After all the things we been through, I got you × Grace

01. Famille modeste, père ouvrier dans le bâtiment et mère, employée de banque. Je suis l'ainée d'une fratrie de trois enfants. Chez nous, les sentiments sont tabous. Dire "Je t'aime" est pêché. C'est très frustrant. Un enfant n'attendant que ça, l'amour de ses parents à travers leurs regards. J'ai grandi sans amour et peu de complicité et d'ailleurs, cela s'est ressenti lorsque ma fille est née. Mais ça, c'est une autre histoire. Bref. Je suis née à Wellington, ville prospère où il y fait bon vivre. Mais je la détestais lorsque j'avais obtenu la majorité. J'avais envie de découvrir le monde dans les bras d'un amour de jeunesse. Je l'ai quitté à mes dix-huit ans pour finalement, y revenir, il y a deux ans. × 02. Ce jeune homme m'avait séduite puisque c'était mon correspondant français du lycée. J'étais tombée amoureuse de son accent et je rêvais de vivre à Paris. Je l'aimais d'un amour indescriptible. Nous étions deux vagabonds, deux âmes, deux enfants terriblement fous amoureux. J'aurai pu le suivre dans ses plus grandes folies et faire le tour du monde à ses côtés. A cette époque, la vie ne me faisait pas peur. J'étais heureuse et épanouie. × 03. Très vite, nous nous sommes mariés seulement quatre mois après notre rencontre. Lui, était musicien, un peu bohème qui rêvait de grande carrière et moi, j'étais la petite créatrice qui commençait à être remarquer par ses créations audacieuses. Nous rêvions d'une vie hors norme où chacun vivrait de ses passions. Etre libre et indépendant étaient notre philosophie d'avenir. Ne rien devoir à personne, ne pas avoir de contrainte... Pas même un bébé ? × 04. Je suis tombée enceinte à mes vingt-un an. La suite logique à notre épanouissement ? Certainement pas. Elle s'appelait Louise et elle avait réussi à foutre le bordel dans ma vie. Moi qui aspirait à une notre vie. A être libre, me voici mère au foyer, à élever cet enfant. C'était un cauchemar que je devais quitter. × 05. J'ai très vite compris que l'homme avec qui je vivais, n'allait pas être le pianiste célèbre auquel il aspirait. Son ambition s'était éteint. Cet échec, je ne pouvais pas le supporter. Moi, qui l'avait poussé à évoluer et à croire en lui. Il était simplement qu'un compositeur de pub avec un salaire modeste. Et moi, j'étais la talentueuse créatrice de mode que Paris s'arrachait. J'avais pour cet homme, refusé de nombreuses opportunités au quatre coins du monde. Je devais me rendre à l'évidence, notre relation était à sens unique. × 06. Après quatre ans de vie commune, égoïstement, j'ai demandé le divorce. Je rêvais d'une vie différente où je serai libre de mes choix. J'ai quitté Paris, mon mari et ma fille pour vivre le rêve américain. × 07. J'ai obtenu une place de rêve. Je rentrais chez Ralph Lauren et manager toutes les collections. Jusqu'au jour où j'avais envie de créer mes propres collections. 08.  09. Paris, New-York, Milan et Tokyo, mon métier me permettait de voyager énormément. C'est d'ailleurs lors d'un évènement pour la Fashion Week de Paris que j'y rencontre mon futur mari. Un amour fusionnel et intense dont nous seuls avons le secret. Partager sa vie avec un homme qui nous comprend et a réellement envie de mettre sa carrière professionnelle sur la liste des envies n° 1 est si rare, que je suis tombée éperdument amoureuse. Cet homme dégageait une aura si seine, que tout les mannequins m'enviaient. Beau, charismatique, intelligent, séducteur... Il était à moi et j'en étais fière. Enfin, je vivais la vie dont j'avais toujours rêvé. × 10. Aujourd'hui, je suis revenue m'installer à Wellington pour implanter en Nouvelle-Zélande, les dernières boutiques de mon entreprise. Je n'ai plus aucun contact avec mon premier mari ainsi que ma fille. Et d'ailleurs, je ne regrette pas ce que j'ai pu faire dans le passé. L'avenir reste à écrire.