Sawyer - What we think, we become.

Partie anecdotes : 1. Je suis née à Salt Lake City dans l'état de l'Utah au beau milieu de l'été. Il faisait très chaud, mais pas encore la canicule, ce qui fit plaisir à ma mère selon ses dires car elle n'appréciait pas spécialement être enceinte. C'est possiblement pour ça que je suis enfant unique. 2. C'est à l'âge de 2 ans que j'ai enfilé mes premiers skis et dévalé les pentes dans les montagnes bordant la ville. Mes parents étaient adeptes de sport d'hiver, mais tout le monde l'était dans la ville, température oblige. C'est d'ailleurs en 2002, à l'aube de mes 6 ans, que ma ville natale a accueilli les jeux olympiques. J'étais folle de joie et mes parents m'avaient accompagné à une compétition de ski acrobatique. C'est à ce moment que j'ai décidé que j'allais devenir une athlète professionnelle. 3. J'ai alors commencé à m'entrainer comme une dingue, à passer mes journées au centre de sport ou au centre de ski. Mes parents n'avaient pas beaucoup d'argent alors ils avaient emprunté à la banque pour payer mes frais de compétition et mon équipement, jusqu'à ce que j'aille la chance d'avoir des commanditaires à l'âge de 12 ans. 4.C'est aussi à 12 ans que j'ai commencé à voyager pour faire mon sport, je faisais les compétitions juniors partout dans le monde et je gagnais des médailles. Je n'étais pas la meilleure, j'étais rarement sur le podium, mais j'étais toujours dans le top 5. Je poursuivais mon rêve d'atteindre les olympiques. 5. Dû à mon sport, la plupart de mes amitiés étaient concentrées autour de mes collègues skieurs, ma vie d'adolescente n'était pas vraiment épanouie comme celle des autres, sauf que je n'y pensais pas vraiment. 6. J'avais un petit ami, Ian, qui skiait avec moi. Nous nous étions rencontrés lors d'une compétition aux États-Unis et nous avions la chance de parcourir le monde ensemble mais nous pouvions rarement être juste tout les deux puisque nos coach préféraient qu'on se concentre sur notre sport. 7. Je savais que ma carrière de ski n'était pas éternelle et qu'un jour j'allais devoir prendre ma retraite et trouver une autre carrière, mais j'avais prévu naviguer dans le même monde toute ma vie. De ce fait, je me suis à peine concentré sur mes études au lycée, que je faisais à distance évidemment. J'avais des notes normales, chaque athlète se devait d'être bien éduquer pour garder ses privilèges. 8. Mes parents sont devenus complètement obsédés par ma carrière sportive. Ma mère a quitté son emploi pour être ma gérante et mon père prenait son rôle très à coeur, il ne manquait pas une occasion de donner son avis au coach. J'ai rapidement perdu mes parents, ils étaient devenus des «manager» 9. Comme je n'avais pas réussi les qualifications pour Sotchi en 2014, j'y avais mis tout mon coeur pour Pyeongchang en 2018. Je savais que la début vingtaine était le meilleur moment pour un athlète de haut niveau. J'avais gagné plusieurs compétitions entre les deux jeux et j'étais un espoir pour mon pays. C'est alors que l'impossible arriva. En décembre 2016, lors d'un de mes sauts durant un entrainement, un énorme coup de vent me destabilisa et je fis une très mauvaise chute. J'ai ouvert les yeux trois jours plus tard avec mes parents en pleurs à mon chevet de mon lit d'hôpital. On m'a annoncé que je ne marcherai plus, j'avais une fracture aux cervicales et un grave traumatisme crânien. Ma carrière était finie, ma vie aussi. 10. Après plusieurs semaines de déprime, j'avais en tête l'idée d'un jour réussir à déposer mes pieds par terre et avancer de nouveau. J'ai alors enclanché un long processus de réadaptation incluant la physiothérapie, l'ergothérapie, et toutes les autres thérapies possibles. C'est après toute cette souffrance qu'en 2017, après un an d'effort, j'ai recouvré l'usage de mes jambes. J'avais encore de graves séquelles mais celles-ci étaient surtout mentales, j'avais frôlé la mort et je voulais changer ma vie. 11. Avec un léger au revoir à mes parents et Ian qui m'avait suivi tout ce temps, je quittai Salt Lake City et toute la froideur de l'hiver pour m'installer à Wellington en Nouvelle-Zélande, une ville et un pays qui ne représentait rien de ma vie à part un changement complet, un renouveau. Je garde certaines douleurs de mon accident, mais je réussis à travailler debout dans un petit café. 12. Je n'ai rien connu d'autre que le ski, j'ai à peine contact avec mon ancienne vie, mais c'était la seule façon que j'avais trouvé pour ne pas sombrer dans une profonde dépression