d'un point de vue respiratoire. Détail dont "
le squatteur" semble n'en avoir cure.
○ Il est extrêmement superstitieux, et ne supporte pas que l’on appelle toutes ses petites manies des «
histoires de bonnes femmes ». Jamais, ô grand jamais il ne passera sous une échelle. Il reste calfeutré chez lui les Vendredis 13. La vue d’un chapeau sur un lit l’indispose. Il jette une poignée de sel par dessus son épaule, lorsque la salière tombe. Et lorsqu’il croise un chat noir, il conjure le mauvais sort en se touchant successivement les yeux, les oreilles et la bouche. Oui, il est très marabouté. "
Lui" aussi d'ailleurs.