A smooth sea never made a skilled sailor • Esteban Henàndez

Dr. Parker :
Alors Esteban, racontez-moi ce qui s’est passé ?  

Esteban :
Oh vous savez, rien de très extraordinaire… en tout cas, rien qui diffère des autres soldats. Vous savez, nos histoires se ressemblent…

Dr. Parker :
Laissez-moi en juger voulez-vous ? Pourquoi ne pas commencer par le commencement… Pourquoi vous-êtes vous enrôler dans l’armé Américaine ?

Esteban :
Très bonne question ! Je crois que tout à commencer avec mon enfance en Colombie. Je ne viens pas d’une famille très fortuné ni même avec beaucoup d’éducation, mais jamais on avait vu des personnes aussi travaillantes et habiles de leurs mains. Vous savez, la Colombie n’a jamais été considérée comme un pays pacifique à l’intérieur même de ses villes. Les guerres civiles font rages depuis maintenant des siècles si je peux  m’exprimer ainsi. Nous devions toujours rester sur le qui-vive de peur que des attentats ou bien des forces armées paramilitaires ne viennent envahir la ville de Monteria, ma ville. Il faut dire aussi qu’avec les Cartels de narcotiques… bref vous comprenez… ce n’était pas de tout repos là-bas. J’entendais souvent parler d’explosion, de bombes ravager des centres d’achat ou bien des parcs… faisant à la fois plusieurs morts et plusieurs blessés…

Dr. Parker :
C’est ce qui vous a poussé à vous enrôler comme démineur dans l’armée c’est bien cela ?

Esteban :
On ne peut rien vous cacher vous han ? Ayant très peur pour leur vie et celle de leur enfant, mes parents décidèrent d’immigrer illégalement au pays. Oh vous savez, maintenant je peux vous en parler car de un : vous appartenez au secret professionnel et de deux : nous sommes maintenant citoyen Américain depuis plusieurs années alors bon…. Ou en étais-je ? Ah oui, nous étions maintenant en Amérique du nord, aux États-Unis plus précisément.  Je n’avais aucune éducation précise et j’avais déjà 17 ans… alors que faire de sa vie alors que tous les métiers ou presque demandent des diplômes ? Je décidai alors de rejoindre les forces armées… Ironique n’est-ce pas ? Bon en faite, je n’avais qu’un seul but dans la vie, qu’aucune autre bombe ne détruise des villes et des vies entières.

Dr. Parker :
Et que s’est-il passé pour que vous soyez devant moi en ce moment ?

Esteban :
Vous ne perdez pas de temps vous han ? Vous rentrez dans le vif du sujet sans attendre, pas de préliminaire…. Bon par ou commencer… Vous savez, être démineur ce n’est rien de très sécuritaire. Alors que les gens fuient du danger, nous, nous avançons tout droit vers celui-ci sans se poser vraiment de questions. Un jour, alors qu’un informateur de notre base à évoqué la possibilité d’un paquet truqué au milieu d’une route, il m’envoya ainsi que mon équipe sur le terrain. Vous avez, parfois, il nous arrive d’espérer d’avoir fait les choses autrement, mais ce n’est point le cas. Il est impossible de faire un retour dans le temps… bref je m’égare encore…  Une fois devant cette bombe, qui n’avait absolument rien de semblable aux autres, je tentai de faire mon travail du mieux que je le pouvais, mais en vain, je manquais de temps. Sur le coup de l’adrénaline, l’un de mes coéquipiers s’élança sur cette  bombe afin de limiter les dégâts, se sacrifiant pour me sauver du coup. Je ne reçu qu’une infime partie de cette explosion, me projetant sur le sol, me brulant seulement la cuisse ainsi qu’une petite partie de mon mollet.

Dr. Parker :
J’imagine que vous vous sentez coupable ?

Esteban :
Comment éprouver le contraire alors qu’une personne est morte parce que je n’ai pas pu faire mon travail comme je le devais ? Est-ce qu’une personne s’est déjà sacrifiée pour vous docteur ? Est-ce qu’une personne vous a déjà donné sa vie afin que vous puissiez vivre la votre ? Il est impossible de ne pas se sentir coupable du coup… À cause de cette blessure, l’armé à décidé de me retourner chez moi, afin de me faire traiter. Depuis, je ne peux cesser de penser ou même de rêver à cette scène. Cette image de lui me hante toutes les nuits docteur. Que puis-je faire pour continuer ? Cela fait 1 an maintenant et j’ai l’impression que rien ne change. J’ai encore les cicatrices de cet incident sur ma jambe, m’aidant à me rappeler de chaque seconde.

Dr. Parker :
Peut-être devez-vous seulement essayer de vous changer les idées. Trouver un autre travail par exemple ? Ruminer le passé ne vous aidera en rien à cheminer dans votre vie.

Esteban :
Vous avez sans doute raison, mais je n’ai aucun diplôme, je ne connais que l’armé et l’armement. Il n’y pas beaucoup d’endroit qui va vouloir engager un ancien soldat près à perdre la tête à tout moment…

Dr. Parker :
Et bien, pourquoi pas la surveillance. Je connais un musé qui cherche un agent de sécurité de nuit. C’est plutôt tranquille, cela pourrait sans doute fonctionner. Tenez, voici son numéro, appelez le voulez-vous ?

Esteban :
Oui pourquoi pas. Je ne vais pas pouvoir rester chez moi à fixer le mur encore bien longtemps. Merci Dr Parker. Je crois que la séance est terminé n’est-ce pas ? On se voit la semaine prochaine ?

Pourtant, il ne fit pas ce qu’il promit au psychologue. Il décida tout simplement de partir de chez lui, de laisser tout derrière lui et de partir une toute nouvelle vie, ailleurs. Partir de l’autre côté du monde allait-il réellement l’aider à passer outre son stress post-traumatique ? Il l’espérait en tout cas.