Mon enfance a été bercé par pas mal de pays, d'abord Djibouti ou j'ai passé mes 7 premières années. Puis en Espagne à Rota j'y suis resté jusqu'à mes 10 ans. Ce fut ensuite l'Italie à Pise jusqu'à mes 16 ans.
Je connais l’Écosse mon père est né à Glasgow. Et les États Unis, le Texas plus particulièrement, grâce aux vacances que j'y passais. Je pouvais voir ma famille, et profiter de mes parents loin des habitudes militaires.
J'ai toujours été passionné par le ciel, savoir ce qu'il y avait au dessus des nuages était comme une priorité pour moi. Et cette sensation de liberté que l'on éprouve une fois en l'air est magique.
Mon père et ma mère étaient dans l'armée de terre, ils auraient aimé que je suive leurs traces. Mais j'ai choisi l'aviation, par passion à la base et puis pour échapper à mon père.
J'ai toujours aimé dérober des petites choses, seule entorse à mon éducation stricte. Mes parents m'ont fait soigner, j'ai appris à me contrôler. Mais je pique toujours des trucs, des briquets, des cendriers, des bonbons, des tasses ou des verres dans les bars. Des trucs débiles mais je ne peux m'en empêcher. Cela me permet aussi de garder des souvenirs. J'ai gardé le pull préféré de Rowen, je suis sur qu'il ne sait pas que c'est moi qui l'ai.
J'ai toujours eu des soucis avec les filles, ma timidité surement. Pourtant je n'en éprouvais pas avec les garçons. Mon père me poussait à aller vers les demoiselles, alors j'ai fais semblant de les apprécier. Finissant toujours dans les bras des hommes. Et cela n'a pas changé.
Je suis rentré à l'école militaire à 16 ans, une façon de fuir mon père et les propos qu'il tenait contre les homosexuels. J'ai vite compris que mon choix sexuel devrait rester à ses yeux un secret. Ma mère a accepté. Mais la relation reste compliqué. Sujet à éviter surtout lors des repas de famille, mais ils deviennent rares.
Mon métier a fait qu'il n'a pas été facile d'avoir une vraie vie de famille. C'est ce que j'ai dis à mon père pour qu'il ne me pose plus de question. Pas marié. Pas d'enfant à 40 ans. Cela le perturbait. La seule personne avec qui je pourrais faire ma vie est un homme. Un jeune homme. Mais lui préfère voguer loin de moi.
Je sais me contenter de peu. Du moment que je peux toujours voler. D'ailleurs je me suis acheté un Ecoflyer pour pouvoir être un oiseau quand l'envie me prend. Dans le ciel on oublie les tourments de la terre.
Je n'ai pas spécialement eu beaucoup d'amant. Souvent que des hommes de passage. Pratique de venir pour des permissions et puis de repartir en mission. Cela évite de s'attacher. Le seul qui est resté, c'est incrusté avant de disparaitre c'est Rowen. Mais avec lui rien n'a été pareil. Ce gamin a su mettre le feu au poudre. Et il est loin d'être éteint. Il est entré dans ma vie comme une bombe et les dégâts que son explosion a fait sont loin d'être terminés. Et non je ne suis pas un pédophile, ni un allumé du ciboulot. Son âge n'était pas tatoué sur son front quand il m'a fait du rentre dedans dans ce foutu bar. Ni même quand on a échangé notre 1er baiser avant de se laisser couler.
J'ai hésité avant de dire oui à ce poste d'instructeur ici. Mais la présence de Rowen a fait pencher la balance. Même si je ne lui ai toujours pas fait savoir que j'étais ici. 7 ans de partage même s'il passait aux yeux des gens pour mon cousin. Il n'y a pas eu de fidélité, de promesse. Je sais que Rowen profitait bien de son côté, je ne suis pas con. Mais cette vie me plaisait et j'ai du mal à oublier. Même si 3 ans de séparation se sont glissés entre nous par sa seule volonté.
J'aime me retrouver seul quand je rentre de mission. Les bruits me gênent. Les gens me fatiguent. J'ai juste envie de dormir et d'oublier. De m'apaiser de ce brouhaha infernal et troublant. De retrouver une certaine paix. Un vide bienfaisant.
J'aime le cinéma, les livres, Picasso, Victor Hugo, le silence des églises, le gout des poires, la chimie, Hannibal Lecter, Shakerpeare, les roses rouges, les couchers de soleil, les pâtes à la bolognaise, la mer, la neige, la tarte aux citrons, les gros chiens, l'ambiance des bars, le whisky écossais, les légendes indiennes, le gout de ses lèvres, la profondeur de son regard, le ciel étoilé, dormir nu, boire une bière avec des amis, les cigares, le café fort, le chocolat noir.
Je déteste avoir tort, la pluie, les cd et dvd, la monotonie, avoir froid, la salade verte, le klaxon des voitures, les serpents, les hortensias, Rimbaud, Céline Dion, les dessins animés, les chansons et les films qui nous font voir la vie en rose, les oranges mais je bois du jus d'orange, faire la cuisine, mal dormir, bouffer trop sucré, le coca, l'idée de la mort, le vide, son absence, les gels douche à la vanille, le silence, les cons et les gros cons, les bornés, les mal lunés, les homophobes.