It's like Chris Pratt but hm.. an english one. And sexier one.

Essuyant frénétiquement ses mains sur son jean déjà noirci au niveau des cuisses, il ne voit pas arriver derrière lui sa version avec vingt-sept ans de plus - comme il aime l'appeler face aux autres, jouant encore plus que son père sur leur ressemblance frappante. 
« Encore sur cette vieillerie ? »
Sans prendre la peine de lever les yeux, il réponds à son père les bras dans le capot de la vieille Porsche - pour autant qu'on arrive à la reconnaître sous son déguisement rouillé.
« Tu m'obliges à le dire, mais y'a qu'une seule vieillerie dans ce garage. Et si tu veux mon avis, y'a pas grand chose à faire... »
Le père McCallen se contente d'une claque amicale sur l'épaule, que son ainé fait mine de recevoir avec douleur. Il le regarde un instant travailler en souriant, avant de rire doucement et de faire demi-tour, lâchant l'objet de sa visite alors qu'il s'apprête à refermer la porte derrière lui.
« Y'a du courrier pour toi. J'ai cru voir que ça venait de la police nationale, quelque chose comme ça... »


« Putain de merde... »
Ses doigts effleurent la peinture noire mat, une expression exagérée d'admiration sur le visage. Lui reviennent en tête les après-midis de son adolescence passés les mains dans le cambouis, à essayer de faire fonctionner la carcasse qui pourrissait dans le fond du jardin, et ses nombreuses années à aller au poste à vélo.
« Ravis de voir qu'elle vous plaît. En plus d'être un modèle exceptionnel, je n'en ai jamais croisée encore avec une telle carrosserie ! »
Le vendeur continue ses explications, mais le barbu en jogging qui tourne autour de la Porsche 356 ne l'écoute pas vraiment. Il vante les talents en peinture de son beau-frère ou quelque chose sur le même ton, essayant de survendre le bijou garé entre les deux hommes - mais elle est déjà vendue depuis le moment où la photo est tombée sous les yeux de Samuel, désormais planté là les mains sur les hanches.
« Avec une telle merveille, je peux vous dire que je ne rechignerai plus jamais d'aller au bureau. »


« Et bah t'en fais une tête ? Qu'est ce qu'il t'arrive ? »
La machine à café vrombit alors que le policier n'a même pas encore ôté son bonnet, fraichement arrivé - les clefs encore en main.
« Quelle tête ?
- Je sais pas, t'as juste pas l'air des plus heureux.
- Je vois pas pourquoi je serai heureux, là, maintenant. C'est pas encore les vacances, à ce que je sache. »
Une tête passe par la porte entrouverte, alors que son collègue s'amuse de sa moue boudeuse - et que Samuel le regarde hébété, cherchant à comprendre comment il peut-être si enjoué à l'idée de venir ici tout les matins.
« Vous me voyez désolée d'écourter la récré, mais McCallen, je dois vous voir. Dans mon bureau, maintenant. »
Il aurait sûrement lâché une remarque salace à l'habitude, et son interlocuteur semble même surpris de le voir si peu joueur face à l'invitation de sa supérieure, mais son humeur de base et cette façon que la commissaire a parfois de l'appeler par son nom de famille lui ôte tout humour. Il réfléchit un instant, le nez retroussé - puis s'engouffre dans le bureau du dragon, jetant un dernier regard derrière lui comme s'il était déjà mort.


« Ça peut plus durer. Je prends trop de risque, l'autre cinglée m'a encore convoqué avant-hier, j'ai cru que j'allais y passer. »
La gamine rit, laissant échapper un coup d'épaule entre deux bouffées de fumée.
« Tu t'es fait pincer ?
Pincer ? Moi ? Que dalle ! C'est elle qui en pince pour moi et qui ne veut pas se l'avouer ouais. »
Il regarde la jeune fille un instant, qui ne peut s'empêcher de pouffer. Il secoue la tête, résigné.
« Elle est persuadée qu'il y a des fuites au poste, elle a convoqué tout les flics un par un donc je pense pas qu'elle me vise spécialement. Elle me sous-estime un peu pour être honnête et ne s'imaginerait pas que... »
Il gesticule, faisant tournoyer ses mains autour de sa tête, semblant envoyer derrière lui quelques paroles qu'il ne peut pas prononcer - pas même sur ce vieux banc de Cable Street où personne n'est passé depuis leur arrivée.
« Enfin bref. Elle n'a aucun soupçon mais je pense que c'est justement le bon moment pour arrêter. Si elle a ne serait-ce que le moindre doute, qu'elle fouille dans mes messages... Enfin, si elle tombe sur les messages que tu m'envoyais quand tu pensais encore que j'étais une fille facile, elle nous reliera directement. »
Ça amuse un instant la petite brune emmitouflée dans une grosse écharpe - mais il ne fait que l'amuser, et c'est bien là que se trouve une partie du problème. Elle finit par perdre son sourire et soupire, créant de nouveau une longue traînée blanche devant son souffle.
« Notre petit arrangement s'arrête maintenant alors ? Tu sais que ça va me couter de couvrir ton retour à la vie de flic rangé, et que c'est pas parce que tu as besoin de thunes dans deux mois qu'on recrée un contrat. »
Il hausse les épaules. Elle a essayé subtilement de le convaincre de rester à sa disposition pendant une bonne heure maintenant, mais même ses menaces ne mèneront à rien. De toute manière en position de faiblesse, elle s'avoue silencieusement vaincue - et se félicite peut-être un peu d'avoir assez joué de son charme et de ses mots pour que leur collaboration se finisse ainsi plutôt qu'en bête dénonciation. Lui ne l'aurait pas fait de toute manière, mais au fin fond de lui se vexe un peu que de n'avoir rien tenté avec la jeune femme. Elle semblait pourtant intéressée, avec ses conversations polie alors que leur relation ne se basait que sur l'échange de bons procédés.
« Je sais, mais je ne demanderai pas un autre contrat. Je sais que je vais te manquer, mais arrête, ne rends pas les adieux plus difficiles qu'ils ne sont. »
Mimant d'être triste, il décroche un dernier sourire de celle qu'il était censé arrêter depuis longtemps.


en bref Samuel a une peur bleue du sang. Peu pratique pour sa profession, il esquive généralement les situations où il devrait se trouver trop près de blessés, par l'humour ou en s'agaçant sans raison.

Longtemps facilement corruptible si la récompense à la clef valait la trahison, il a cependant ôté sa casquette de ripoux lorsque la vigilance de ses semblables s'est renforcée. Désormais, il serait prêt à dénoncer quiconque - pour de vraies accusations ou non, afin d'assurer ses supérieurs qu'il ne pourrait être responsable d'aucune fuite passée.

Ses parents vivent à quelques kilomètres d'ici, et il a gardé de plutôt bons termes avec eux. Il évite pourtant de trop les voir, ne supportant pas les remarques de sa mère sur le fait qu'il soit toujours célibataire - et parce qu'elle l'obligerait à aller à la messe au moins trois fois avec elle.

Peu ponctuel. C'est comme ça, limite maladif, l'horloge est son ennemi et il peine à arriver à l'heure. Quoi que les rendez-vous autour d'une bière soient plus facilement gérés que les jours d'astreinte.

Élevé dans une famille très religieuse, il voit cependant le christianisme comme une habitude et un lien avec ses parents plutôt que de vraies croyances. Il ne laisse jamais échapper quelque mot à ce sujet, mais dans le doute, s'adosse parfois à quelques prières silencieuses. Au cas où.