Keep Calm and be Happy

Partie histoire : 29 février 1988 à Wellington. Un soir comme tous les soirs dans le domaine familial, même si c’est une date qui n’arrive que tous les quatre ans. Et c’est cette date que j’ai choisi pour pointer le bout de mon nez à la tristesse de mes parents. Ils ne pourront véritablement fêter mon anniversaire que tous les quatre ans. Mon père est l’héritier d’une entreprise viticole florissante à l'extérieur de la ville et ma mère quant à elle est une ancienne gymnaste russe. Son corps, ma mère ne supporte pas qu’il soit déformé par quoi que ce soit, c’est pourquoi elle n’accepta d’avoir qu’un seul enfant, moi. Et comme l’argent coule à flot, comment ne pas gâter leur petite fille chérie. J’étais une petite fille sage, même si comme tous les enfants je reste très capricieuse. En même temps, dès que je voulais quelque chose, je claquais des doigts et je l’obtenais comme par magie.

Les premières années de ma vie ne sont pas les plus attrayantes, elles sont comme celles de tout enfant. On pleure, on dort, on marche, on joue puis vint le jour où il faut faire son entrée à l’école. Je n’ai jamais été une fan de l’école, même si je suis dotée d’une intelligence qui me permet de réussir assez facilement, tout en travaillant un minimum, les autres élèves ne sont pas vraiment mes meilleurs amis. Ma timidité et ma réserve doivent en être la cause. Elevée au sein du domaine familial, avant mon entrée scolaire, je n’ai jamais vraiment eu de vie sociale. En plus, au moment de la récréation, au lieu de jouer aux poupées avec les autres filles, je passais mon temps avec les garçons à jouer au ballon. Me lever tous les matins pour me rendre à l’école était un vrai calvaire.

C’est pourquoi, quand j’eus atteint l’âge de huit ans et voyant que je faisais des crises encore tous les matins, mes parents décidèrent de m’envoyer dans une école privé. Ils pensaient que d’être dans une école avec tous des gosses de riche, j’apprécierais peut-être mieux d’y être. L’école étant un peu loin, je dus vivre en internat. Au début, je me sentais mieux. Surtout que grâce à mes parents, j’ai eu l’occasion d’avoir une belle culture artistique. Après avoir assisté à un concert de musique classique, j’ai commencé à prendre des cours de violon. Dans mon école j’ai la possibilité de suivre des cours particuliers, ce qui me fait me sentir mieux dans ma peau.

Mais le bonheur fut de courte durée. J’étais sociable mais pas trop, souvent effacée et à travailler pour être la meilleure et il faut croire que ça ne plait pas à tout le monde les filles coincées et parfaites. C’est là que commença le harcèlement scolaire dont je fus victime. D’abord ça commença par des insultes « gentilles » quand je passais près des élèves plus vieux. Ensuite le racket, les messages anonymes par mots laissés sur les bureaux, par mail. Je passe les détails. Je ne savais pas quoi faire et plus le temps passait et plus j’avais l’impression que jamais je n’arriverais à faire changer les choses. Ensuite on me fit faire du chantage pour me forcer à faire les travaux des autres et leur récolter de meilleures notes. Beaucoup savaient mais personne ne m’aidait. Depuis ce jour je ne fais plus confiance à personne. Quand je rentrais à maison familiale, mes parents me trouvèrent bien différente, beaucoup plus renfermée et ayant moins de joie de vivre. Tout ça dura jusqu’à mes quinze ans où je n’osais rien dire à personne. Seul le violon était mon échappatoire dans cette vie difficile. Cet été-là, quand j’avais quinze ans, je reçu le mail de trop. Habituellement dès que je quittais l’école, je n’avais plus de nouvelles de personnes mais là durant tout le mois de juillet, les messages d’insultes n’arrêtaient pas et je n’arrivais plus à avoir confiance en moi. Un jour, assise dans ma salle de bain, je commençai à m’ouvrir les veines. Seulement ayant la phobie du sang, je perdis rapidement connaissance, ce qui me sauva en quelques sortes, ne pouvant achever mon geste. Mon père me trouva rapidement et pu aller les secours et me sauver la vie.

Suite à cela, mes parents comprirent que j’étais loin d’être aussi heureuse et décidèrent de me faire les cours à domicile. Après tout, j’étais bonne élève et ma mère, mère au foyer, pouvait m’aider. Elle parlait couramment différentes langues et m’apprit le français. C’était agréable de passer un peu plus de temps avec mes parents. Je réussis à obtenir mon diplôme, l’équivalent du bac français. Cependant, ma personnalité changea totalement. Passant moins de temps avec d’autres adolescents de mon âge, je n’étais plus du tout sociable. Je n’arrive plus à faire confiance aux gens, tellement ils me font peur. La plupart du temps quand je suis en contact avec autrui, je suis agressive et pas du tout compréhensive.

Mais dans la vie, il faut travailler et pour cela il faut un diplôme. Pour ce faire, je dus retourner en cours et aller à la fac. Elève studieuse, je n’eus aucun mal à intégrer une université. J'avais choisi comme option: la communication. C'était une façon de reprendre le pouvoir sur ma vie, d'aller de l'avant et reprendre contact avec la vie extérieur. Cependant une fois mes études terminées, je n'avais pas envie d'exercer mon métier comme lors de mes stages. J'avais envie d'un nouvel objectif et je décidai d'entrer à l'armée. Je ne voulais pas être la simple civile que tous les hommes regardent de haut. C'est pourquoi je passai la formation de base pour montrer que je n'étais pas là pour faire figuration. Mes études m'aidèrent beaucoup et à la fin j’obtins un post plus spécifique ou je suis comme un agent de liaison. A la base je rêvais d'intégrer l'armée de l'air. Mais des propos diffamatoires à mon égard m'ont forcé à changé de direction. Les regards devenaient insupportables que je finis par changer vers l'armée de terre. Je pars encore de temps en temps sur le terrain, en mission mais beaucoup moins. Cela me permet d'avoir une vie normale de temps en temps, comme les filles de mon âge qui aspire à avoir une vie de famille.