very, very bad lover

☆, Le cinéma, est un art qu'il a découvert très tôt. A peine plus âgé que huit ans, son autoritaire grand-mère et lui se rendaient au cinéma. Le vendredi a toujours su accueillir ces tendres moments. Elle l'enlevait alors, au nez et à la barbe de parents et professeurs, et ne le rendait que le soir venu. Il revenait avec un sourire qu'il a perdu aujourd'hui, dont cette drôle de vieille femme est la seule à se souvenir.

☆☆, La parole a été et est encore un monde de difficulté pour Peyton. Il n'a parlé que très tard, et s'est laissé emporté par les mots des autres sans oser exposer les siens. Mais il a écouté si tôt qu'il n'y a pas de meilleure oreille que la sienne : il décèle dans le secret des intonations et des regards le malêtre et le mensonge.

☆☆☆, L'insécurité a été le fléau de son enfance. Une ombre dévastatrice qui s'est étendue sur la maison des Peyton pendant trop longtemps. Insécurité a rimé avec solitude, les soirs où tous avaient mieux à faire que de s'encombrer du jeune garçon qui ne dit rien, du jeune garçon qui ne fait rien d'autre que vous regarder avec de grands yeux. Peyton a été seul pendant des heures, à raison de tant de journées par semaine qu'aujourd'hui il n'en souffre plus. Il parle aux meubles, il parle à son chien dans les pires cas.

☆☆☆☆, Le jugement a été sa première forme de communication. Ses premiers mots n'ont émis que des développement d'idées, des comptes rendus et des conclusions de raisonnements multiples. Petit enfant sérieux, ayant pourtant toujours eu la tête dans les étoiles.

☆☆☆☆☆, Les femmes ont été depuis ses premières année sa plus grande obsession. Il s'est fasciné pour les courbes, pour les lignes droites. Il a aimé le rouge des joues, les visages pâles et ceux aux sombres couleurs. Il s'est passionné pour les démarches si différentes, si extraordinaire d'êtres que l'on côtoie tous les jours. Les femmes méritent des parterres de rose, et bien plus d'égards que la société d'aujourd'hui ne leur consent. Elles sont des reines à qui il donnerait tout.

Il a chien, un joli dalmatien nommé Neptun // Son parfum préféré reste Habit Rouge // Il ne fume que des Marlboro mentholées // Il adore les tartes au citron // Piètre cuisinier, mais tente toujours // Se passionne pour les réalisateurs français comme Clouzot ou Truffaut : La mariée était en noir restera celui qu'il a adoré // Sort du vin blanc à chaque occasion // Toute occasion est à ses yeux digne d'être fêtée // Comprend mal les obligations du quotidien, est un incapable de remplir un formulaire // Est éloquent dans les grandes foules, mais dès qu'il faut parler à une personne en particulier il perd ses moyens // Soigne toujours son apparence avec un goût de l'ancien très prononcé // Il est d'ailleurs très vieillot dans ses manières de se comporter, et ne viendra jamais à un endroit sans un cadeau // Parfait anglais, il ne sait pas faire sans une politesse exacerbée et un accent charmant // A fait le tour de l'Europe, et une bonne partie de l'Asie avant de se reposer à Wellington, pas trop certain de ce qu'il faisait là // Peyton n'est pas mauvais en dessin, et esquisse tout ce qu'il lui plait.